Le dinar s’est nettement apprécié ces dernier temps, redynamisant l’économie plombée par une forte imposition, un manque de liquidité et d’investissements ainsi qu’un pouvoir d’achat en berne. Cette tendance haussière du dinar par rapport à l’euro et au dollar a encouragé plusieurs opérateurs économiques à profiter de l’accalmie et proposer des remises et offres promotionnelles à leurs clients, surtout que plusieurs experts estiment que le dinar repartira à la hausse avec la fin des élections.
Depuis la révolution, le dinar a entamé son glissement par rapport à l’euro et au dollar, l’euro valait à cette époque 1,949 dinar et le dollar 1,5218 dinar. Aujourd’hui, le dinar s’inscrit dans une tendance haussière l’euro équivaut 3,132 dinar et le dollar 2,878 dinar. A partir de mars 2019, le dinar a commencé à s’apprécier, il a retrouvé son cours d’il y a plus d’un an.
Dans son rapport sur les évolutions économiques et monétaires et perspectives à moyen terme, la Banque centrale de Tunisie a noté : « Après avoir frôlé le niveau de 3,50 face à l’euro sur le marché interbancaire, le dinar a entamé depuis le mois de mars dernier un mouvement de correction à la hausse soutenu qui lui a permis de s’apprécier d’environ 10%, revenant à 3,17 actuellement. Face au dollar, la reprise du dinar est également assez marquante, la monnaie tunisienne ayant récupéré plus de 20 figures de sa valeur perdue face à la devise américaine, revenant de près de 3,10 à 2,86 actuellement, soit une appréciation de plus de 7% ».
La BCT explique cette variation à trois principaux déterminants : l’évolution de la parité euro/dollar sur le marché international, la situation de la liquidité en devises sur le marché des changes local et les anticipations des opérateurs économiques.
Certains experts économiques sont plus sceptiques. Pour eux, cette appréciation est artificielle et l’accalmie ne va pas durer, juste le temps des élections. Ainsi, elle ne reflète pas une amélioration économique vu qu’au deuxième trimestre, la Tunisie a enregistré une croissance d’à peine 0,5% par rapport au premier semestre. De même, l’amélioration des avoirs en devises à 100 jours d’importation au 2 octobre 2019 est due à des cessions notamment celle de la Banque Zitouna et de Zitouna Takaful et la contraction de crédits.
Pour l’économiste Ezzeddine Saidane, les autorités aurait procédé à des interventions massives sur le marché des changes, en intervenant auprès des banques et en proposant à ces dernières, des devises à prix réduits, ce qui a permis de redresser progressivement, le dinar. Le reste aurait été utilisé pour augmenter le niveau des réserves de change. Le tout au détriment du ratio de la dette extérieure, qui a explosé dépassant les 100% du PIB, une dette extérieure qui coûte l’équivalent de 3 points de croissance annuelle.
Profitant de cette amélioration du dinar et de la baisse des risques de change, certains opérateurs économiques multiplient les offres spéciales, les remises, les avantages clients, les facilités de payement pour encourager leurs clients à acheter et à ne plus temporiser leurs achats, notamment les gros achats. Anticipant un nouveau glissement du dinar pour certains, résorbant encore leurs pertes de change pour d’autres, ils n’osent pas baisser leurs prix mais veulent quand même surfer sur cette accalmie pour renouer avec un peu de profitabilité suite à une année 2019 qui a été difficile pour tout le monde.
C’est dans ce cadre que plusieurs concessionnaires proposent des offres promotionnelles à leurs clients, atteignant quelques milliers dinars sur certains véhicules de luxes. Le secteur automobile a été sinistré suite à la Loi de finances 2018 qui a décrété la hausse de la TVA d’un point et des droits de consommation de 25% et de l’IS de 10%.
Idem pour les grandes surfaces qui sont en train de faire des promotions, notamment sur l’électroménager.
La stabilisation du dinar est une bouffée d’air pour certains secteurs, qui en profitent. Les opérateurs économiques comme les experts pensent que l’appréciation du dinar est temporaire. L'attentisme rythme la scène politique et économique actuelle du pays. Tous attendent les résultats de ces élections pas comme les autres, qui ont ramené leurs lots de surprises et en ramèneront sûrement d’autres.
Ce qui est sûr c’est que les enjeux économiques de ces élections sont très importants même si tout le monde est focalisé sur ceux politiques. Nos choix détermineront l'avenir du pays pour les 5 ans à venir, et la manière avec laquelle nous voulons vivre. Sans programmes, visions et réformes économiques, la situation économique ne peut se redresser. Voter et faire le bon choix devient primordial.
Imen NOUIRA
Commentaires (7)
CommenterMaintenir les réformes engagées par le gouvernement actuel pour contrecarrer les éventuels drrapages
Trop tard après avoir noirci ces bilans
Commentaire
8,5 milliards de dinars
Bon courage!
Stabilisation oui mais...
Un dinar en perpétuelle dynamique!
@Imen NOUIRA : Le feu engendre la cendre
Ennar djiib rmaad!!
Holala : Petite descendante de...
Ou bien Fille de ......
La parole est d'argent, mais le silence est d'or