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Hammami : l'arrestation puis la libération de Omrane reflètent l'état de confusion du ministère public
22/09/2023 | 09:03
5 min
Hammami : l'arrestation puis la libération de Omrane reflètent l'état de confusion du ministère public


Ayachi Hammami, avocat du caricaturiste Tawfiq Omrane arrêté durant l’après-midi du 21 septembre 2023, en raison de l’une de ses œuvres, a indiqué que son client avait été libéré à 2h30 du matin.

S’exprimant le 22 septembre 2023 durant « Émission Impossible » de Borhen Bssais sur IFMAyachi Hammami a qualifié la chose de surprenante. Il a estimé que l’arrestation de son client durant l’après-midi et sa libération tard le soir reflétaient une confusion au niveau du ministère public et au niveau du ministère de la Justice.

« Tawfiq Omrane est un caricaturiste très connu… Ses œuvres ont commencé à être publiées dans les journaux du temps de Bourguiba… Hier, des agents se sont rendus à son domicile vers 17 heures et l’ont arrêté en raison de deux caricatures publiées les 4 et 17 août sur sa page baptisée "Omrane Cartoons". Elles critiquent le chef du gouvernement, Ahmed Hachani On a considéré qu’il s’agissait d’une atteinte contre le président de la République », a-t-il ajouté.

Ayachi Hammami a précisé que Taoufiq Omrane a été arrêté en vertu de l’article 86 du code des télécommunications. Selon ce texte de loi, « Est puni d'un emprisonnement de un an à deux ans et d'une amende de cent à mille dinars quiconque sciemment nuit aux tiers ou perturbe leur quiétude à travers les réseaux publics des télécommunications ».

Ayachi Hammami a estimé que l’arrestation du caricaturiste lui a permis de faire connaître ses œuvres. Celles-ci avaient été massivement partagées sur les réseaux sociaux durant la soirée du 21 septembre 2023. L’avocat a, aussi, qualifié la chose d’atteinte aux libertés.

« Il (Tawfiq Omrane) a été emmené vers le commissariat de Megrine Il a été arrêté après consultation du ministère public… On a porté atteinte à son droit d’être assisté par un avocat. Il a été auditionné et a signé le PV sans la présence d’un avocat… Lorsque je suis arrivé, j’ai constaté qu’on avait terminé l’audition. On ne l’a pas informé de son droit d’être assisté par un avocat. Ceci conduit à l’annulation du PV pour vice de forme… Avant d’entamer l’interrogatoire, on doit informer le citoyen de son droit de demander la présence d’un avocat », a-t-il dit.

Ayachi Hammami a affirmé que son client avait été conduit vers le commissariat, interrogé puis arrêté. Il a été emmené vers 22 heures au centre de détention de Bouchoucha. Durant la nuit, l’information a, selon lui, fait le tour des réseaux sociaux. Ceci aurait placé le ministère public dans le doute. « Ils ont senti qu’il avait commis une grande erreur… Le ministère public est politisé… Il n’y a pas de justice indépendante. Le ministère public manœuvre selon les instructions de la ministre de la Justice (Leila Jaffel) », a-t-il critiqué.

Ayachi Hammami a expliqué que son client a été emmené du centre de détention provisoire de Bouchoucha vers le commissariat où il avait été interrogé à 2 heures du matin. On lui a remis une convocation pour se présenter devant le procureur de la République du tribunal de première instance de Tunis à la date du 25 septembre 2023.

L’avocat a indiqué avoir demandé au chef du commissariat de police de connaître l’identité du plaignant. Il lui a expliqué que l’un des agents était tombé sur la caricature et avait rédigé un rapport à ce sujet. Il a indiqué que l’affaire n’a pas été clôturée. Ayachi Hammami s’est, aussi, interrogé sur la comparution de son client devant le tribunal de Tunis et non celui de Ben Arous. Il a rappelé que son client devait théoriquement comparaître devant ce tribunal en raison de son lieu de résidence. 


 

S.G

22/09/2023 | 09:03
5 min
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Commentaires
crow85
Le pays du non droit
a posté le 22-09-2023 à 10:14
S'ils n'ont pas respecté ses droits à être assité par un avocat ..etc, il doit porter plainte contre la police...le problème de ces arrestations est que ça se passe toujours "fil mahmouta"..