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Fitch confirme les notes BBB- de la Tunisie ; la perspective est négative
28/02/2012 | 1
min
Fitch confirme les notes BBB- de la Tunisie ; la perspective est négative
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L’agence de notation Fitch a publié un communiqué dans lequel elle confirme à ‘BBB-’ la note de défaut émetteur (Issuer Default Rating - IDR) à long terme en devises attribuée à la Tunisie, et sa note IDR à long terme en monnaie locale à ‘BBB’. La perspective des notes IDR reste négative. L’agence a également confirmé la note du plafond souverain ‘BBB’ et la note IDR à court terme en devises ‘F3’.

« La confirmation de la note souveraine de la Tunisie reflète la transition politique relativement calme de l’ancien régime de Ben Ali à un gouvernement provisoire nouvellement élu, malgré les répercussions de l’instabilité en Lybie. Toutefois, les performances économiques n’ont pas été à la hauteur des anticipations, suscitant des interrogations quant à la soutenabilité de la dette publique et extérieure dans un contexte économique mondial plus incertain”, indique Amélie Roux, directeur au départment de notation souveraine de Fitch Ratings.

La transition politique a jusqu’à présent respecté le calendrier prévu: l’élection de l’assemblée constituante, libre et transparente, a consacré la victoire du parti islamiste Ennahda, qui a formé un gouvernement provisoire de coalition avec deux partis de gauche. Les élections présidentielles et législatives devraient avoir lieu après l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle constitution par l’assemblée d’ici mi-2013.
Fitch indique que le maintien d’une perspective négative reflète le transfert de risque de la scène politique au domaine économique.
En 2011, les performances économiques ont été moins bonnes que les prévisions de Fitch: le PIB réel s’est contracté de 1,8% et le déficit du compte courant s’est creusé à 7,4% du PIB. Toutefois, l’inflation est restée modérée et le déficit budgétaire a été contenu à 3,7% du PIB. Le service de la dette souveraine a également été maintenu au cours de cette année de transition politique, malgré une nouvelle baisse des réserves de change qui s’élèvent désormais à 7,1 Mrd USD, soit plus de trois mois d’importations.

La Tunisie fait face à des perspectives économiques difficiles en 2012. La reprise économique sera affectée par la crise de la zone euro, les manifestations et les revendications sociales devraient gêner la reprise de la production minière et le tourisme ne retrouvera probablement pas ses niveaux d’avant la révolution. Le gouvernement devra également s’attaquer à deux grandes faiblesses structurelles qui se sont aggravées en 2011 : un niveau élevé de chômage, estimé autour de 20% à fin 2011, et un secteur bancaire fragile qui aura vraisemblablement besoin d’apports de capitaux publics en 2012.

Dans ce contexte, le gouvernement a l’intention d’adopter une politique budgétaire expansionniste, creusant le déficit budgétaire à 6 % du PIB d’ici fin 2012. Ceci affectera le montant de dette publique, qui représente une faiblesse pesant structurellement sur la note de la Tunisie depuis une décennie. Après une longue période de convergence progressive vers la médiane des pays notés ‘BBB’, la dette publique en proportion du PIB s’en éloigne de nouveau, ce qui pourrait exercer une pression croissante sur la note souveraine de la Tunisie si cette tendance s’accentuait sensiblement.

Les notes souveraines de la Tunisie bénéficient du soutien solide de la communauté internationale dans un contexte difficile: le pays a historiquement entretenu des liens étroits avec les bailleurs internationaux et bénéficie actuellement de son statut de symbole du Printemps Arabe. Les créanciers multilatéraux et bilatéraux devraient financer la majorité des besoins budgétaires et extérieurs dans les années à venir. Le financement officiel permettra d’alléger une partie des risques de financements budgétaires et externes du pays, mais au prix d’une augmentation de la part de la dette publique libellée en devises.

Fitch indique que des déficits budgétaires plus élevés que prévu, entraînant une hausse sensible de la dette publique, pourraient justifier une dégradation des notes, de même qu’un affaiblissement du soutien international. Des retards dans l’organisation des élections, reflétant une instabilité sociale et politique, pèseraient également sur les notes.
A l’inverse, une reprise économique plus forte que prévu et une diminution des déséquilibres macroéconomiques, associées à une transition politique calme se traduiraient vraisemblablement par une révision de la perspective, qui passerait à Stable.
28/02/2012 | 1
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