L’expert en climat et en ressources en eau, Houcine Rhili, est intervenu, lundi 10 juin 2024, dans la matinale de la Radio nationale.

Il a estimé, au micro de Habib Jegham, que la Tunisie a dépassé la situation de stress hydrique pour atteindre celle plus extrême de rareté de l'eau.

« Cet été sera plus dur que l’été dernier, il faut s’attendre à des vagues de chaleur extrêmes (…) les barrages n’assurent que 35% des besoins des Tunisiens en eau, 65% des ressources sont issues des nappes phréatiques qui sont de plus en plus sollicitées. Il est indispensable de varier les sources d’eau et de revoir tout le système d’exploitation de l’eau (…) aujourd’hui il n’est plus utile de construire des barrages (…) le code des eaux n’est plus apte à régler les problèmes liés à l’eau (…) le monde entier est en train de réviser ses systèmes et il est nécessaire de penser d’autres moyens de stockage de l’eau » a affirmé l’expert.

Houcine Rhili a souligné que les eaux usées doivent être traitées pour assurer notamment les besoins en eau de l’agriculture et permettre ainsi de récupérer près de 300 millions de mètres cubes annuellement. « Le dessalement de l’eau est une technique énergivore et très couteuse (…) la question de régler le problème de l’eau n’est pas technique mais politique, le peuple tunisien est conservateur, il faut faire preuve d’auto-critique et reconnaitre que nous avons mené des politiques erronées, il faut cesser d’exporter notre eau via des produits à faible valeur ajoutée et à haut besoin en eau (…) il y a un grand gaspillage de l’eau car les politiques publiques n’ont pas été révisées » a-t-il poursuivi.

L’expert a déclaré que l’eau doit être départie du ministère de l’Agriculture pour être gérée par un seul et unique département qui ne soit pas « juge et partie ».

M.B.Z