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Enquête : près de 85% des Tunisiennes déclarent avoir été victimes de violence
07/03/2024 | 16:17
3 min
Enquête : près de 85% des Tunisiennes déclarent avoir été victimes de violence

 

L’Institut national de la Statistique (INS) a publié, jeudi 7 mars 2024, les résultats préliminaires de l’enquête nationale sur la violence à l’égard des femmes en Tunisie.

 

Ainsi, l’institut a indiqué que la violence à l’égard des femmes reste un phénomène très présent. 84,7% des femmes interrogées déclarent avoir été victimes, depuis l’âge de 15 ans, d'au moins un acte de violence (tous types confondus) et 57,1% ont signalé avoir vécu un épisode au cours des douze mois précédant l’enquête.

La violence morale avec ses deux composantes (psychologique et verbale) est le type de violence le plus fréquent (49,3% au cours des douze mois précédant l’enquête), suivie par la violence sexuelle (15,6%), la violence économique (11,4%) et enfin la violence physique (5,3%). 14,4% des actes de violence durant les douze mois précédant l’enquête ont été commis dans l’espace virtuel (réseaux sociaux, messageries…). 42,7% des femmes mariées ou divorcées ou veuves ont subi au moins un acte de violence de la part de leur mari ou ex-mari.

 

Certaines caractéristiques de la population des femmes interrogées seraient plus associées à la prévalence de la violence, tous types confondus. Ainsi, durant les douze mois précédant l’enquête, la violence aurait touché 73,7% des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans, 80% des étudiantes, 70% des femmes ayant un niveau d’instruction supérieur, 63,2% des femmes qui travaillent, 67,4% des femmes célibataires, 59,7% des femmes du milieu urbain (51% des femmes du milieu rural).

Près d'un tiers des femmes déclare avoir subi au moins un épisode de harcèlement sexuel durant les douze mois précédant l’enquête, notamment sur internet. Les technologies modernes ont créé de nouveaux espaces pour la violence et l'intimidation, avec des conséquences souvent dévastatrices pour les victimes, en particulier les jeunes adolescentes.

L’enquête a montré que pour les adolescentes (15-17 ans), la violence électronique/cybernétique constitue un risque important. En effet, ces jeunes femmes sont très actives sur les réseaux sociaux (83,4% utilisent Facebook, 65,7% utilisent Instagram, 51,4% utilisent WhatsApp, et 68,6% utilisent TikTok), et près de la moitié (47,9%) se connecte avec des personnes inconnues. Il est à noter ainsi que plus d’un tiers des adolescentes (37,1%) ont subi au moins un acte de violence électronique/cybernétique les douze mois précédant l’enquête.

 

L’enquête a concernée des femmes âgées de 15 à 74 ans. Elle a porté sur un échantillon de 11.610 ménages, représentatif au niveau des grandes régions (District de Tunis, Sud Est, Sud-Ouest, Centre Ouest, Centre Est, Nord-Ouest et Nord-Est). L’objectif principal de cette enquête est de produire des indicateurs quantitatifs permettant de mesurer les manifestations de violence et leurs fréquences ainsi que l’identification des caractéristiques des femmes victimes et des auteurs des agressions.

 

Dans un communiqué, l’INS rappelle que la violence à l’égard des femmes est bien plus qu'un simple problème de société ; elle constitue une violation grave des droits humains, fait peser une menace profonde pour l'harmonie sociale et compromet le progrès global du développement. Les données statistiques provenant des enquêtes menées à ce jour attestent de la persistance de ce phénomène, qui exerce un poids significatif sur la société malgré les avancées légales réalisées. Ses racines profondes sont ancrées dans les structures sociales et les valeurs traditionnelles qui perpétuent les inégalités de genre en hiérarchisant les relations entre hommes et femmes.

 

Notons dans ce cadre que le nombre de féminicides a largement augmenté ces dernières années. Selon l’Association tunisienne des Femmes démocrates (ATFD), l’année 2023 a enregistré 27 féminicides en plus de ceux qui n’ont pas été déclarés. Jusqu’au 22 février 2024, cinq féminicides ont été déjà enregistrés.

 

I.N. (D’après communiqué)

07/03/2024 | 16:17
3 min
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Commentaires
Citoyen Ordinaire.
Et les violences contre les hommes ?!
a posté le 08-03-2024 à 06:50
Il n'a pas été réalisé d'enquête similaire pour les violences contre les hommes. Il aurait été plus utile de comparer les violences subies par les hommes à celles perpétrées contre les femmes. Le phénomène des violences touche aussi bien les hommes que les femmes. C'est plutôt une dégradation sociale qui en est à l'origine rt ce, sans discrimination basée sur le genre.
veritas
Plusieurs raisons .
a posté le 07-03-2024 à 20:07
il faut réouvrir les maisons closes pour fait baisser et même éradiquer les violences sexuels dont tout les violes qui ont exploser depuis 2011.