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Nidaa Tounes ou la confusion à tous les niveaux !
26/01/2016 | 19:59
4 min
Nidaa Tounes ou la confusion à tous les niveaux !


Le feuilleton des démissions de Nidaa Tounes n’en finit pas. Depuis des mois, et plus précisément, le mois de novembre les démissions se succèdent, qui du parti, qui du bloc parlementaire. Ces derniers jours les membres du parti démissionnent du nouveau comité politique issu du Congrès de Sousse. La fuite en avant se poursuit et le parti continue à se désintégrer à vue d’œil, dans cette Tunisie politiquement et socialement fragilisée.

 

 

La confusion au sein du parti au pouvoir est telle que les Tunisiens n’arrivent pas à suivre et à démêler ce qui semble être une situation inextricable. Pour ajouter une couche à cette confusion, la nouvelle instance politique de Nidaa qui a été mise en place à l’issue du congrès de Sousse et validée vendredi dernier, n’a pas fait l’unanimité. Une vague de nouveaux désistements touche Nidaa. Pour l’anecdote, on cherche sur les réseaux sociaux et google les CV des nouveaux responsables du parti, dont certains ne sont que d’illustres inconnus ou ne disposant pas des compétences requises. Compétences tant mises en avant par Nidaa lors de la campagne électorale et qui pouvaient former pas moins de quatre gouvernements, selon les dires de ses cadres…

 

Le point chaud à Nidaa cette semaine, les démissions en cascade des membres du nouveau comité politique. La cause : certains de ces membres n’ont même pas été informés de leur nomination. Réuni donc vendredi 22 janvier, le comité politique a validé les résultats du Congrès de Sousse et désigné de nouveaux responsables à la tête ses unités. Une situation qui a entrainé les démissions, soit du comité politique soit du parti.

Hassouna Nasfi, nommé à l’unité de la communication et de l’information, n’était pas au courant ! Pour exprimer sa désapprobation, il a déposé hier sa démission du bloc parlementaire et de son poste d’assesseur du président de l’Assemblée des représentants du peuple. M. Nasfi explique qu’il n’est en aucun cas concerné par la nouvelle composition, rappelant qu’il a déjà démissionné du parti début janvier. Il se retrouve finalement parachuté à la direction de ce même parti sans aucune raison logique selon lui!

 

Dans la même situation, Zohra Driss a exprimé son étonnement de voir son nom figurer parmi les membres du nouveau comité politique du parti, alors qu’elle a présenté, le 13 janvier, sa démission du comité politique et a gelé son adhésion du bloc parlementaire...

De son côté, Faouzi Elloumi, a fermement dénoncé, dans un post sur sa page Facebook, la présence de son nom, sans l'avoir consulté, sur la liste des membres du comité politique qu'il a qualifiée de « ridicule ». Il a estimé que le comité politique, issu d'un « congrès putschiste, est dépourvu de toute légitimité morale et politique ».

 

Du groupe 32 dissident, 22 députés ont déjà démissionné et formé un nouveau bloc parlementaire « Al Horra ». Six nouvelles démissions ont été annoncées et d’autres semblent être en cours de route, amenant, pour l’heure, à 28 le nombre de députés démissionnaires du bloc Nidaa.

« Il est possible que d’autres députés rejoignent les six démissionnaires du groupe parlementaire de Nidaa Tounes », a déclaré mardi Bochra Belhaj Hmida, « Pour les six nouveaux démissionnaires, tous les scénarios sont envisageables », a-t-elle indiqué. Il faudra rappeler que Mme Belhaj Hmida, Leila Hamrouni, Sabrine Goubantini, Hassouna Nasfi, Mohamed Troudi et Olfa Soukri ont quitté lundi le bloc de Nidaa.

 

Pour Mohamed Troudi les six démissionnaires « n’ont pas confiance en la direction actuelle du parti, qui n’a plus d’influence sur le paysage politique national ». Il a regretté le fait que le groupe de Sousse ait choisi la fuite en avant et « fait preuve d’opportunisme ». M. Troudi a par ailleurs affirmé que les démissionnaires qui, pour l’instant, restent indépendants, seront plus proches du bloc Al Horra, écartant de ce fait la création d’un nouveau bloc.

