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Chroniques
A quand la levée de l’impunité parlementaire ?
Par Ikhlas Latif
28/05/2021 | 17:30
3 min
A quand la levée de l’impunité parlementaire ?

 

Immunité et impunité. Deux termes au sens totalement différent, mais dont la synonymie semble, pourtant, incontestable pour certains parlementaires.   

Vous l’auriez compris, il ne s’agit guère, dans cet énoncé, de l’immunité médicale qui préoccupe le monde aujourd’hui. Cela ne revêt pas l’importance nécessaire pour s’en préoccuper en Tunisie. Seulement, au grand dam de ce pays, le nombre de victimes de la pandémie ne cesse d’augmenter, alors que la campagne de vaccination laisse à désirer. De l’avis des experts, il faudra immuniser rapidement au moins 5 millions de citoyens, essentiellement ceux qui ont en le plus besoin, afin de dépasser la crise sanitaire et par conséquent espérer un tantinet de répit économique, parce que tout est lié. Nous en sommes à 2 millions de personnes inscrites et plus de 800 mille ayant reçu le vaccin et parmi elles, toutes ne sont pas prioritaires. Mais ça c’est une autre histoire.

L’immunité anti-Covid attendra, pour le moment ce qui fait débat c’est la sacro-sainte immunité parlementaire. Et c’est une histoire assez embêtante, lorsqu’on constate que certains élus la confondent avec impunité, lorsque des élus du peuple s’y cramponnent sans vergogne. On dit même que certains de nos députés s’étaient cachés avant leur prestation de serment pour pouvoir en bénéficier et sauver leur peau. Le fait est que cette histoire d’immunité parlementaire ou de sa levée, c’est du réchauffé, elle est arrivée à point avec la dernière sortie du président de la République. Depuis un bon moment déjà, les médias évoquent la problématique. De sales affaires concernant des députés sont connues de tous et pourtant, ils se cachent derrière cette immunité en violation totale de ce dont dispose la constitution.

Avec la complicité d’un système judiciaire au pas et surtout un appui inconditionnel du cheikh président du Parlement, qui ferme les yeux pour protéger ses précieux alliés (il faut les contenter pour ne pas fragiliser encore plus sa position au Parlement), nous nous retrouvons face à une bande organisée qui défend ses intérêts se jouant de la loi, de l’Etat de droit et des règles de la démocratie. Nous sommes face à des députés voyous qui se croient au-dessus des lois et des citoyens qui les ont élus, conforté dans leur conviction par une omerta motivée par de bas calculs politiques.

L'assesseur nahdhaoui du président du Parlement chargé de la communication, Maher Medhioub n’a fait que défier quiconque s’avancerait à évoquer des demandes enterrées de levée d’immunité. Il dit au président de la République « Ghaltouk » (reprenant la célèbre expression de Ben Ali). Il lui intime de s’occuper d’autres affaires plutôt que de fureter dans celles des députés. Il défie aussi son collègue Nabil Hajji qui, documents à l’appui, affirme l’existence de plusieurs procédures de levée d’immunité.

Il n’est jamais vain de rappeler que, contrairement à l’opinion courante, l’immunité parlementaire n’offre en aucun cas aux membres de l’Assemblée une impunité totale, mais seulement une certaine protection dans le cadre, exclusif, de leur travail. Cette disposition, qui existe dans de nombreux pays, vise en premier lieu à protéger le parlementaire, dans le cadre de ses fonctions, contre les pressions politiques ou autres, afin de garantir son indépendance. De ce fait, des affaires de harcèlement sexuel, d’évasion fiscale ou de blanchiment d’argent, de trafic, de contrebande ou d’infractions en tout genre ne peuvent aucunement dispenser un député de poursuites judiciaires, surtout si le flagrant délit est établi. On n’aura de cesse de rappeler les articles 68 et 69 de la constitution qui établissement clairement ces notions.

Cette polémique ne fait que renforcer la méfiance des citoyens à l’égard d’un Parlement et de parlementaires (hormis quelques-un-e-s) dont les actes et les querelles ont fini par les discréditer irrémédiablement. Il est tout aussi flagrant que la question de l’immunité est utilisée comme étant un moyen de marchandage politique. La bande se joue des lois et des institutions de l’Etat pour pouvoir continuer à tirer les ficelles. Dans le cas d’espèce, il est de la plus haute nécessité de se poser la question : A quand la levée de l’impunité parlementaire ?

