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Les tromperies de l'INRIC vont-elles trop loin ?
11/08/2011 | 1
min
Les tromperies de l'INRIC vont-elles trop loin ?
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L'Instance nationale pour la Réforme de l'Information et de la Communication (INRIC), à la base consultative, ne cesse de semer le doute et la discorde dans le paysage médiatique tunisien avec des propos allant du léger au trompeur en passant par le diffamatoire.
Dernier mensonge en date, celui où l’on accuse Hannibal TV d’exploiter des ressources publiques.
La chaîne de Larbi Nasra a démenti catégoriquement cette légèreté manifeste en publiant un communiqué dans lequel elle signale que cette information est totalement erronée. Le communiqué de Hannibal TV demande à quiconque de présenter un document ou une preuve attestant que Hannibal TV profite de financements publics ou privés, tunisiens ou étrangers.
Le communiqué rappelle que Hannibal TV est une chaîne privée, indépendante financièrement et moralement ayant pour unique slogan : « la voix du peuple, l’image du peuple ».

Les tromperies de l’INRIC ne sont plus une nouveauté, notamment pour les professionnels des médias. Lors de la conférence de presse de mardi dernier (à laquelle on « omet » toujours d’inviter les journaux qui posent des questions dérangeantes), Kamel Laâbidi, président de cette instance, a indiqué qu’il a envoyé un courrier à Nessma TV à propos de la publicité politique et qu’il va proposer aux autorités un décret-loi interdisant la publicité politique.
Extraordinaire hypocrisie quand on sait qu’un des membres de cette instance accepte, dans son propre journal, la publicité politique !

Le pire est ailleurs, cependant, et il est attendu pour la semaine prochaine avec la divulgation des noms des six chaînes qu’on va proposer pour obtenir une autorisation. Quand on sait qu’il y a eu 33 demandes, il y a lieu de s’interroger sur quels critères on s’est basés pour proposer l’octroi d’une autorisation aux uns et non pas aux autres. Quand on sait qu’il n’y a pas de cahier des charges réglementant le secteur et quand on sait que parmi les membres de la commission ayant étudié les dossiers des demandeurs figurent des personnes ayant des conflits d’intérêts manifestes avec les promoteurs de nouvelles chaînes télévisées.
Le hic, c’est que cette instance consultative (dont les membres ont été nommés sous Mohamed Ghannouchi) a déclaré qu’elle va soumettre ses propositions au gouvernement et les annoncer juste après publiquement. En d’autres termes, elle veut faire le forcing avec le gouvernement pour qu’il se plie à ses « décisions » !

On croit savoir qu’un des promoteurs a réuni des documents pour prouver au grand public que certains membres de l’INRIC ne sont pas aussi respectueux de la déontologie et qu’ils ne sont pas qualifiés (ni techniquement ni professionnellement) pour étudier les dossiers de promoteurs de projets économiques (à des millions de dinars). Il y aurait même un enregistrement vidéo montrant un des membres de cette instance qui s’est transformé en « recruteur » d’un promoteur d’une future chaîne télévisée. Une chaîne qui devrait figurer, bien sûr, parmi celles qu’on proposera pour obtenir l’autorisation d’émettre. Ces preuves accablantes de non-respect de la déontologie par certains membres seront bientôt dévoilées par ce promoteur.
Nous y reviendrons, certainement, mais il est bon de rappeler entre-temps, que dans toutes les démocraties (et même dans les pays arabes), toute personne a le droit de lancer sa chaîne de télévision de quelque nature que ce soit, dès lors qu’elle obéit à un cahier des charges, clair et transparent. Sans clientélisme aucun !
S’il est évident que cette instance doit perdurer, tout comme son président qui doit être maintenu, il est impératif que plusieurs de ses membres soient changés. Le paysage médiatique est suffisamment souffrant et n’a certainement pas besoin de pratiques douteuses et opaques.
11/08/2011 | 1
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