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Le déconfinement, ce n’est pas pour tout de suite !
17/04/2020 | 21:59
4 min
Le déconfinement, ce n’est pas pour tout de suite !

 

Comme prévu, tous les regards étaient dirigés vers le palais de Carthage, ce vendredi 17 avril 2020, où se tenait la réunion du conseil de sécurité nationale. Et la décision était la prorogation du confinement général pour une durée qui sera fixée ultérieurement par le gouvernement. Une décision tant attendue par les Tunisiens tenant compte de ses répercussions à tous les niveaux.

 

Confinement, déconfinement progressif? Voilà la question que se posait une grande partie des Tunisiens, qui sont en confinement général depuis le 22 mars 2020, soit près d’un mois. Les avis divergent quant aux avantages et inconvénients de chacune des deux approches. Au final, la décision revient au conseil de sécurité nationale. Et c’est à l’issue de sa réunion tant attendue qui s’est tenue, aujourd’hui, qu’il s’est prononcé : prorogation du confinement pour une durée qui sera déterminée par la suite par le gouvernement.

 

Mais bien avant cette décision, c’est le président de la République, Kaïs Saïed qui s’est exprimé à l’ouverture de la réunion du conseil de sécurité nationale, au palais de Carthage. Et dans son allocution, il a indiqué que le conseil va examiner les mesures supplémentaires et les décisions en rapport avec la situation sanitaire, économique, financière, sociale et éducative ainsi que la situation des Tunisiens bloqués à l’étranger, mettant l’accent sur la nécessité d’une prise de décision collective tout en respectant les institutions de l’Etat. 

Cela dit, le chef de l’Etat n’a pas hésité à épingler les limites et les manquements enregistrés au niveau des différentes mesures prises pour lutter contre la propagation du Covid-19. Pour ce faire, il a invité « à une lecture objective des répercussions des mesures précédentes ». Ces mesures, doivent être selon lui, être révisées et modifiées afin « qu’elles soient en adéquation avec la situation en Tunisie, et dans le monde entier ».

 

Toujours dans le cadre de la même intervention, le chef de l’Etat s’est trouvé dans l’obligation de revenir sur sa visite effectuée dans la soirée d’hier, au gouvernorat de Kairouan. Une visite très controversée, ayant suscité un grand débat et une vive polémique. Violant lui-même les dispositions du confinement et du couvre-feu et engendrant un bain de foule venu pour l’accueillir, Kaïs Saïed s’est justifié en avançant qu’il a choisi de sortir la nuit, après le couvre-feu, afin que personne ne puisse le voir ! Or, une visite présidentielle nocturne ne peut passer inaperçue.

Poursuivant ses explications, il a indiqué que la misère et la pauvreté dans certaines régions font que les habitants ne soient pas concernés par certaines décisions. Il ajoute qu’il est du devoir de l’Etat de trouver des solutions aux situations des personnes démunies. Cependant, un juriste sait, parfaitement, que la situation sociale, aussi difficile soit-elle, ne peut être en aucun un prétexte pour enfreindre la loi.

Ainsi, le chef de l’Etat a profité de cet élan pour pointer la corruption proliférant dans plusieurs régions, insistant sur la nécessité de rétablir la confiance du citoyen afin qu’il ne sente pas comme une simple carte électorale, mais qu’il doit participer à la prise de décision. Il a, de ce fait, souligné le grand travail qu’il faut abattre à ce niveau, affirmant : « c’est une responsabilité collective que nous partageons tous, et dont nous devons tous en décider ». Une réflexion qui s’inscrit parfaitement au cœur de la démarche adoptée par Kaïs Saïed durant sa campagne électorale, et une sorte de piqure de rappel à ses électeurs, dont plusieurs semblent révoltés.

