
Le forum économique Tunisie-France "Réussir en semble aujourd’hui et demain" s’est tenu, ce jeudi 1er février 2018.
Lors de l’ouverture du forum, Foued Lakhoua, président CTFCI, a indiqué que «l’ambition de la chambre est que ce forum devienne un rendez-vous annuel où les entrepreneurs tunisiens et français se rencontrent pour échanger des expériences, approfondir la réflexion et jeter un regard prospectif sur les meilleurs moyens à réunir pour renforcer l’acquis commun et réinventer de nouvelles pistes pour conférer au partenariat tuniso-français profondeur, durabilité et vigueur». Et d’ajouter qu'il espére que la prochaine édition se tiendra en 2019 en France et qu’elle sera l’occasion pour poursuivre la réflexion engagée à Tunis sur le devenir de la coopération.
M. Lakhoua a souligné que la réussite de la coopération économique se perçoit à travers l’implantation de 1.400 entreprises françaises en Tunisie qui emploient directement 138.000 personnes et qui contribue aux efforts d’investissement et d’export. Il a indiqué qu’en 2017, la France a été le 1er investisseur en termes de flux d’IDE, avec environ 200 millions d’euros, soit 45% du total des IDE hors énergie. «Aujourd’hui, nous nous attendons à ce que ce partenariat gagne en profondeur avec l’implantation d’un constructeur automobile français en Tunisie, la poursuite du développement de la filière aéronautique, l’intensification de la coopération numérique et notamment les fintch», a-t-il expliqué.
Pour sa part, Alexandre Ratle, président des conseillers du commerce extérieur de la France Comité Tunisie a affirmé que le temps économique est en train de s’accélérer, que le monde change et que la Tunisie de demain n’est pas celle d’aujourd’hui. Pour lui, la Tunisie dispose d’atouts extraordinaires, d’une main d’œuvre qualifiée et surtout d’un atout majeur : la langue française qui est parlée par les Tunisiens. S’adressant aux entreprises françaises, il a déclaré : «N’ayez pas peur de venir investir en Tunisie» estimant qu’il s’agit d’une vraie opportunité. Témoignant de leurs expériences en Tunisie, plusieurs leaders de groupes présents en Tunisie ont évoqué les synergies gagnantes et parlé de leur réussite en Tunisie, en soulignant l’apport de la main d’œuvre qualifié dans leurs entreprises, leur véritable richesse. Gilles Bonnenfant, président de Eurogroup Consulting, a mis en relief la volonté des Tunisiens de réussir et souhaité que la Tunisie devienne grâce à sa persévérance la Suisse du Maghreb. Réagissant à ceci, Aziz Mbarek, co-fondateur et DG de Tuninvest et Africinvest a estimé qu’on ne peut pas envisager la Tunisie sans son environnement et comme partie du Maghreb. Badreddine Ouali, Fondateur du Groupe Vermeg et président du Réseau Entreprendre Tunisie, a quant lui, noté que pour un entrepreneur dans le numérique la Tunisie est un Eldorado, notamment en termes de ressources humaines, mais pour le financement c'est un calvaire. Heureusement, qu’il y a les banques internationales qui accompagnent les entrepreneurs tunisiens comme la BEI et la BERD, a-t-il précisé.
Il a donc profité de son passage pour s’attaquer à la Banque centrale de Tunisie qui est selon lui «la meilleure prison et le plus grand frein pour les entrepreneurs», et qui empêche les entrepreneurs de quitter le pays.
Il pense qu'en Tunisie l'Eldorado c'est le marché parallèle. «Mais, pour ceux qui suivent la voie normale et lorsqu'il arrive à la BCT après être passé par 40 bureaux, c'est la fin !», a-t-il affirmé. Avis partagé Arnaud Ventura, président de Microcred qui a mis en relief un tas de contraintes qui empêchent l’accompagnement de l’entrepreneur. «Les gens qui arrivent à s’en sortir sont soit dans l’informel, soit ils ont un bon relationnel !», a-t-il souligné.
I.N