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Chroniques
Plus que quelques heures pour mettre fin à une attente lassante
Par Sofiene Ben Hamida
23/08/2020 | 16:00
3 min
Plus que quelques heures pour mettre fin à une attente lassante

Par Sofiene Ben Hamida

 

Le proposé à la formation du gouvernement, Hichem Méchichi n’a plus que quelques heures pour présenter la liste des membres de son gouvernement au président de la République qui en informera le président du Parlement. Selon les délais constitutionnels, cette démarche ne doit pas dépasser le mardi prochain. Tant mieux. Cela mettra fin à une situation d’attente et à un suspens devenus lassants, même si sur le fond, il serait irrationnel de trop miser sur le prochain gouvernement dit de compétences indépendantes.

 

En attendant, les rumeurs vont bon train, comme toujours dans pareilles circonstances et pour ne rien changer à nos habitudes et à notre folklore, typiquement tunisiens. Les supposées compositions complètes ou partielles, fuitées ou de sources proches, forcément averties, pullulent dans les réseaux sociaux. L’avantage de ces listes pour ceux qui les diffusent, cela pourrait servir, est de se donner un statut de proximité avec les cercles de décision ce qui n’est trop souvent pas le cas, et parfois même totalement faux.

Sinon ces listes fuitées remplissent dans l’absolu trois fonctions. Dans le cas où l’origine de la fuite est la source de l’information elle-même, la fuite sert de ballon d’essai pour jauger le degré d’acceptation ou de refus au sein de l’opinion publique et permet de rectifier le tir au moindre frais. Mais cette méthode devient désuète face aux progrès des nouvelles techniques utilisées dans les sondages d’opinions. Dans le cas contraire, la fuite permet de griller certains noms. Généralement ce sont des personnes ou même des lobbys hostiles à ces personnes, pour des raisons diverses et variées, qui sont à l’origine de cette manœuvre. Du temps de l’ancien président Ben Ali, cette tactique, tout comme celle de fuiter l’éviction d’un responsable quelconque pour rallonger sa vie politique, étaient généralement efficaces. Souvent aussi, des individus imbus de leurs personnes, pressés de gravir les échelons et soucieux de se donner une visibilité, colportent ce type de compositions gouvernementales « sures et fiables »  en prenant soin de mettre leurs propres noms de manière très apparente. Trop souvent, ces responsables politiques potentiels sont déçus, ce qui ne les empêchera pas de recommencer cette même manœuvre à la fois suivante, à chaque fois que le pays se prépare à se doter d’un nouveau gouvernement.

 

Mais ces rumeurs n’auraient pas eu cet engouement si le chef de gouvernement proposé avait joué pleinement la carte de la transparence. Dès sa nomination, Hichem Mechichi  s’était engagé à organiser des points de presse périodiques pour informer l’opinion publique de la progression de ses efforts. Seulement, en un mois, il ne s’est exprimé qu’en de rares occasions, ce qui a, en partie, donné libre cours à la rumeur. En plus, cela a fortement exacerbé les partis politiques et a fait dire à Noureddine Bhiri, chef du bloc islamiste au parlement, connu pour être aux antipodes du chef du gouvernement désigné car très prolifique du verbe, qu’il est impensable de voter pour un gouvernement dont on ignore tout. Il semblerait même que cette discrétion exagérée ne soit pas fortuite, due à un tempérament renfermé chez lui, mais une attitude mûrement réfléchie et une option choisie par le prochain chef de gouvernement pour déterminer ses rapports futurs avec les médias.

 

En cela, il n’est pas très différent du président de la République qui a vu en lui la personnalité la plus apte à tenir les rennes du pays. Kais Saied aussi souffre, et fait souffrir le pays, d’une carence communicationnelle grave. Malheureusement pour lui, et pour le pays aussi, le staff qui entoure le président de la république ne semble pas faire grand-chose pour le soulager de cette carence. Du moins, c’est ce qui transparait jusqu’à maintenant.         

Par Sofiene Ben Hamida
23/08/2020 | 16:00
3 min
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Commentaires
Lotfi Tirellil
Un orfèvre en matière de réactions subsoniques !!
a posté le 24-08-2020 à 11:31
"Plus que quelques heures pour mettre fin à une attente lassante!" Qui est-ce qui s'impatiente aussi douloureusement? Vous l'avez deviné : c'est Sofiene Ben Hamida, qui n'est pas spécialement réputé pour la vitesse subsonique de ses réactions !
Il aurait fallu l'inventer, celle-là...
FORCE BARDO II
SOLTIONS -front-national
a posté le 24-08-2020 à 08:42
Bravo Sofiene meme le president KS incapapble sans stratrgies tres faible et R-Ghannouchi exploite ces faiblesse
takilas
Il y en a assez dattendrecque nahdha massacre davantage la Tunisie.
a posté le 23-08-2020 à 21:10
Cela fait une décennie pleine de malheurs que la Tunisie attend et que le peuple tunisien vit dans la tourmente et la précarité alors que nahdha vit dans l'allégresse et le congnfirt en nababs.
Sahha lihom ki âabthou bina hal hraimia.