Au cours de la journée de mardi 26 janvier, la député Souad Zaouali a, à son tour, fait part de sa démission du comité politique de Nidaa, imputant cette décision aux difficultés que traverse le parti et au flou qui y règne. Pour l’heure, elle affirme qu’elle n’a pas l’intention de quitter, pour autant, le parti ni le groupe parlementaire, indiquant qu’elle a choisi de prendre de la distance vis-à-vis du comité, afin de se préparer au congrès de Nidaa prévu en juillet 2016.

 

Ainsi, la composition actuelle du comité et les mesures prises en son sein n’inspirent pas confiance, loin de là. Suite aux multiples démissions du bloc parlementaire de Nidaa Tounes, le bloc du parti Ennahdha est devenu officiellement majoritaire. Lors d’une séance plénière tenue ce mardi, la présidence de l’ARP que le bloc Nidaa compte désormais 64 élus au lieu des 89, et ce après la démission des 22. Vu que 6 autres viennent d’annoncer leur démission le nombre se verra encore diminué.

 

Le pari islamiste Ennahdha se positionne à la première place avec 69 élus. Un changement conséquent du paysage parlementaire, émanant des élections législatives de 2014. Que reste-il finalement de Nidaa Tounes, alors qu’il s’est déjà scindé en deux, avec la scission du clan Marzouk. Rien ou presque, au vu des nouvelles vagues de démission, vidant le parti de ces militants et des cadres qui ont contribué à son succès lors des dernières élections. Les prochaines échéances, en l’occurrence, municipales, nous le dira.

 

Ikhlas Latif

26/01/2016 | 19:59
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Commentaires (13)

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observator
| 27-01-2016 18:17
Déjà mathématiquement Ennahdha avec 69 députés est loin du minimum de 109 exigé pour faire passer la politique d'un gouvernement.
Et puis et je crois, et les dirigeants d'Ennahdha le répète souvent, il faut un consensus au minimum une majorité confortable pour gouverner aujourd'hui.
Ce qu'il faut c'est une stabilité et un soutien à notre jeune démocratie.
De toutes les façons, nous connaissons les problèmes du pays et la notion du 1er parti est secondaire aujourd'hui.
Les défis sont là et il faut trouver un nouveau modèle économique qui puisse répondre aux attentes des tunisiens et de nos jeunes.
Cela passe par un large consensus. A mon avis le premier problème à résoudre est une réduction substantielle de la corruption.
Avons nous le courage de trouver un consensus pour s'attaquer aux privilèges mal-acquis des gros affairistes, professions libérales, commerce parallèle,...fonctionnaires qui ruinent notre pays ( je parle des corrompus et tous ceux qui bloquent le changement pour protéger leurs intérêts).
Donc mettre de l'ordre en appliquant les règles à tous, et puis appliquer une politique fruit d'une vision globale des grands problèmes du pays au profit de tous et de toutes les régions.
Sans rentrer dans les détails pour le moment l'esprit corrompu répondu dans notre pays empêche élaboration et l'application d'un nouveau modèle économique répondant aux besoins de l'ensemble des tunisiens.
Il faut au moins poser la question .

Weld blad
| 27-01-2016 13:56
A mon avis deux facteurs ont influencé le cours des événements. D'abord BCE est persuadé que les excellents résultats du Nidaa sont dus à lui. Les gens ont voté pour le parti de Bajbouj et non pour le Nidaa. Alors il est amené à choisir à qui donner un parti qui lui doit tout entre Marzouk l'artisan de la création du Parti et Hafedh son fils. Et comme tout tunisien il a favorisé le lien de sang. Ensuite les opportunistes à l'instar de Khemais Ksila, Abdelaziz Kotti (qui a quand même compris après coup), Ridha Belhaj et Ons Hattab ont persuadé Hafedh, au passé politique vierge, qu'il est vraiment présidentiable. Or on sait déjà que Marzouk n'a pas jeté l'éponge et qu'il prépare son plan "B" avec Mondher Zenaidi comme futur président et lui comme chef de gouvernement, et qu'il reprend les mêmes arguments qui ont fait réussir le Nidaa: adversité à Ennahdha et filiation de Bourguiba. Et il semble mieux parti que Hafedh qui devrait renoncer à ses ambitions personnelles s'il veut sauver le Nidaa sinon vive le parti de Merzouk.

