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Youssef Chahed appelle à un cadre d'entraide plus souple avec l'Union européenne
01/11/2017 | 14:00
6 min
Youssef Chahed appelle à un cadre d'entraide plus souple avec l'Union européenne

 

C’est au siège de l’UTICA à l’Ariana qu’une conférence-débat s’est tenue hier, mardi 31 octobre 2017, sous le thème « Le partenariat privilégié Tunisie-UE au service de l’investissement, de la croissance et de l’emploi mardi 31 octobre 2017 ». Un évènement qui s’est déroulé en l’absence de la présidente de l’UTICA, Wided Bouchamaoui, « en voyage d’affaire à l’étranger » et qui a réuni le chef du gouvernement, Youssef Chahed ; le président du parlement Européen, Antonio Tajani ; le vice-président de l’UTICA, Hichem Elloumi, ainsi que  l’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Patrice Bergamini et d’autres personnalités d’envergure.

 

 

« Je suis très heureux de participer à ce débat avec vous à l’occasion de la visite du président du parlement Européen en Tunisie. Inutile de rappeler l’étendue des relations historiques qui lient la Tunisie à l’Union Européenne, notre plus grand partenaire économique » a déclaré le chef du gouvernement, Youssef Chahed, devant un important auditoire.

 

On y comptait Hichem Ben Ahmed, le secrétaire d’Etat au Commerce et négociateur en chef de l’ALECA pour la Tunisie ; le ministre des Technologies de l’information et de l’Économie numérique, Anouar Maârouf ; la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Selma Elloumi ; le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Sabri Bech Tobji ainsi que de nombreux autres officiels Tunisiens et Européens et des entrepreneurs et hommes d’affaires des deux rives.

Youssef Chahed a rappelé durant son discours le partenariat privilégié unissant la Tunisie à l’UE et son évolution au plus haut niveau dans les domaines politique, économique et humain.

« Certes la Tunisie a réussi sa transition politique grâce à une coopération accrue entre tous les intervenants, mais en réalité nous sommes encore confrontés à des défis majeurs pour ce qui est de notre  transition socioéconomique. Il nous faut lutter contre le déficit budgétaire et pour la création d’emploi en faveur des jeunes » a déclaré Youssef Chahed, en rappelant l’initiative de formation du gouvernement d’union nationale par le président de la République, Béji Caïd Essebsi. Le chef du gouvernement a également appelé de ces vœux l’élaboration d’une nouvelle stratégie visant à approfondir et élargir les relations entre la Tunisie et l’UE aux horizons 2018/2020. Concernant l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), en cours de négociations entre la Tunisie et l’UE, Youssef Chahed a déclaré qu’un « rapprochement progressif prenant en compte les forces et les faiblesses de la Tunisie » est nécessaire. Pour l’après 2020, le chef du gouvernement a évoqué « un nouveau cadre d’entraide entre la Tunisie et l’Europe qui soit plus souple sur le plan économique et commercial » en ajoutant « nous souhaiterions que l’Europe nous soutienne sur ces points ».

 

 

Le vice-président de l’UTICA, Hichem Elloumi, a de prime abord transmit les salutations de la présidente de l’UTICA, Wided Bouchamaoui qui était absente de cette conférence pour « un engagement important prévu, à l’avance, à l’étranger ». Durant son speech, il a formulé les demandes de l’UTICA par rapport à l’ALECA. Il a évoqué l’aide européenne à la Tunisie grâce aux programmes de mise à niveau de l’économie tunisienne qui se sont multipliés depuis 1995, mais qui restent, selon lui, en deçà « des espérances et de la capacité de la Tunisie, pays qui veut se hisser au niveau de ses partenaires européens via un partenariat gagnant/gagnant ».

