Après Wejdi Ghenim et Amr Khaled, un nouveau prédicateur, et non des moindres, fait son apparition en Tunisie. Ayedh El Qarni, prédicateur saoudien auteur du célèbre « La Tahzan » (ne sois pas triste) est une personnalité très controversée dans le monde musulman. Son livre peut passer pour un véritable best-seller dans le monde arabo-musulman et la Tunisie ne déroge pas à la règle. Pour une dizaine de dinars, et dans de nombreuses librairies tunisiennes, les lecteurs pourront s’inspirer des enseignements de développement personnel dans cet ouvrage, et «revivre» les histoires du Prophète Mohamed et de ses compagnons, à travers un style «éloquent» et «touchant», selon ses défenseurs.

Pour ceux qui ne connaissent pas l’homme, Ayedh El Qarni se distingue par son appel au «meurtre de Bachar Al Assad» celui dont la mort serait, selon ses dires, «plus nécessaire que celle des israéliens». Un homme très médiatisé et un habitué des plateaux télé, notamment ceux d’Al Jazeera.
Ayedh El Qarni a également figuré dans une affaire de plagiat dont il avait été rendu coupable le 24 janvier dernier, suite à la plainte déposée par Salwa Aededan, l’auteure de «Hakaza Hazamo al-Yais», l’accusant d’avoir plagié un chapitre entier, dans son ouvrage «La tay’ass» (ne désespère pas). Dans cette affaire, le prédicateur a été condamné à 330 000 ryals saoudiens d’amende (soit l’équivalent de 133 000 dinars tunisiens) et son ouvrage, retiré des librairies, est désormais interdit d’entrée dans le royaume.
Une décision judiciaire qu’il conteste en argumentant que «Ibn Taymyya lui-même a copié des passages d’ouvrages d’autres savants sans mentionner sa source ou ses références»…

Par sa visite en Tunisie, qui a débuté, hier dimanche 11 mars, le Cheikh prévoit de satisfaire ses défenseurs et admirateurs grâce à une véritable tournée dans nombreuses villes tunisiennes.
A son arrivée à Tunis, un cercle poétique a été organisé, dans la maison de la culture de Bir Lahjar, en l’honneur de Ayedh El Qarni. Ce dernier a profité de l’occasion pour réciter un poème «en l’honneur de la Tunisie révolutionnaire» qu’il a intitulé «la Nouvelle Tunisie» et dans lequel il qualifie la révolution tunisienne «d’impulsion des révolutions arabes»

La tournée de Ayedh El Qarni débutera, demain 13 mars, par un prêche dans la mosquée Oqba Ibn Nefâa, dans la ville de Kairouan, centre islamique tunisien. Le prédicateur visitera, dans la même journée, la ville de Msaken (Sousse), où il effectuera un prêche dans la Grande Mosquée, après la prière d’Al Îcha. Ce n’est peut-être pas un hasard, que le prédicateur saoudien débute sa tournée par cette ville, connue pour être le fief du cheikh tunisien Béchir Ben Hassen, qui aurait lui-même, selon certaines sources, invité le prédicateur saoudien à visiter la Tunisie.
Ayedh El Qarni continuera sa grande tournée tunisienne par des passages dans les villes de Tunis et Mahdia (demain 13 mars), Gabès et Sfax (mercredi 14), Nabeul et Bizerte (jeudi 15). Cette tournée sera clôturée par le prêche de la prière du vendredi à Tunis ainsi qu’un meeting dans la coupole d’El Menzah, sous le thème «Adhérez tous à la paix». Une salle qui lui a été accordée par le ministère des Sports, après que le ministère de la Culture lui ait refusé la location d’un autre espace pour son meeting.

Un programme qui ravira, à coup sûr, ses nombreux admirateurs et qui semble avoir pour prétention de faire renouer les Tunisiens avec leur religion…à l’instar de son prédécesseur, Wejdi Ghenim.