Suite à une réunion d’urgence tenue aujourd’hui, samedi 16 novembre, par l’Association des magistrats tunisiens, une grève de deux jours a été décidée pour les 19 et 20 novembre, annonce un communiqué publié par l'AMT, plus tard dans la journée.

S’exprimant sur les ondes de Mosaïque Fm, Mohamed Ltaïef , membre du bureau exécutif de l'AMT, a affirmé que l’association des magistrats rejette en bloc les récentes nominations de deux juges de l’Instance provisoire de l’ordre judiciaire aux postes d’inspecteur général au ministère de la Justice et de président du Tribunal foncier. L’AMT appelle également l'Instance provisoire de l'ordre judiciaire à assumer ses prérogatives avec sa composition de base légitime et précise qu’une délégation rencontrera des membres du Quartet pour s’enquérir de la situation actuelle des magistrats.

Cette grève, précise-t-il, est un nouveau moyen de pression utilisé par les magistrats pour exprimer leur frustration et le ras-le-bol général suite aux récentes nominations mais également face au dénigrement de tout un corps de métier.

Mise à jour:

On rappelle, dans contexte, que les magistrats, en réponse à un appel lancé par l’AMT, ont manifesté, ce matin, justement pour dénoncer ces dépassements. Ils étaient soutenus dans leur mouvement par l'Observatoire tunisien de l'indépendance de la magistrature (OTIM) ainsi que par l’Ordre des avocats.

Les participants se sont rassemblés devant le Palais de la justice, aux côtés des membres du bureau exécutif de l’AMT, vêtus de leurs robes de magistrats, et se sont dirigés, ensuite, à la place de la Kasbah en levant des slogans comme : «pas de liberté et pas de démocratie sans l’indépendance de la justice».