Par Ikhlas Latif
28/05/2021 | 17:30
3 min
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Commentaires
DHEJ
Il faut un début...
a posté le 29-05-2021 à 21:27
Quand la levée de l'impunité judiciaire?
aldo
==== LE JOUR OU IL Y AURA ====
a posté le 29-05-2021 à 16:37
quelqu'un qui applique la loi et les décisions des juges (justes et chibaanines ) si cela existent , ghanouchien el kharbecha and co , seront bons pour BOUFARDA D 'ENNADHOUR .
El chapo
Droit de réponse
a posté le 29-05-2021 à 11:46
Quand le tinizien deviendra citoyen et avant tout se considérera comme être humain
A4
C'est bien ça !
a posté le à 12:32
C'est ce qu'il faut dire à ceux qui vendent leur voix contre un paquet de macaroni ou une promesse de paradis !!!
Waterloo
donnez une leçon à la France: supprimer l'immunité
a posté le 29-05-2021 à 11:46
au lieu de copier la France comme des moutons écervelés, donnez à la France une leçon d'égalité:
supprimez toues les immunités.
TOUS égaux devant la loi.
WAKE UP !!
A4
A jamais !
a posté le 29-05-2021 à 10:33
La constitution idiote de 2014 a été écrite dans le but de créer une "caste" de 217 bandits, assassins, criminels et mafieux, incontrôlables et au dessus de toutes les lois !!!
Il faut dire que la débilité des électeurs les aide beaucoup ...
Solution unique: l'abolition de cette constitution idiote qui ne mène qu'aux blocages et qu'à plus de destruction et de misère !!!
takilas
Cette secte à toit planifié à Londres
a posté le 28-05-2021 à 22:45
Limmunite parlementaire fait partie de la manogance préconisée lors de meur sinecure à Londres pour que la colonisation de la capitale soit réalisée comme prévu par ces bandits venus du temps sud-est tunisien.
AR
Bref
a posté le 28-05-2021 à 22:12
Chez nous c'est pas sorcier, pour la question " à quand ? " La réponse est évidente :
JAMAIS.
D'une part le banditisme d'une bande de Malfrats sans scrupules, protégés par un puissant mafieux à son service un Valet soumis et fidèle en la personne du CDG, en face vous avez une autorité impuissante et une justice laxiste.
Admirez le tableau faîtes votre constat, et concluez.
Virtuel
Du courage
a posté le 28-05-2021 à 19:04
J ai une reponse. Ca sera le jour ou un jeune juge tunisien osera defier la nomenclature juridique actuelle et ignorer, dans ses instructions, les soit disant immunites actuelles pour leur inconstitualite avec l egalite des droits des citoyens . Bcp de juges francais ou italiens se delient des contraintes constitutionnelle, ,jugees contraires aux droits , quand il le faut.
le déçu
La justice bafouée doit etre rétablie fut _il par la force
a posté le 28-05-2021 à 18:35
Cette force doit être celle du peuple qui doit aller au siége de l'ARP, les dégager de là.IL REVIENT AU PR'?SIDENT DE LA R'?PUBLIQUE DE PRENDRE SES RESPONSABILIT'?S ET DANS le cadre be l'état d'urgence arrêter tous les recherchés par la justice pour les lui soumettre.DANS le cadre du flagrant délit de leur non soumission à la loi ,il n"est que justice de mettre le hola à ces mafieux et à leurs protecteurs.Nous ne voulons pas que le pays soit dirigé par des hors la loi! AU BESOIN JE SUIS POUR LA SUSPENSION DE CETTE MAUDITE CONSTITUTION et pour une troisieme
observator
Pour certains la corruption n'existe que dans le parlement
a posté le 28-05-2021 à 18:21
Leur menu est le suivant.
Au petit dej parlemnt, au déjeuner parlement et au diner parlement.
La corruption existe partout en Tunisie.
Pour certains affiliés à la mafia, elle n'existe qu'au parlement.
Parce que le parlement est la principale institution démocratique dans ce pays. On y trouve les partisans de l'ancienne dictature aux adeptes des régimes sanguinaires aux islamistes jusqu'aux démocrates et autres gauchistes.
Tout le peuple y est représenté.
On veut la peau de cette institution pour installer une dictature qui servira les clans mafieux qui pillent le pays et certains milieux étrangers.
C'est tout simple.
Le présent article j ai du le lire des dizaines et des dizaines de fois dans des versions différentes écrites par des mains différentes mais dont l'origine est la même.
C'est lassant et devient contre-productif.
Gg
Oui, mais...
a posté le à 20:59
C'est tout de même au parlement que la corruption devrait le moins exister, et être le plus impitoyablement réprimée.
Parce que lorsque les plus hautes incarnations de l'Etat se moquent des lois comme de la brosse à dents du prophète, il n'y a plus à attendre du peuple qu'il les respecte.
Curieux
@observator
a posté le à 01:55
Et donc, si je comprends bien, pour vous, ce n'est pas la corruption mais le fait d'en parler et de la dénoncer qui est lassant et contre productif ?
C'est inouï !