Evoquant l’ALECA, Hichem Elloumi a déclaré que cet accord « constitue le principal dossier en négociations entre la Tunisie et l’UE. Pour nous, à l’UTICA, cet accord servira de cadre pour promouvoir un co-développement qui profiterait aux deux parties tout en prenant compte de nos économies différentes ». Le vice-président de l’UTICA a ajouté que l’ALECA doit être plus qu’un accord de libre-échange et redynamiser les flux d’investissements, faire la promotion des synergies industrielles et agricoles et renforcer le dispositif d’appui à la recherche et au développement en Tunisie. L’accès des produits tunisiens sur le marché européen et la réduction des taxes sur ces produits a également été évoqués. « Nous souhaiterions que les quotas soient déplafonnés et que les barrières tarifaires soient revues pour certains produits. L’ALECA devra aussi faciliter les procédures d’octroi de visas » a-t-il déclaré.

 

Dans un élan d’enthousiasme, le président du parlement Européen, Antonio Tajani, a félicité l’UTICA, membre du quartet national, qui a reçu le prix Nobel de la Paix en 2015. Il s’est adressé au chef du gouvernement en ces termes : « Mr le chef du gouvernement, les problèmes que nous partageons sont de petites choses par rapport à nos intérêts communs. On peut les résoudre ensemble et cela vaut la peine de le faire. Bloquer notre stratégie d’amitié à cause de ces petites choses n’a aucun sens. Je suis Italien et pour moi la méditerranée est une question prioritaire. L’Europe doit regarder beaucoup plus au Sud ». Il a évoqué les bienfaits de la diplomatie économique en ajoutant que la création d’emploi en faveur des jeunes ainsi que la relance de la croissance économique sont fondamentaux.

« Si un jeune n’a pas d’argent mais qu’il a des idées il faut absolument le soutenir car il représente l’avenir de nos pays et c’est pourquoi les banques doivent travailler davantage sur cet aspect. Vous n’êtes pas seuls, nous sommes à vos côtés ! » a-t-il ajouté.

Concernant l’ALECA, le président du parlement Européen a exposé sa vision : « Cet accord est une opportunité importante pour renforcer les liens économiques, accélérer les réformes et soutenir la diversification et la modernisation de l’économie tunisienne. Il permettra également aux produits tunisiens d’accéder plus facilement au marché européen qui compte plus de 500 millions de consommateurs ». Il a également mis l’accent sur la révolution du digital : « L’avenir est dans le digital, il n’y aura pas de compétitivité si nous ne sommes pas capables de gagner cette révolution » a ajouté Antonio Tajani.

 

D’autres panélistes tels que Khalil Laâbidi, président de l’Instance tunisienne de l’investissement, Simone Mori, vice-président exécutif aux Affaires Européennes (ENEL) et Frédéric Ronal, vice-président de la CCI Marseille Provence et représentant d’Eurochambres, sont intervenus lors de cette conférence-débat, modérée avec professionnalisme par le journaliste, Wassim Ben Larbi. Un évènement qui permet de déduire que les relations tuniso-européennes sont au beau fixe, mais qui n’en dit pas plus sur les négociations sur l’ALECA, une aubaine ou un danger pour le futur de notre économie nationale.

 

Khawla Hamed

 

01/11/2017 | 14:00
6 min
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Commentaires (2)

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aljazzair
| 02-11-2017 11:01
Monsieur Chahed,
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Soyez lucide dans vos choix sémantiques:
L'entraide économique suppose une aide réciproque.
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L'UE n'obtiendra pas un soutien de la Tunisie économiquement.
Vous plaidez pour une aide, pas une entraide.
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Vos choix sémantiques prêtent le flanc a la raillerie de nos voisins du nord, c'est bien dommage, et si facilement évitable.

BHB
| 02-11-2017 10:06
Les investisseurs internationaux seront à l'écoute de la Tunisie à conditions qu'il y ait un environnement stable en politique,économique et sécuritaire.
Il faudrait sortir rapidement des conflits à la lumière du jour entre syndicats,responsables politiques et le gouvernement.
Respect total des engagements pris envers tous les citoyens.
Proposer à l'UE un programme d'un plein emploi pour nos jeunes diplômés et à vrai dire tous les jeunes sans emploi.
Une stabilité politique est nécessaire pour que L'UE soit à l'écoute de nos responsables gouvernementaux.
Tous les jours nous avons la peur au ventre à cause des risques sécuritaires,braquages,vols,violence et attentats.

Responsables politiques