A l'école publique, on massacre la langue de Molière, et c'est normal !
L’émission hebdomadaire de Sami Bennour « Yawmiyet Mouatin », sur El Hiwar Ettounsi, a consacré son épisode d’hier, samedi 21 octobre 2017, à l’examen des conditions quotidiennes des écoles rurales et des élèves qui les fréquentent.
L’équipe de l’émission est entrée dans une salle de classe durant un cours de français. A la plus grande surprise du journaliste Sami Bennour, deux phrases écrites sur le tableau par l’instituteur de langue française comportaient de nombreuses fautes d’orthographe, de syntaxe et de conjugaison. « Les enfant prépare ses valises », « Les enfant achète des cadeaux pour leur famille et leur amis ». Face à ce massacre de la langue de Molière, le journaliste, frappé par ces aberrations émanant d’un enseignant, n’a pas pu s’empêcher de prendre la craie et de corriger les erreurs.
Interrogé sur ces fautes, le professeur s’est contenté d’affirmer que l’objectif de la séance était d’apprendre aux élèves la prononciation et que la séance ne portait pas sur l’orthographe. Ne se rendant pas compte de la gravité de la situation, l’instituteur atteste, quand même, du niveau médiocre de ses élèves.
Cette histoire a fait réagir les internautes, à lire les commentaires publiés sous la vidéo postée sur la page Facebook de l'émission. Encore plus surprenant dans cette histoire, nombreux commentaires sur ce passage semblaient plus s'indigner de la réaction du journaliste que du niveau de l'instituteur.
Plusieurs personnes ne voient pas le mal dans ces erreurs commises par l’enseignant, accusant des fois le ministère et tout le système. D’autres se sont lancés dans une critique sans précédent du journaliste, remettant en cause son professionnalisme et son respect des règles déontologiques du métier. On va même plaider pour la théorie du complot, avançant qu’il s’agit de toute une mise en scène signée par Sami Fehri patron de la chaîne.
On ne cesse de se plaindre du niveau du système éducatif en Tunisie, sauf que la situation empire de jour en jour. Si les plus aisés ont le privilège d’inscrire leurs enfants dans des écoles privées, les plus démunis se battent pour pouvoir assurer l’éducation de leur progéniture dans les établissements publics. Tout cela, pour qu’on leur inculque des insanités de ce genre, qui restent un petit échantillon de ce qui se passe réellement dans les classes...
S.H