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Chroniques
Les Baglawis n'ont pas cessé de tenir la bougie…
14/12/2012 | 1
min
Les Baglawis n'ont pas cessé de tenir la bougie…
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Par Mobby Dick*

Je ne vous parlerai pas des brigades anti-émeutes, qui tirent à la chevrotine, en plein visage des jeunes, manifestant leurs mécontentements contre l’inaction du gouvernement…
Je ne vous parlerai pas des agressions, perpétuées par les clones de Darth vapeur, sur les associations, partis et syndicats…
Je ne vous parlerai pas des manifestants, qui ont été tabassés par les forces de l’ordre alors qu’ils participaient une manifestation contre la violence, et dont on attend encore le rapport de la commission d’enquête…

Je ne vous raconterai pas l’histoire de cet homme mort, sur la planète Tatooin en laissant femme et enfant, en défendant ses valeurs politiques…
Je ne parlerai pas du dénigrement de cette fille violée par les forces supposées la protéger…
Je ne vous parlerai pas des coupures d’eau en pleine canicule…
Je ne vous parlerai pas de la pénurie de lait et de médicaments...
Je ne vous parlerai pas de ce député étranger qui s’est fait tabasser dans sa ville natale, car sa femme était en minijupe…
Je ne vous parlerai pas des Baglawis qui ont tenu la bougie, un soir d’hiver, pendant les ébats entre le syndicat des ouvriers et le gouvernement…

Je ne vous parlerai pas de ce ministre des Hôtels, monsieur Lovelove, qui fait sa campagne promotionnelle dans les pays cibles, niant tout danger chez lui, pendant que son président de la République annonce publiquement le danger des armes qui circulent dans son pays, nous mettant en garde contre la menace terroriste…
Je ne vous parlerai pas de l’augmentation des prix qui asphyxie le petit peuple baglawi…

Je parlerai plutôt de la pauvre Hallouma qui vit dans son gourbi avec ses cinq enfants : deux filles et trois garçons qui ont besoin de lait, de vêtements, de chaussures … Elle a aussi besoin d’eau courante et d’électricité… Cette femme, dont le mari travaille à mi-temps comme berbech d’ordures, et qui n’a pas les moyens de donner de l’espoir à son fils de 8 ans, qu’elle voit tous les jours, rentrer sale, pouilleux et puant…

Oui ! Je parle de ces gens-là, car ils n’en ont rien à battre de la liberté d'expression, de la laïcité, de l’Etat religieux, des problèmes de la liberté vestimentaire !!!
Pour eux, ce sont des notions qui ne veulent rien dire du tout. Ce sont des gens qui n’ont aucun avenir à proposer à leurs enfants !!! Leur avenir ? Ils n’y pensent même plus !!! Ils se disent, nous sommes foutus, mais au moins que nos enfants grandissent en s’accrochant à l’espoir, qu’en leur faisant faire des études, ils leur assureraient de meilleurs lendemains !

Mais non !!! Les diplômés sont au chômage et n’ont eu, eux non plus, aucun avenir !
Pas d’espoir !
Alors que les partis progressistes proposent la laïcité de l’Etat ou que les extrémistes proposent de faire des classes qui séparent les Baglawis des Baglawettes !
Eh bien le petit peuple, lui, veut seulement pouvoir être au chaud quand il fait froid…
Et comme dit mart Hmid : « dakhel el sou9 el bassassine fi sob3ou khatem wou 9al bofff el 3am sabba ».
En fait, et pour résumer la situation, j’ai comme l’impression que les Baglawis ne cessent de tenir la bougie depuis près d’un an et demi. L’Histoire se passe sans eux, mais devant leurs yeux…

On ne peut rire de tout ! Je m’arrêterai là, je suis d’humeur maussade, mais je vous laisse méditer cette fable de bélida et zebda :
Le votant et le connard

Maître votant, sur une urne perché,
Tenait entre ses doigts un vote.
Maître connard, par l'odeur du pouvoir alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! Bonjour, Monsieur du vote.
Que vous êtes joli ! Que vous me semblez niais !
Sans mentir, si votre vote
Se rapporte à votre naïveté,
Vous êtes le plus important des hôtes de ces élections."
A ces mots, le votant ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre largement ses doigts, laisse tomber sa voix.
Le connard s'en saisit et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien une voix, sans doute. "

Le votant, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'entubera plus.

N.B : Comme tout Baglawi qui se respecte, je ne pense absolument pas ce que j’ai écrit. Je n’assume rien du tout. Les personnages ainsi que les citations et les situations sont purement issus de mon délire. S’il vous semble reconnaître certains personnages ou certaines situations, je dégage toute responsabilité de ce que vous auriez pu comprendre !

*Mobby Dick est un personnage fictif, derrière lequel se cache un nouveau chroniqueur de Business News qui vous donne rendez-vous tous les vendredis à midi, avant la prière hebdomadaire.

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