alexametrics
samedi 18 mai 2024
Heure de Tunis : 00:07
Dernières news
Davos : Ghannouchi et BCE affichent leurs divergences quant à la Tunisie et l'Egypte (vidéo)
24/01/2014 | 1
min
Davos : Ghannouchi et BCE affichent leurs divergences quant à la Tunisie et l'Egypte (vidéo)
{legende_image}

En marge du Forum de Davos, un débat a eu lieu entre Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha et Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounes, en présence notamment de Amr Moussa, président de la Commission des Cinquante ayant élaboré le projet de la nouvelle constitution égyptienne et ex-secrétaire général de la Ligue des Etats arabes et Abdel Ilah Benkirane, Premier ministre marocain.

C’est M. Ghannouchi qui a engagé la discussion, a commencé par dire que la victoire des islamistes n’est nullement due à la mainmise sur les mosquées qui étaient sous le contrôle total du pouvoir aussi bien sous Bourguiba que sous Ben Ali, mais grâce au soutien du peuple qui reconnaît au mouvement d’Ennahdha son mérite d’avoir été le parti le plus tenace dans la lutte contre la dictature.
Le chef du parti islamiste a mis en relief, ensuite, la vision perspicace de son mouvement qui a privilégié l’option du partage du pouvoir avec des laïcs, ce qui représente la différence avec le modèle égyptien qui a connu un renversement du pouvoir légitime par la force.
Rached Ghannouchi a poursuivi ses louanges pour son parti qui a su marier la légitimité électorale à celle consensuelle et quitter le pouvoir pour gagner le pari de la démocratie, car l’opposition posait cette condition pour retourner à l’Assemblée nationale constituante qu’elle avait quittée.
Ennahdha quitte le pouvoir sans y être obligée et tout en étant convaincu que le peuple le soutient toujours, l’objectif étant de faire réussir l’exemple tunisien et démontrer qu’un pays arabe peut réussir la vie démocratique, a-t-il enchaîné.
Et de conclure en saluant le grand moment que vit la Tunisie avec l’achèvement du vote des articles de la Constitution.

Prenant la parole, Béji Caïd Essebsi a, tout de go, exprimé son désaccord avec M. Ghannouchi à propos de la situation en Egypte, car selon lui, si Mohamed Morsi avait été élu démocratiquement par 13 millions de voix, il a été désavoué et prié de partir par plus de trente millions d’Egyptiens. C’est dire l’ampleur de la contestation populaire qui est à prendre en considération. Pour le reste et la suite des événements, il s’agit d’une affaire intérieure égyptienne à laquelle la Tunisie ne devrait pas se mêler, ajoute BCE.

Revenant à la situation en Tunisie, M. Caïd Essebsi a tenu à rappeler que l’alliance de la Troïka, conduite par Ennahdha qui a transgressé la loi en s’autorisant une prolongation illégale du mandat de l’ANC, initialement prévu pour un an, et qui a transformé l’Assemblée, de constituante à législative, ce qui est contraire à l’arrêté régissant les élections du 23 octobre 2011, et met cette coalition, d’entrée comme étant hors la loi, selon son analyse, comme il le précise.
Béji Caïd Essebsi a mentionné que le peuple tunisien a fait sa révolution pour la liberté et la dignité, mais ceux qui ont pris le pouvoir ont tout fait pour imposer à la société tunisienne un nouveau mode islamique alors que la Tunisie est un pays musulman.

Parlant de l’avenir, BCE s’est félicité des consensus obtenus à propos de la constitution grâce à la bonne volonté de toutes les parties dont Ennahdha qui a démontré de réelles prédispositions à composer avec les différentes parties prenantes, ce qui a pu faire conduire au dialogue national et à l’émergence d’un nouveau gouvernement qu’on jugera une fois présenté.
M. Caïd Essebsi a, par ailleurs, rendu hommage à Rached Ghannouchi qui accepté son invitation au dialogue avant préciser que si Ennahdha quitte le gouvernement, il reste au pouvoir par le biais de l’ANC d’où son appel à ce qu’il continue à honorer ses engagements avant de conclure en substance : « Les islamistes, ni aucune autre composante, n’a d’avenir en Tunisie en dehors de l’unité nationale ».
Sarra HLAOUI

24/01/2014 | 1
min
Suivez-nous