Dans le cadre de sa visite au Centre d’études de la chaîne de télévision qatarie, Al Jazeera, fin février, Rafik Abdessalem a tenu une conférence/débat à Doha, pendant laquelle il n’accordera pas beaucoup d’importance aux chiffres.
Dans un premier temps, la nostalgie des élections d’un parti hégémonique raflant plus de 99% des voix remonte à la surface. Rafik Abdessalem reprendra à son compte les slogans de la base islamiste, donnant à l’opposition une importance de 0,00% sur l’échiquier politique, ne tenant ni compte de l’exactitude des chiffres, ni de son devoir de réserve et de diplomatie, qui incombe, théoriquement, à un ministre en fonction.

Mais Rafik Abdessalem ne se limitera pas à des analyses faussées et simplistes de discussions de café ou de slogans de stade de football. En effet, sa connaissance de la géographie tunisienne ne dépasse pas le niveau primaire de l’éducation nationale ; lors de cette conférence, Rafik Abdessalem affirmera avec assurance que les côtes tunisiennes s’étalent sur 500 kilomètres. Une donnée qui se rapproche plus de celles des côtes qatarie, pays de prédilection du ministre des Affaires étrangères «tunisien», que de celles de la Tunisie.

Mohamed Ammar, journaliste tunisien basé à Doha, ne manquera pas de faire remarquer au ministre l’inexactitude de ses déclarations. Remarques auxquelles Rafik Abdessalem ne répondra pas, préférant occulter la question. Le ministre refusera, par la suite, d’accorder une interview au journaliste.

Les différents intervenants, lors de la conférence, reprocheront, en outre, à Rafik Abdessalem sa politique partisane, qui sied davantage à un militant qu’à un ministre des Affaires étrangères tenu de promouvoir le produit tunisien et d’entretenir des relations diplomatiques avec les différents partenaires étrangers, au nom de la Tunisie dans son ensemble, et non d’Ennahdha.