
« 2023 représente le début de la période difficile à laquelle devra faire face la Tunisie en ce qui concerne le remboursement de ses dettes extérieures et cette année sera un test pour le ministère des Finances quant à sa capacité de remboursement et au respect de ses engagements », a affirmé, mardi 4 avril 2023, l’économiste et analyste financier Moez Hadidane.
Dans une intervention téléphonique au micro de Wassim Ben Larbi dans l'émission Expresso sur Express Fm, l’expert a expliqué que le Trésor public peut échanger ou renouveler les bons de trésor à court terme (BTC) avec les banques sans difficultés, étant des opérations à court terme. Mais, pour les bons de trésor assimilables (BTA), c’est une autre paire de manche, étant des opérations à longs termes et les banques ne voulant pas prendre de risques.
Il a indiqué dans ce cadre qu’au premier trimestre de 2023, le Trésor a fait un appel d’offres aux banques pour l’émission de BTA, mais cet appel d’offres a été infructueux et les banques n’ont pas voulu y souscrire. En outre, la dernière adjudication d’échange qui a été faite en 2022 a été également infructueuse.
« Aujourd’hui, nous avons cinq lignes de BTA, d’un montant global de 2.800 MD, et dont la première échéance de remboursement est prévue pour le 23 avril courant pour un montant de 953 MD, la deuxième est prévue pour le 15 juin prochain pour un montant de 438 MD, la troisième est prévue pour le 12 octobre 2023 pour un montant de 753 MD, la quatrième est prévue pour le 24 novembre 2023 pour un montant de 401 MD et la cinquième est prévue pour le 19 décembre 2023 pour un montant de 306 MD », a-t-il précisé.
M. Hadidane a souligné : « il y a un grand manque de liquidités et de ressources de financement pour le trésor public de l'État tunisien, et la date du 13 avril est très proche. Le trésor voudrait bien ne pas payer et la seule solution est l’émission de nouveau BTA une adjudication d’échange, pour un remboursement prévu pour les années 2029 et 2030.
Il s’agira d’un premier grand test pour voir si les banques accepteront un échange papier contre papier (au lieu d’être payé en argent, elles seront payées par de BTA de plus longues échéances, ndlr). Et demain est prévue l’annonce du résultat de l’adjudication ».
Et d’ajouter que si les banques refusent cette solution, le Trésor sera obligé d’injecter les fonds en espèces.
Pour lui, le Trésor pourrait recourir à une émission de BTC pour faire face aux échéances BTA. Or, la Banque centrale de Tunisie refinancent indirectement ces BTC sous forme d’open market ou sous forme de garantie.
Et de marteler que l’autorité financière a injecté quatre milliards de dinars pour le financement du budget de l’État : l’encours de financement étant passé de douze milliards de dinars à seize milliards de dinars.
Ainsi, si l’adjudication d’échange échoue, les 953 MD de BTA du 13 avril courant seront financés indirectement par la Banque centrale, ce qui se traduira par une hausse de l’inflation, qui sera alimentée par une inflation monétaire outre celle importée.
S’agissant des risques, l’économiste pense que l’exposition des banques sur la dette de l’État est en train de s’agrandir outre le fait que le financement bancaire est pratiquement orienté vers le financement du budget de l’État, provoquant un effet d’éviction. Cela se répercutera sur le financement de l’investissement et du secteur privé, et impactera la croissance du pays.
En outre, un défaut de payement des BTA, alors qu’ils sont généralement considérés comme les titres les moins risqués, pourrait déboucher sur une crise du système bancaire.
I.N
les 200 000 fonctionnaires en trop devrait demissionner et partir pour l italie


