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Boutheina Ben Yaghlane à la tête de la CDC : Une bleue pour gérer les plus importants deniers de l'Etat
29/03/2016 | 17:25
6 min
Boutheina Ben Yaghlane à la tête de la CDC : Une bleue pour gérer les plus importants deniers de l'Etat

L’ancienne Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Finances, Boutheina Ben Yaghlane Ben Slimane, a été tout récemment nommée au poste de directrice générale de la caisse des dépôts et consignations (CDC). Cette nomination, jugée inopportune par un certain nombre de figures politiques et économiques, a suscité un tollé de réactions indignées sur le web.

 

Boutheina Ben Yaghlane est certes une universitaire affirmée. Professeur de l’Enseignement Supérieur à l’Institut des Hautes Etudes Commerciales de Carthage, elle a été spécialiste en Business Intelligence à l’IHEC depuis 1993 et Professeur visiteur dans de nombreuses universités françaises. De mai 2012 à juin 2013, Boutheina Ben Yaghlane a été conseillère auprès du Ministre de Développement Régional et de la planification, chargée de mission concernant les Systèmes d’Information des Projets Publics. 

Bien que ses références académiques soient incontestables, elles ne la qualifient pas, toutefois, à occuper une telle fonction, estime  l’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Taoufik Baccar. Ce dernier a expliqué dans un post publié sur les réseaux sociaux, que la CDC dont il avait lui même proposé la création en 2009 ainsi que Tunisie Trésor (TT), sont « deux institutions qui devaient préparer l'avenir du pays et des jeunes générations ».  Ainsi la première, précise t-il, « devait servir de levier pour la mobilisation de capitaux à long terme et la réalisation d'investissements stratégiques et la seconde pour garantir une gestion dynamique de la dette Publique et conduire les sorties de l'Etat sur les marchés de manière à assurer une plus grande neutralité de la BCT dont le rôle doit être d'œuvrer à réduire le déficit budgétaire et non de chercher à le financer surtout lorsque ce dernier atteint des niveaux élevés comme c'est le cas de nos jours ».

La réussite de la CDC, qui est loin d’être un organisme facile à gérer et neuf de surcroit, devrait avoir pour préalable un choix avisé des personnes qui seront nommées pour le diriger. « Mais aujourd'hui avec cette nouvelle nomination il semble que l'avenir de cette institution se trouve compromis surtout qu'elle n'a pas pu disposer des ressources financières importantes laissées en 2010… la CDC risque de dégénérer, peu de temps après sa création et pourtant ce ne sont pas les compétences ,hommes ou femmes ,qui manquent dans ce pays »  a ajouté Taoufik Baccar.

 

En effet, ce poste très « technique » requiert des compétences bien confirmées. Commentant le post de Taoufik Baccar, l’universitaire chevronné, ancien directeur de l’Institut supérieur de Gestion de Tunis et ancien Secrétaire d’Etat auprès du ministre du Commerce et de l’Artisanat, chargé du Commerce extérieur, Chokri Mamoghli, s’est lui aussi offusqué de cette nomination. « En novembre 2010, il a été question de me nommer à la tête de cette institution qui allait bientôt voir le jour. J'étais au cabinet et de Mohamed Ghannouchi » a-t-il affirmé. « Je n’en dormais plus, tellement le poste était technique et les responsabilités stratégiques. Puis est arrivé ce qui est arrivé. Je réalise maintenant à quel point j'étais con » a confié le professeur,  qui dispose d’un CV qui peut paraitre semblable à celui de Boutheina Ben Yaghlane et qui a à son actif une expérience un peu plus riche.

La caisse des dépôts et consignations a été créée en 2011 par le décret-loi N° 85-2011 du 13 septembre 2011 et régie par la législation commerciale. Ses ressources sont constituées par les dépôts de la Caisse d’Epargne Nationale Tunisienne (CENT), les dépôts et consignations ordonnés par la loi, par la justice ou par l’administration, auprès du Trésorier Général de la Tunisie, conformément aux termes d’une convention qui sera conclue à cet effet entre le ministère des finances et la Caisse des Dépôts et Consignations ainsi que les prêts qu'elle mobilise sur les marchés financiers intérieurs et extérieurs, ses résultats comptables annuels qui lui sont affectés et toutes  autres ressources mises à sa disposition. Ces ressources ont été évaluées à 4000 MD à la fin de l’année 2012. 

