Dans son émission Labess de samedi dernier sur la chaîne Ettounsia, Naoufel Ouertani a eu des mots durs à l’encontre de Nabil Karoui. Il lui a demandé de foutre la paix à Ettounsia et de cesser ses manœuvres visant à fermer cette chaîne. «Fous nous la paix, évite nous, laisse-nous travailler tranquillement. On en a marre de vous ! », s’est écrié M. Ouertani qui, selon lui, Nabil Karoui se lève le matin et, avant de boire son café, réfléchit sur la manière avec laquelle il doit procéder pour fermer Ettounsia.

Naoufel Ouertani n’a pas donné plus de détails sur les manœuvres opérées par Nabil Karoui, ni de preuves. Mais pourquoi a-t-il réagi maintenant alors que le lobbying du patron de Nessma contre Ettounsia ne date pas d’hier.
Selon nos informations, M. Karoui s’est adressé à un haut responsable pour lui demander que les productions ou co-productions de Cactus soient désormais diffusées sur Nessma TV et non sur Ettounsia et éviter ainsi des sorties en devises au profit de cette chaîne. M. Karoui serait parti du principe que Cactus appartient à l’Etat et se doit de faire un appel d’offres pour sélectionner la chaîne sur laquelle on diffuse ses productions. Deux émissions sont dans sa ligne de mire, Labess (production propre) et 21 Heures (coproduction avec une boîte appartenant à Moez Ben Gharbia). Sur le plan procédural et légal, Nabil Karoui pense avoir raison, mais…

Si Naoufel Ouertani a réagi sur antenne, Moez Ben Gharbia a préféré l’ironie et la provocation, en acceptant que son émission soit diffusée sur Nessma, mais à une double condition.
Que le direct soit maintenu (donc sans aucune intervention possible de Nabil Karoui), et qu’il accepte que l’on diffuse pour « la première » l’enquête qu’il prépare actuellement sur les coulisses de la fuite de l’enregistrement « accidentel » de l’entretien en tête-à-tête Hamadi Jebali – Béji Caïd Essebsi lors de la passation de pouvoirs. Moez Ben Gharbia soupçonne l’existence d’autres éléments que le simple enregistrement accidentel.
Dans la foulée, il déclare qu’il prépare également un autre reportage sur les débuts de Nessma sous Ben Ali et tous les avantages que la chaîne aurait reçus à l’époque avec des témoignages exclusifs d’enfants de la boîte.