La récolte de céréales en Tunisie durant la campagne 2008-2009 sera largement en deçà des prévisions du ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques qui tablaient sur une production de 27 millions de quintaux. Les surfaces emblavées ont atteint 1.305 millions d’hectares, soit une baisse de 9.3% par rapport à la moyenne annuelle du Xème plan quinquennal de développement.
Les surfaces récoltées ne devraient pas toutefois dépasser les 1.1millions d’hectares. D’autant que plus de 200 mille hectares ont été perdus en raison du déficit pluviométrique enregistré au cours des mois de novembre et de décembre dernier 2008.
A l’exception du Nord-ouest (Béjà, Siliana, Le kef), les agriculteurs ont constaté dans les autres région que les surfaces consacrées à la céréaliculture ont été durement touchées par le retard des pluies de labour. Le déficit pluviométrique risque également de provoquer une baisse du rendement moyen par hectare. Celui-ci atteindrait 13 quintaux/ha au cours de la campagne 2008-2009 contre 14,9 quintaux durant la campagne précédente.
Pour tenter de limiter l’impact du déficit pluviométrique sur la céréaliculture, le ministère de l’agriculture a mis à la disposition des agriculteurs quelque 50.000 tonnes d’engrais chimiques. A ces quantités mises auprès du Groupe Chimique Tunisien (GCT), s’ajouteront près de 30.000 tonnes d’ammonite qui seront importés d’ici la fin du mois en cours.
Au cours de la campagne céréalière 2007-2008, la production tunisienne de céréales a atteint 11,9 millions de quintaux contre 19,9 millions de quintaux, au cours de la campagne précédente, ce qui représente une baisse de 40%.
Cette baisse significative s’explique essentiellement par un déficit pluviométrique, ayant entraîné la perte de 533 mille hectares dans le Centre et le Sud et dans certains gouvernorats du Nord tels Le Kef, Siliana et Zaghouan.

Appelée, naguère, "grenier de Rome", la Tunisie est depuis plusieurs années un importateur net de céréales aux taux de 80% de blé tendre et 20% de blé dur.
Au cours de l’année 2008, le pays a importé 24 millions de quintaux. Ces quantités importées ont été proposées au public à des prix inférieurs à ceux du marché international. D’où une grande pression sur les équilibres financiers la Caisse générale de compensation, les produits céréaliers étant fortement subventionnés en Tunisie.