Son ancien directeur général, Jamel Eddine Belhaj Abdallah est un économiste diplômé de l’Institut technique de banque à Paris, il dispose d’une longue expérience de plus de 30 ans au sein du ministère des Finances où il avait été notamment directeur général de la dette publique et de la coopération financière (2005) et chef de Cabinet du ministre des Finances (2011).  La caisse se définit comme étant « un investisseur qui se charge de réaliser ou de participer aux investissements quelque soit leurs délais d’une manière directe ou indirecte ou dans le cadre de partenariat avec le privé dans tous les domaines économiques à caractère stratégique tout en veillant à leur viabilité économique et spécialement dans l’infrastructure, le développement régional, les secteurs des nouvelles technologies, de l’environnement et du développement durable et le soutien aux petites et moyennes entreprises ».

C’est dire les deniers que brasse la CDC et le poids de la responsabilité qui incombe désormais à Boutheina Ben Yaghlane Ben Slimane, jugée par certaines figures de la scène politique et économique inapte à porter une telle charge. On en citera Karim Baklouti Barketallah, chef d’entreprise et membre dirigeant de Nidaa Tounes, qui n’a pas manqué de pointer du doigt l’aspect « politique » de cette nomination.

« La Caisse des Dépôts et Consignations en France engage des gens qui ont fait les écoles les plus prestigieuses et qui possèdent un réseau relationnel international exceptionnel en plus d'une expérience qui se compte souvent en dizaines d'années. Cette institution est d'une importance capitale vu qu'elle gère les deniers les plus importants de l'Etat. C'est l'une des institutions financières les plus stratégiques du pays. Chez nous, on y nomme les personnes non pas pour leurs compétences, mais pour leur appartenances politiques, encore un signe de la précipitation de notre descente vers l'enfer » a-t-il souligné.

 

Un constat confirmé par l’économiste Moez Joudi qui a estimé que Boutheina Ben Yaghlane Ben Slimane « n'a aucune qualification ni aucune aptitude pour assurer ce grand poste dont on attend beaucoup! ». Il a expliqué que la CDC est le bras financier de l'Etat en charge de brasser et de gérer les milliards de la privatisation et des recettes exceptionnelles budgétaires, pour optimiser leur investissement dans les PME et les meilleurs projets du pays. « Pour ce poste, il faut un grand manager qui a un savoir-faire, des compétences managériales intrinsèques avérées, un réseau national et international, une aura, de la réputation et un leadership » précise l’économiste.

 

La nomination de Boutheina Ben Yaghlane ne fait pas l’unanimité, et nombre de ses détracteurs soulignent, précisent et insistent sur le fait que ce n’est pas son appartenance politique ni le fait que ce soit une femme qu’ils condamnent mais bien son manque de compétence pour un tel poste.  Une appartenance politique qu’ils décrient, toutefois, comment étant le tremplin qui l’a amenée à diriger un organisme d’une telle ampleur. Une nomination partisane en somme qui vient s’ajouter à d’autres, alors que le pays traverse une crise sans précédant, qu’il a besoin de ses compétences réelles et indiquées, qui, elles, croupissent dans l’anonymat.

 

29/03/2016 | 17:25
6 min
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Commentaires (64)

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Mounir
| 02-04-2016 11:53
je suis d'accord avec Jamel qu'il y a de très beaux foulards et que la femme peut gagner du charme en utilisant un foulard:

http://www.comptoir-de-vie.com/les-10-astuces-pour-nouer-son-foulard

@Forza: je n'ai rien contre une femme qui porte un foulard qui serait Ministre mais par contre vous faites l'erreur des islamistes en disant "Dans mon entourage familial plusieurs femmes portent aussi le foulard donc je me réjouis qu'une telle femme puisse accéder à un tel poste."

Ainsi pour certain, il faut priver toute femme portant un foulard d'un poste de pouvoir indépendamment de ses compétences, par contre les islamistes préfèrent plutôt placer Madame Boutheina Ben Yaghlane directrice générale pour son foulard.

La politique en Tunisie est devenue une question/histoire de foulards et non pas de compétences.