 

Ce discours fût suivi, par les décisions du conseil de sécurité nationale, dont les grandes lignes devront être peaufinées et déterminées par le gouvernement à commencer par la prorogation du confinement général en Tunisie pour une durée qui sera définie, « ultérieurement » par la présidence du gouvernement, ou encore « la possibilité » de réviser les horaires du couvre-feu au cours du mois de Ramadan. Quant aux mesures nécessaires qui devront être prises pour l’année scolaire et universitaire et les examens nationaux, elles seront annoncées par les ministères de tutelle.

D’autre part, le conseil a recommandé à ce que le ministère des Affaires sociales assure le suivi de l’acheminement des aides sociales dans les plus brefs délais, tout en préconisant le suivi du rapatriement des Tunisiens bloqués à l’étranger.

Au final, le gouvernement doit faire des propositions concernant sa vision des mesures nécessaires à prendre pour l’allègement graduel du confinement.

 

Bien que la prorogation du confinement ait été prévisible tenant compte de la situation épidémique dans le pays, la réunion du conseil de sécurité n’a abouti à aucune décision concrète et précise. La batterie de mesures supplémentaires sera, donc, annoncée par le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh qui devrait se prononcer sur la question dans la journée de demain. Toutefois, on aurait appris que, pour passer inaperçu, mieux vaut sortir le soir !

 

La Tunisie a enregistré 822 contaminations au Covid-19, selon le dernier bilan du ministère de la Santé en date du 16 avril courant, sur un total de 13 930 dépistages. La Tunisie a enregistré 37 décès.

Le pays est confinement total depuis le 22 mars 2020 et jusqu’au 19 avril 2020

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Sarra HLAOUI

 

17/04/2020 | 21:59
4 min
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Commentaires
Il y'a trois choses qui sont importantes !
Déconfinement
a posté le 20-04-2020 à 01:21
Pour sortir de cette crise,il faut que les trois choses qui peuvent déconfinés très rapidement. Il s"agit d'ouvertures des écoles, aéroport et les marchés d"ici fin de la semaine prochaine c'est-à-dire le 25 avril, sinon le pays risquera de tomber dans une situation grave surtout de l' économie nationale
Raad
LE PIRE EST DEVANT NOUS...
a posté le 19-04-2020 à 09:14
Il ne faut surtout pas levé le confinement, car le pire est devant nous.
Il faut être vigilant, avec l'arrivée du mois de ramadan, les bousculades dans les marchés, où tous le monde touchent à tous, nous risquons une catastrophe sans nom.
Au gouvernement de prendre sa responsabilité, même impopulaire, mais qui sauvera de nombres de vies humaines de ce virus, car ce dernier n'a pas de frontière, il frappera de plus fort si le confinement s'arrête à la date du 19 avril.
Méfiance, méfiance.....
123456
Confinement
a posté le 18-04-2020 à 15:56
Je vue beaucoup de tunisien qui sont a Hammamet n'adoptent aucune mesure de confinement et la police ne fait rien. Il faut faire quelque chose autrement le covid fera un massacre
Seb
Excellent article
a posté le 18-04-2020 à 13:49
Mme S. Hlaoui je compatis car ca ne devais pas être évident de commenter un tel conseil de sécurité, tant attendu, avec un tel néant total en matière de décisions concrete.
J'ai beaucoup aimé votre synthèse! 2 phrases bien senties, un brin sarcastiques, valent mieux qu'un long discours.

Et pendant ce temps, nos responsable ont touché le fond, et continuent a creuser !
esprit libre
mascarade
a posté le 18-04-2020 à 10:51
tenir un conseil de sécurité 48 heures avant la fin d'un confinement pour décider si on doit le prolonger ou non c'est un manque de respect pour les tunisiens. tenir un conseil de sécurité un vendredi soir c'est échapper aux critiques des journalistes qui sont en vacance le week end. tenir un conseil de sécurité sans donner des décisions précises sur la durée du prolongement du confinement, l'horaire du couvre feu, la vie scolaire ...... on dirait que le président et le gouvernement n'ont pas préparés des propositions ou des décisions concrètes , alors je me demande qu'est-ce qu'ils sont entrain de faire?