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Hichem Snoussi : Les médias publics ont essayé d’esquiver l’actualité !
16/09/2021 | 14:52
4 min
Hichem Snoussi : Les médias publics ont essayé d’esquiver l’actualité !

 

Le membre de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (Haica), Hichem Snoussi, a estimé qu’un état de confusion avait régné au sein des médias publics et privés suite à l’annonce des mesures exceptionnelles prises par le président de la République le 25 juillet 2021.

Invité par la radio Mosaïque FM le 16 septembre 2021, Hichem Snoussi a, également, affirmé que les médias publics ont essayé d’esquiver l’actualité. « La couverture médiatique de l’actualité avait réellement débuté à la date du 26 juillet 2021 », a-t-il ajouté.

Il a affirmé qu’une grande partie des médias, dans la période qui a suivi, a soutenu les mesures exceptionnelles. « Ceci peut être constaté au niveau du temps accordé aux invités en faveur des mesures… Certains experts et personnages publics ont été exclus en raison de leurs opinions », a-t-il poursuivi.

Selon lui, ce phénomène reflète l’ingérence politique dans les médias publics depuis plus de dix ans. Afin d’y remédier, il est impératif d’achever le processus de mise en place de l’Instance Constitutionnelle de la Communication Audiovisuelle et la création d’un espace de dialogue et d’échange concernant les médias et leur relation avec la politique.

 

En ce qui concerne le rapport de la Haica concernant le pluralisme politique durant la période 25-31 juillet 2021, l’invité a affirmé que la même tendance a été observée au niveau des médias et après cette période-là. « Alors qu’il se plaignait de ne pas être la priorité des médias le jour de l’Aïd al-Adha, le président de la République a fait l’objet de la majorité des faits médiatiques », a-t-il avancé.

 

 

Hichem Snoussi a déduit que le rapport montre le rôle limité du journaliste. « Ce sont les propriétaires qui fixent les priorités et les orientations de leurs établissements médiatiques… Ce n’est pas normal ! Des médias, tels que Nessma TV, Hannibal TV et Zitouna TV, ont ainsi développé des liens étroits avec des politiciens afin de servir leurs propres intérêts », a-t-il remarqué.

Par la suite, Hichem Snoussi a déploré l’absence de réunions de rédaction et d'organe d’autorégulation au sein des médias publics. Les décisions relatives à la ligne éditoriale, selon lui, émanent d’agents administratifs de l’établissement.

Hichem Snoussi a considéré que les dix dernières années n’ont pas permis d’instaurer les coutumes de la démocratie et du journalisme objectif présentant l’argument et le contre-argument.

« Le journaliste n’est pas le seul responsable. Il s’agit de tout un système qui inclut le média, son propriétaire et les acteurs impliqués… J’avais déclaré bien avant le 25 juillet qu’on vivait un règne de banditisme », a-t-il déclaré.

 

Hichem Snoussi a affirmé qu’il n’y avait pas de harcèlement direct des journalistes avant le 25 juillet 2021. Néanmoins, il n’y avait pas d’impact de l’information même au niveau d’affaires de corruption évoquées par les médias. Il a critiqué l’absence de réaction de la part de la justice.

Il a, à cette occasion, appelé le président de la République à apporter les éclaircissements relatifs à sa vision des médias dans le futur. « Ce qui devait être dit a été dit ! Maintenant c’est au président de la République de changer d’approche », a-t-il insisté.

Pour ce qui est des mesures exceptionnelles et leur impact, Hichem Snoussi a critiqué l’attitude de ceux qui appellent les médias à s’y conformer sous prétexte de l’intérêt général.

« Des individus, tels que Rachida Ennaifer, plus royaliste que le roi, demandent à la Haica d’interdire la liberté d’expression à l’encontre de certains individus… Les mesures exceptionnelles ne concernent pas les médias ! La Haica refuse fermement cela ! Nous ne pouvons pas interdire à une personne de s’exprimer », a-t-il assuré.

 

Concernant la Télévision Nationale, Hichem Snoussi a reconnu l’absence d’émissions politiques au sein de cet établissement. Il a considéré qu’il s’agissait d’une manœuvre pour esquiver l’actualité. « Les journalistes déplorent le manque d’émissions et l’interdiction d’aborder l’actualité. Il s’agit d’une fuite en avant ! », a-t-il dit.

Au sujet de Nessma TV, Hichem Snoussi a rappelé que la Haica prend en compte la mention des frères Karoui dans les documents officiels de l’établissement.

« De plus, ce média a dégradé le processus électoral. Il s’est considéré au-dessus de la loi. Nous avons pris des sanctions à son encontre et nous attendons la réaction de la justice », a-t-il ajouté.

 

 

S.G

16/09/2021 | 14:52
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