Ennahdha a publié, jeudi 3 octobre 2024, un communiqué de presse critiquant le processus électoral pour la présidentielle du 6 octobre.
Le mouvement a estimé que ce droit constitutionnel aurait pu « représenter une opportunité pour le peuple tunisien d'exercer sa souveraineté et d'exprimer sa volonté, mais les premiers indicateurs ont confirmé le manque d'intégrité et de transparence du processus électoral, qui a été accompagné de graves violations juridiques et politiques qui sont sur le point de plonger le pays dans une crise de légitimité jamais vue depuis la révolution ».
Il a souligné que la participation de dizaines de milliers de Tunisiens aux parrainages des candidats, définitifs et exclus par l’Isie, a également exprimé le désir sérieux du peuple tunisien d'un changement par la voie des urnes.
« Cependant, les violations entourant le processus électoral confirment que le pouvoir a œuvré pour corrompre l'ensemble du processus électoral, dans une tendance ouvertement autoritaire et despotique, à travers une série de mesures et de décrets qui ont été imposés afin de perpétuer la survie du président sortant. L’instance électorale désignée n'a pas rempli son rôle de garante de la transparence et de l'intégrité du processus électoral. Elle a clairement favorisé l'un des candidats et s'est efforcée d'exclure la plupart des candidats sérieux, en leur refusant le droit de se présenter, et en ignorant les décisions du pouvoir judiciaire, en violation flagrante de la loi électorale. Le fait d'ignorer les décisions prises par le tribunal administratif a constitué une grave déviation et une remise en cause fondamentale de l'intégrité du processus électoral, ainsi qu'une atteinte manifeste à l'État de droit » a ajouté Ennahdha.
Le parti a enfin affirmé que « la répression et l'intimidation des citoyens qui ont exprimé leur opinion et leur désir de changement est la plus grande preuve de la peur du pouvoir putschiste de permettre au peuple d'exprimer sa volonté et son libre choix » et de poursuivre : « le processus électoral, qui a été témoin de toutes les violations et atteintes, est soumis à toutes sortes de défis et comporte tous les risques de l'anarchie et de l'illégitimité, ce qui complique davantage la situation de notre pays, qui s'enlise dans ses crises politiques, économiques et sociales ».
Ennahdha, notons-le, n’a pas donné de consigne de vote. On rappellera que la liste définitive des candidats à la présidentielle comporte trois noms. Il s’agit de Ayachi Zammel, Zouhair Maghzaoui et Kaïs Saïed. Trois autres candidats ont été réhabilités par le tribunal administratif mais exclus par l’Isie. L’ARP a voté dans la foulée une loi amendant la loi électorale et retirant au tribunal administratif toute prérogative liée aux contentieux électoraux.
M.B.Z
Mais nous on n'oubliera jamais ces 13 ans d'enfer de 2011 à 2024