alexametrics
vendredi 17 mai 2024
Heure de Tunis : 02:46
A la Une
A la veille de la COP 21, la Tunisie parle environnement
05/11/2015 | 19:58
4 min
A la veille de la COP 21, la Tunisie parle environnement

 

Le ministère de l’Environnement, le PNUD et l’Agence française de Développement (AFD) ont organisé, ce jeudi 5 novembre 2015, une conférence-débat au Centre international des technologies de l’environnement (CITET), sur le thème : « Changements Climatiques et Développement : enjeux et solutions ». Un événement, qui s’inscrit dans la perspective de la COP 21, auquel plusieurs personnalités et experts étaient présents.

 

 

 

Du 30 novembre au 11 décembre 2015, la France accueillera la Conférence internationale sur le climat dite COP 21. Une échéance cruciale pour toute la planète, puisqu’elle doit aboutir à un nouvel accord, engageant tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C.

 

 

N’étant pas à l’abri des dérèglements climatiques, la Tunisie est concernée par ce futur accord, d’autant plus qu’elle est exposée à une aridité importante, susceptible de s’accentuer durant les prochaines années. C’est dans ce contexte qu’une conférence-débat s’est tenue aujourd’hui à Tunis, au CITET avec la participation de politiques, de représentants d’ONG, de chefs d’entreprise et d’experts en climat et en énergie.

 

 

Dans son allocution, François Gouyette, ambassadeur de France en Tunisie, a exposé les effets néfastes des dérèglements climatiques : « Ils sont porteurs de déstabilisation pour nos modes de vie, provoquent des pertes de biodiversité, affectent nos ressources et menacent nos capacités de production, notamment agricoles ».

Ces dérèglements interrogent la durabilité des modèles de croissance actuels et incitent à trouver des solutions innovantes. « C’est, en effet, tout l’enjeu de la COP 21 qui aura lieu dans quelques semaines à Paris », a-t-il indiqué.

 

 

Le diplomate français considère la Tunisie comme un pays pionnier, à l’échelle de la région, dans le domaine de l’environnement. « Elle compte, dit-il, parmi les toutes premières nations d’Afrique et du monde arabe à avoir mis en place une politique et des programmes ambitieux depuis la fin des années 80 ».

 

 

Prenant la parole, Néjib Derouiche, ministre de l’Environnement, a évoqué la question du financement du plan anti-pollution de la Tunisie. Il a rappelé les lourdes dépenses qui pèsent sur le pays depuis la révolution. « La Tunisie se retrouve aujourd’hui confrontée à d’innombrables défis aussi bien sur le plan politique que socio-économique. Si en plus, il s’y ajoute le défi relatif au changement climatique, il est évident que cela représente une lourde charge », a-t-il remarqué.

Le ministre a, toutefois, affirmé que la Tunisie ne se détournera pas de ses responsabilités écologiques et s’engagera dans le nouvel accord qui émanera de la COP 21.

 

 

Dans une déclaration à Business News, Stéphane Gompertz, ambassadeur climat itinérant pour l’Afrique, l’Océan Indien et le Moyen-Orient, a indiqué que la Tunisie jouera, de par son emplacement, un rôle « très positif » dans les négociations de la COP 21. « Votre pays est à la jonction de l’Afrique, du monde arabe et de la méditerranée », a-t-il dit.

Il a ajouté que les émissions de CO2 ne peuvent pas croître indéfiniment pour un pays en voie de développement comme la Tunisie. « Au bout d’un certain temps, celles-ci atteindront un pic, puis elles se remettront à décroître. Mais ce serait toujours mieux si ces émissions augmentent beaucoup moins que prévu », a-t-il expliqué.

 

 

En deuxième partie de la conférence, la parole a été donnée aux experts pour expliquer les besoins de la Tunisie en matière de financement. Ces besoins concernent deux volets, à savoir l’atténuation des émissions de C02 et l’adaptation aux changements climatiques.

 

 

En termes d’atténuation, la Tunisie ambitionne de réduire ses émissions de gaz carbonique de 40%. Néanmoins, cela est conditionné par une aide extérieure. Si la Tunisie comptait uniquement sur ses propres moyens, elle ne pourrait réduire ses émissions que de 13% seulement. En revanche, avec l’appui de la communauté internationale le taux d’atténuation pourra atteindre 41% à l’horizon de 2030. (Taux calculé par rapport aux émissions enregistrées en 2010). Pour y parvenir, la Tunisie a besoin d’une enveloppe de 17 milliards de dollars entre 2015 et 2030.

 

Quant aux besoins financiers pour l’adaptation, ceux-ci avoisinent les deux milliards de dollars. Soit au total, un budget global d’environ 20 milliards de dollars.

 

 

Parmi les entreprises présentes à la conférence, il y avait URBASOLAR. Une entreprise française opérant dans le secteur des Green Tech. Parmi ses réalisations, l’installation de panneaux photovoltaïques dans la station d’épuration de l’ONAS à Métouia (Gabès).

L’excédent énergétique produit est injecté sur le réseau de la STEG et consommé par la station d’épuration de Gabès qui se trouve à quelques kilomètres de la station de Métouia.

 

 

En marge de cette conférence-débat, une exposition de photos aura lieu du 6 au 9 novembre à l’institut français de Tunisie. Il s’agit de 21 clichés illustrant des solutions écologiques appliquées dans 18 pays. Outre leur intérêt environnemental, ces solutions ont aussi des bénéfices majeurs en termes de croissance, d’emploi et de qualité de vie. L’exposition présente des initiatives concrètes dans quatre secteurs : la ville, l’agriculture, la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique.

 

Elyes Zammit

05/11/2015 | 19:58
4 min
Suivez-nous

Commentaires (2)

Commenter

Rationnel
| 06-11-2015 16:36
A quand l'implementation de la loi n°12 du 11 mai 2015? La loi promulguée pour favoriser le développement des énergies renouvelables et inciter les initiatives privées et libérer la production et l'exportation d'électricité.

Pourquoi la loi n°12 reste a l'état théorique tandis que les entrepreneurs dans le solaire PV et éolien agonisent?

pseudo
| 05-11-2015 23:29
Reduire l 'effet de serre c 'est privilegier le Transport en commun ;limiter le nombre de voitures; les voitures des ministres en premier pour donner l 'exemple;vous avez vu un ministre tunisien circuler à velo ;en scooter ou prendre le metro comme David Cameron?Investir dans le solaire pour les ministeres;les administrations ;les ecoles ;vous creerez des emplois; l 'eclairage public peut provenir du solaire;le changement climatique on y est déjà ;sans etre un expert on peut constater la multiplication des climatiseurs;construire d 'une maniere ecologique et non du beton du verre et de l 'acier;un autre chantier l 'eau devenue inmbuvable;m canalisations obsoiletes ;introuvable dans certaines régions;les pesticides et la nappe phreatique;les migrations climatiques des gens du sud avec la desertification et la deforestation;l 'urbanisation à outrance des terres agricoles;la pollustion marine;les cours d 'ecologie doivent commencer des le primaire;creation de petits jardins potagers dans les ecoles ;obliger les promoteurs à créer de vrais espaces verts;eduquer sortir des brochres pour les enfants changer les mentalites sinon vous ne changerez rien ;la rue est devenue une poubelle à ciel ouvert ;le plastique couvre tout les plages ;la mer ;la campagne ;pensez au recyclage(voir le petit opuscule que vient de sortir Nicolas Hulot;le chargé d 'ecologie pour ce sommet et sa planification) etc etc