Je salue Jamel qui a toujours su être objectif.

Dr. Jamel Tazarki
| 02-04-2016 09:20
Les cheveux, en particulier lorsqu'ils sont secs et/ou abîmés, sont sensibles au climat, aux fluctuations de température et en particulier à l'effet destructeur des oxydes de carbone.

En Tunisie l'air est sec, en particulier dans les régions centrales ou au sud de la Tunisie, ce qui diminue la quantité d'humidité qu'il peut contenir. Or plus l'air est sec, plus les objets peuvent se charger et ainsi la kératine des cheveux devient plus électrique et se dessèche.


Il est conseillé de couvrir ses cheveux mais sans les emprisonner trop étroitement (les emprisonner trop étroitement peut en effet être source d'électricité statique et abimer encore plus les cheveux).

Il y a de très beau foulard dans les boutiques en Tunisie ou sur le web:
https://www.youtube.com/watch?v=KjHs_pKUsJE

http://www.lescheveuxdemini.com/2014/06/coiffure-foulard-cristallomancie-pour.html

http://beautiful-boucles.com/comment-nouer-un-foulard-dans-ses-cheveux-facon-turban-5-possibilites/


Une femme pourrait s'accepter telle qu'elle est:
https://www.youtube.com/watch?v=XN1LRmN8AsY

tunisien pur sang
| 02-04-2016 01:19
Soumis au gourou .Où est-ce que voulez vous faire couler notre pays ?????????? ??au fond des fosses septiques
Bande d'opportunistes égoïstes je vous hais

Chedly Baraket
| 01-04-2016 15:13
Je comprends bien les choix ideologiques de BN. Apres une bonne lecture entre les lignes, ce n'est pas une histoire de competence qui inquiete le secte de BN. Ce qui inquiete comment se fait-il une nahdhaouie aille acces a un poste ci-haut? Dans leur inconscient , les nahdhaouies doivent etre soit en prison ou en exil (et c'est possible dans un camp de concentration).

C'est bien cette arriere mentalite qui parle. Car je me demande si Ben Yaghlane sera plus inutile a la tete de la CDC que Aziza Htira a la tete du CEPEX. Et pourtant, BN ne trouve rien a ecrire sur les competences de Htira.

Biensur, elle fait partie du secte "namatiste" donc par defaut elle est parfaite et ceux qui en veulent sont des obscurantistes, retrogrades, qui n'aiment pas la tunisie :)

Dr. Jamel Tazarki
| 01-04-2016 10:33
je voulais dire foulard et non pas voile.

anti
| 01-04-2016 06:30
prendra le dessus en plus d etre nahdhaouie cette dame en plus de l influence de son patron et maitre d esprit ghannouchi , ne sera pas faire son travail je veux dire l interet du pays elle sera toujours au service d ennahdha qui dictera , ce poste est plus important qu un poste de president de la republique , l appartenace est toujours en premier et la croyance forte a un parti comme nahdha , l avenir sera noir car la croyance de ce genre menra a l agonie du pays . le voile , je le compare a un cache yeux qu on met a un cheval ou un mulet pour qu il n aille pas ailleur que le chemin trace par son maitre

Cheriftex
| 31-03-2016 21:16
La cdc est une coquille vide.depuis 2011 rien de concret.En plus lorsqu un bureaucrate habitue au laisser aller la dirige ,le resultat est nulle....
Ils auraient dus embocher un economiste de Harvard Business school ou yale ou les grande ecoles aux Usa.
Le monde est ouvert et les vrais competances peuvent donner des resultats positifs.
Les partis politiques ont ou bien des bagnards ou des "specialistes" qui etaient a la solde et au service du system mafieux.

A4
| 31-03-2016 20:33
Elle est libre de se considérer comme étant une "moukammila" !

Dr. Jamel Tazarki
| 31-03-2016 20:25
Je lui aurais conseillée

Forza
| 31-03-2016 20:00
de pourvoir réussir. Dans mon entourage familial plusieurs femmes portent aussi le foulard donc je me réjouie qu'une telle femme puisse accéder a un tel poste, ça montre l'évolution du pays et si quelques compétences lui manquent, alors on grandit avec ses tâches « Man wächst mit seinen Aufgaben ».
Bonne soirée