dinosaure
| 27-01-2016 13:35
Depuis que la valse a commencée, ils n'ont jamais dépassé les 32 députés et ils ne les dépasseront pas, la réalité que les 32 sont divisés, 22 ont rejoint MARZOUK et les 10 autres sont indécis ,ils se sont comportés comme dans les feuilletons turcs aux épisodes longs et ennyeux.

ameur k
| 27-01-2016 12:37
la grande trahison qui a surpris tout le monde provient de BCE qui a montré son vrai esprit clannique ,d'un autre age non conforme à celui des jeunes qui veulent le changement et non "ettawrith"
sans l'imposition de force de son fils et sa bande mafieuse ,le pays aurait mieux résisté
donc c'est au grand parrain de dégager...et c'est la solution , sinon c'est du benef sur un plateau pour les mafiosis et les integristes et BCE sortira par la petite lucarne de l'histoire

Mansour Lahyani
| 27-01-2016 12:24
Que reste-t-il de Nida ? Les Caied Essebsi et leur faire-valoir, le dénommé Ridha Belhaj, et l'inévitable gourou suprême'

Raad
| 27-01-2016 11:59
Ce parti à scier la branche sur laquelle il est assis.
Que reste t'il de ce parti...absolument rien, construit à la hâte sans aucune assise solide malgré sa victoire électorale aux législatives rien ne va plus depuis, tous s'éfritent comme un château de carte.
A qui la faute?? il ne faut pas aller chercher plus loin.
Bon nombre de ces dirigeants sont en course pour un poste, une chaise voir même un strapontin, et voila le résultat des courses,La dislocation totale de N.T.
Que va devenir l'ARP sans majorité gouvernementale??....une chambre à palabre, ou un ring??..
Ennahdha, que vous avez fait pénétrer par la fenêtre est en train de vous faire dégager par la grande porte, avec perte et fracas.
La seule issus possible pour que ce parti renaitsort de ses cendres c'est de faire des élections internes se qu'on appel les primaires comme dans des pays démocratiquement correct.
Il faut arrêtez de prendre les électeurs en otage, nous ne sommes la propriété de personne, mettez vous au tour d'une table et mettez vous d'accord une foi pour toute, il faut que le pays se relève avant vos objectifs personnels.
La situation dans notre pays est grave, il faut relever les défis qui nous guettent de toute part.



Abou Walid
| 27-01-2016 10:30
Les démissionnaires de Nidaa Tounès auraient été majoritaires j'aurais compris leur réaction mais minoritaires, ils seraient entre vingt et trente sur quatre vingt six députés, ils devaient se ranger à la majorité et travailler de l'intérieur pour renverser les vapeurs; ainsi le veut la démocratie. Leur fuite en avant, pour ne pas dire apostat, les discrédite certes auprès de leurs électeurs : dans leur majorité ayant été élus grâce à leur appartenance à Nidaa Tounes et rien d'autre.

givago
| 27-01-2016 06:47
voter NIDA pour se retrouver de nouveaux a la deuxieme place c est desesperant et a vous degouter pour toujours de ces politiciens.

Jendouba
| 27-01-2016 05:24
Je me demande : HCE est - il - plus important que le million et demi d'Electeurs de Nidaa ?

Ahmadou
| 27-01-2016 05:18
Je veux savoir : quel est le point de depart de fette turbulance extreme qui agite serieusement Nidaa et qui est entrain de le detruire ? Ce Parti etait - il si fragile que ca ? Ou que la turbulance etait trop forte pour lui et '' trop excitee '' par de puissants vecteurs interieurs et exterieurs qui veulent du mal pour lui meme et pour toute La Tunisie ? Je suis , chomeur , et je pense , qu' en general, les Responsables ne s'occupent pas de nous pour nous sortir de l' enfer , ils s'occupent de leurs propres interets . Dans ce cas , pourquoi ils nous ont pousse' a voter UTILE alors qu'ils savaient que c' etait absolument INUTILE POUR NOUS ? UNE VRAIE TROMPERIE NATIONALE .? OU UNE SOMBRE OBSTINATION POUR FAIRE HERITER LE FILS DE QUELQUE CHOSE QUI NE LUI APPARTIENT PAS ? Dans mon village un simple Adl ( notaire ) n'accepterait jamais a etablir un faux acte d'heritage meme en presence de quelques temoins ? alors que dire lorsqu'il s'agit de millions de temoins . pourquoi Un tel Forcing ...? Attention au phenomene de REJET .