Le rapport de la Cour des comptes sur le contrôle des élections présidentielle et législatives fait la une des médias et alimente les conversations durant cette semaine. Fuité pendant le weekend, présenté officiellement hier mardi, ce rapport contient plusieurs révélations sur des crimes électoraux commis par les principaux candidats. Un listing effarant qui vient confirmer ce que l’on savait déjà durant la campagne et un peu avant mais qui était, à ce moment-là, mis sur le compte du jeu politique et l’on préférait accuser le lanceur d’alerte d’être inféodé à tel ou tel parti ou personnalité. En comparaison avec d’autres élections, deux nouvelles tendances se dégagent : l’utilisation massive des réseaux sociaux et le fait de faire appel à des boites étrangères de lobbying et d’influence. Tout cela évidemment contre des dollars et des euros sonnants et trébuchants.
Etait-ce réellement un secret que vient de révéler en grandes pompes la Cour des comptes ? Non. Toute personne introduite un minimum dans les cercles politiques, chaque journaliste qui fait correctement son travail ne peut qu’être au courant de ces agissements. Le vrai problème n’est pas que ce genre d’agissements existe, le vrai problème est le fait que leurs auteurs ne risquent pas grand-chose.
Une partie des rapports de la Cour des comptes est souvent ignorée par les analystes et les commentateurs : les recommandations. Il existe des plaintes concernant des fraudes aux élections qui trainent dans les tiroirs depuis 2011 ! La justice judiciaire et la justice financière traitent les affaires liées à des crimes électoraux de la même manière qu’une affaire classique. Seul le Tribunal administratif est tenu par des délais pour rendre ses verdicts en cas de recours. Pour le reste, la procédure est normale, et c’est ce que la Cour des comptes exige de changer. Une autre aberration est dénoncée par les juges de la Cour des comptes. La loi électorale tunisienne interdit certains agissements sans pour autant prévoir de peine de prison ou d’amende pour les contrevenants. Dans certains cas, cette loi prévoit des peines inadéquates avec la gravité des crimes commis. Le contrôle des sources de financements des partis politiques ne peut se faire que pendant les périodes électorales et la Cour des comptes n’a absolument aucune idée sur ce qui se passe dans les périodes qui séparent les élections. Ni le gouvernement d’ailleurs car seuls cinq partis politiques ont respecté la loi et déposé leurs comptes aux services du gouvernement. Tous les autres agissent dans l’opacité la plus totale et ne craignent ni poursuites ni dissolution.
Le vrai problème est que ces amendements et ces réformes doivent être votés par les élus de l’Assemblée des représentants du peuple, donc les premiers bénéficiaires de ce laxisme de l’appareil judiciaire et étatique. Autrement dit, c’est pas demain la veille qu’on verra ces élus voter des lois qui vont contraindre leurs partis et leurs patrons à plus de transparence.
Le travail de la Cour des comptes vient en bout de chaine, c’est la dernière étape d’évaluation. La transparence que s’est imposée la Cour des comptes en publiant ses rapports la met, par moments, au devant de la scène et on lui reproche un manque d’efficacité. Mais il faut savoir que son travail met en lumière les manquements d’autres institutions censées aider à la protection du processus électoral et démocratique. Les services de l’Etat liés à l’organisation des partis politiques sont défaillants puisque le rapport montre que la grande majorité des partis ne respecte aucune règle de dépôt des comptes et des sources de financement. L’Etat lui-même ne sait pas gérer cette question même sur le plan structurel. Ce dossier était du ressort de la présidence du gouvernement, ensuite on a créé un ministère, ensuite un secrétariat d’Etat, ensuite retour à la présidence… . Une vraie patate chaude dont personnes n’a envie. Les rôles de la Banque centrale et de la Douane sont particulièrement importants lorsqu’il s’agit de circulation de fonds vers ou en provenance de l’étranger. Le rapport en lui-même ne fait pas de reproches directs à ces institutions mais il ne faut pas avoir un doctorat en droit pour faire les déductions nécessaires. On peut dire qu’il y a eu manquement.
Des défauts sont également inhérents au travail de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) qui est directement responsable du bon déroulement des échéances électorales. Le gendarme ne s’est pas rendu compte qu’il y avait des transgressions flagrantes de la loi électorale, apparemment. Nabil Baffoun, président de l’instance a justifié cela par le fait que l’Isie ne dispose pas du temps que consacre la Cour des comptes à ces affaires. Mais entre temps, c’est toute la crédibilité du processus qui est mise en doute.
On ne parle pas ici de petites fraudes commises par des listes électorales dans certains patelins. On parle de millions de dinars dépensés en influence et en lobbying. On parle de manipulations massives qui prennent pour bases les réseaux sociaux, comme cela s’est passé aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Ceux qui ont financé et profité de ces crimes se trouvent aujourd’hui au pouvoir. Alors la question qui se pose : Est-ce que des élections qui portent des fraudeurs et des escrocs au pouvoir et dont les résultats sont le fruit de manipulations à grande échelle peuvent être considérées comme libres et indépendantes ?
«Il est extrêmement troublant de voir que des blogueurs et des militants sont visés par des poursuites pénales, en vertu de lois remontant à l'époque de la répression en Tunisie dix ans après la révolution, pour la simple publication de leurs opinions sur Facebook», a déploré cette organisation.
Pour Amnesty, si «ces cas n'ont pas débouché sur une peine de prison, la convocation aux interrogatoires, les actes d'accusation et les procès eux-mêmes pour des chefs d'accusation passibles de peines de prison constituent du harcèlement et de l'intimidation à l'encontre de personnes exprimant des opinions critiques».
