Avec l’envolée des paris sportifs en ligne dans la majeure partie des pays du monde, les gouvernements ont vite réagi fournissant un cadre légal à cette nouvelle tendance qui engrange des dizaines de milliards d’euros de gains par an, dans la seule Europe, troisième marché mondiale du « jeu » après les USA et la Chine.

En Tunisie, le monopole de Promosport sur le jeu de hasard, a été ces dernières années littéralement grillé par des plateformes de jeu sur internet dont « Planet 365 », mille fois plus attractifs. Tout comme en Europe, l’Etat tunisien a finalement réagi en légiférant sur la question. Résultat : Des plateformes 100% tunisiennes voient le jour. Business News s’est intéressé au cas de Promocote, leader du domaine, mis sur pied il y a seulement quelques mois.

« Presque 6 ans après le lancement des procédures, nous sommes aujourd’hui opérationnels en Tunisie » a déclaré Zied Essaies, promoteur de la plateforme « Promocote », lors d’une conférence de presse organisée à l’hôtel Concorde de Tunis, le 27 juin 2018.

Partant du constat simple que le marché parallèle du pari sportif en ligne a pris des proportions faramineuses, cet entrepreneur de 44 ans, fort d’une longue expérience dans le domaine du marché des pronostics et notamment en Afrique où il a développé plusieurs plateformes de jeux en ligne, a décidé d’en faire de même en Tunisie, son pays.

Dès le lancement de Promocote par la Société TUNBETS, les promoteurs ont à maintes reprises exprimé leur volonté de travailler étroitement avec l’Etat afin de constituer une alternative viable à ces plateformes basées à l’étranger et qui profitent aux criminels économiques et aux réseaux de blanchiment d’argent.

La solution offerte par la plateforme est complète. Le parieur dont l’âge légal est fixé à 18 ans au minimum par la loi tunisienne, aura désormais le choix entre 50 sports, 200 types de paris et près de 17 mille évènements de par le monde et par mois, pour assouvir sa soif d’adrénaline. Sur le site, en bas de la page, une inscription : « Les paris sportifs peuvent entrainer une dépendance. Jouez de manière responsable ! ». Une information d’ordre éthique, nécessaire, mais jamais mentionnée sur les plateformes basé à l’étranger.

Testée pour l’exigence de l’article, la plateforme semble très fluide comme le sont les sites les plus performants et avec un choix très large de sports, des plus fréquents, tels que le foot ou le basquet, aux plus improbables, tels que les fléchettes ou encore les MMA. Le parieur pourra également jouer à partir de son téléphone portable, il lui suffira d’avoir une connexion internet. Pour recharger son compte des cartes prépayées de 5, 10 et 20 dinars ont été mise à disposition chez les marchands de journaux comme pour une simple recharge téléphonique. Les gains récoltés à la suite des paris gagnants pourront être transférés du site vers un compte bancaire moins les 25% de taxes, imposables à la source, comme l’exige la loi. Tout a été fait pour jouer le plus simplement possible et en toute légalité.

Ces dernières années, les paris illégaux en ligne on atteint un volume de 300 MD par an, selon le ministère des Finances, qui estime le nombre de parieurs à 500 mille, en Tunisie. Une aubaine pour le crime organisé, un casse-tête pour les autorités. Avec cette solution proposée aujourd’hui, le gouvernement sonne la libéralisation du marché et le début de la guerre électronique à l’évasion fiscale et au transfert de devises au noir.

Considéré comme « le nouveau sport national » en Tunisie, le jeu de hasard en ligne, touche de plus en plus de jeunes joueurs. Et comme chez nos voisins européens, le risque de dépendance est présent. Balancés entre euphorie et désespoir, les parieurs accros risquent la dépression, l’isolement, la perte de leur travail et bien d’autres problèmes graves. En France, la République s’est organisée et a mis en place l’ARJEL. L’Autorité de régulation des jeux en ligne, chargée de mettre en place des moyens de régulation, d’information et de contrôle pour protéger les joueurs, prévenir de l’addiction au jeu et lutter contre la fraude. Un numéro vert pour les parieurs qui souffrent d’addiction a même été activé. En Tunisie, une telle entité ne saurait tarder à voir le jour, étant donné le nombre croissant de joueurs.

Selon l’ATI (Agence Tunisienne d’internet) 46,16% des Tunisiens ont accès à internet, desquels 63% y accèdent via leur téléphone mobile. Selon l’agence toujours, 6,4 millions de compte Facebook ont été activés depuis la Tunisie. La démocratisation du numérique touche donc toute la population et en particulier, les 25/34 ans, qui en représentent la plus grande partie.

Cette régularisation du secteur du jeu en acte, prouve que les autorités tunisiennes sont désormais conscientes des enjeux et laisse entendre qu’une bataille est désormais lancée pour tenter de canaliser les flux importants d’argent, vers le circuit légal. Le marché est maintenant ouvert, faites vos jeux !

Sofiene Ahrès