On devrait décorer N. Karoui, Olfa Terras, Safi Saïd et ceux d'Ennahdha, de l'ordre du mérite national pour nous avoir permis de réaliser ce bond prodigieux dans la modernité, et d'égaler les nations les plus performantes en matière de tricherie et d'escroquerie électorales.
Ecrit par A4 - Tunis, le 18 Août 2020
Ils peuvent être cent, ils peuvent être mille
Tous ces bataillons ne sont qu'inutiles
Ils peuvent être mille ou même beaucoup plus
A quoi peuvent servir tous ces fous gugusses ?
Ils se ressemblent tous comme des gouttes d'eau
Qui tombent du ciel au fond du ruisseau
Qui tombent et coulent tout au fond du lit
Et coulent sûrement ce maudit pays
Ils peuvent être mille, les bons sont partis
Aujourd'hui les gangs s'appellent partis
Ils ont à leurs têtes les plus grands salauds
Leur but est unique: gagner le gros lot
Ils peuvent être mille, ça fait mille plaies
Qui rêvent d'occuper tous les postes clefs
Avec des ignares et des affamés
C'est l'unique chose qu'ils savent programmer
Ils parlent et radotent mais pour ne rien dire
Sauf que sans eux l'avenir sera pire
Que leur dictature est bien la meilleure
Que c'est l'unique qui mérite les honneurs
Et ils s'organisent en clans de mafieux
A moitié bandits et à moitié pieux
En se faisant passer pour de vrais saints
Pour bien cacher leurs sectes d'assassins !
Ils assassinent tout, vos espoirs et rêves
Ils assassinent tout, sans relâche ni trêve
Ils assassinent encore, c'est plus fort qu'eux
Car ils n'ont que ça dans leurs têtes de gueux
Puis même si parfois ils se font la guerre
A coup de dossiers et de sales affaires
Soyez sûrs qu'à l'ombre des crépuscules
Ils se serrent les coudes comme de vraies crapules
Merci
Et dire que ce merveilleux a été écrit le 28 Avril 2018. Un vrai chef-d'oeuvre qui met en exergue plusieurs injustices et défaillances subies par la Tunisie depuis 2011 jusqu'à ce jour.
A chaque occasion que j'écoute un politique je deviens de plus en plus con.
Donc l'argent public a été dépensé par une grande partie des politiques sans savoir où et comment ? Sans parler de dollars et euros.
A titre d'exemple Mr Karoui qui menaçait de dénoncer les responsables de la crise n'a absolument rien à déclarer concernant sa propre campagne ? Adepte de l'argent propre, il devra mettre les bouchées doubles à la prochaine élection s'il arrive à survivre politiquement.
Mr Slah a signalé que beaucoup de bonnes mesures ont été réalisés, pourquoi alors ne retenir que le négatif ?
Toujours pour nous faire taire ou patienter cette détestable philosophie de regarder le verre à moitié plein sans se soucier de l'autre moitié.
C'est un vrai exploit de réussir à remplir le verre à moitié.
Les concepteurs de tout le système se sont arrangés à tout faire à moitié, lessant à volonté les failles et l'ombre en plus l'incapacité à poursuivre les hors-la-loi, résultat: Toute cette médiocrité et ces dérapages à subir.
J'ai l'impression que le verre est entrain plutôt de se vider, sauf miracle, que le peuple se réveille encore une fois pour remettre de l'ordre dans tout ça, et cette fois-ci, la bonne, ne pas faire les choses à moitié j'espère.
" La loi électorale tunisienne interdit certains agissements sans pour autant (*) prévoir de peine de prison ou d'amende pour les contrevenants".
Imaginez que n'importe quel citoyen du monde lise ce paragraphe, qu'est ce qu'il pensera se la Tunisie ? Simplement que ce petit pays se trouve dans une autre planète d'une autre galaxie et d'un autre univers très primitif.
(*) sans pour autant. Cela veut dire tout dire qu'il n'y a pas d'état et de gouvernement ; il y a une savane et une jungle comme celle qui existaient avant les Phéniciens sur cette portion de terre; une terre d'accueil et d'histoire élogieuse voire des réalisations colossales et historiques mais qui malheureusement ont pris fin avec la venue de Londres n 2011d'un clan d'ncultes et de combinards, scrupules et sans foi ni loi.
Ecrit par A4 - Tunis, le 28 Avril 2018
Je n'irai pas voter
Tant qu'elle est encore là
Cette bande de ratés
Terne et sans éclat
Je n'irai pas voter
Pour entendre ensuite
Des gens mal formatés
Me dire qu'ils sont l'élite
Elite des malheurs
Sans programme ni projet
Qu'elle aille voir ailleurs
Moi je n'ai que rejet
Elite des bassesses
Laide de médiocrité
Qu'elle aille jouer sa pièce
Pour d'autres nullités
Moi j'ai eu l'occasion
De la voir à l'ouvrage
Je n'ai eu qu'aversion
Pour ses honteux ravages
Qu'ils soient pseudo "démo"
Ou religieux débiles
Ils n'ont fait que des maux
Aligné que des tuiles
Ils ne sont capables
Que de vils hurlements
D'idées lamentables
Et appauvrissement
Qu'irai-je faire dans ce souk
Où l'on veut vous filer
Des plans sentant le bouc
Du pas beau et du laid
Je n'irai pas glisser
Ni bulletin ni motion
Pour leurs urnes hérissées
Je n'ai que l'abstention
Je n'irai pas dire oui
Pour qu'après tous ces rats
Divisent le pays
En plusieurs émirats !!!