alexametrics
vendredi 17 mai 2024
Heure de Tunis : 04:00
A la Une
A l'Ariana, on ne respecte ni la loi, ni le prestige de l'Etat !
12/08/2015 | 19:59
6 min
A l'Ariana, on ne respecte ni la loi, ni le prestige de l'Etat !

L’Ariana et ses quartiers huppés serait-elle devenue une zone de non droit où l’on ne respecte ni l’Etat, ni ses lois ? Alors que d’autres villes et cités de la Tunisie se plaignent des vendeurs ambulants et des étalages anarchiques. Les riverains du deuxième gouvernorat du pays, faisant partie du Grand Tunis, souffrent des commerces patentés et légaux qui font de l’anarchie. Grâce au silence complice des autorités, ces commerces ont envahi tout le trottoir face à leurs échoppes, puis toutes les places de parking et, on commence une nouvelle ère, en envahissant une partie de la chaussée. Certains de ces commerces sont situés en face des postes de police...

 

 

Le gouvernorat de l’Ariana actuelle évoque le Texas de la guerre de sécession où chacun faisait à sa guise et où le plus faible subit la mauvaise conduite du plus fort. L’ancien Far West américain était une terre de l’impunité et de l’anarchie. Cela semble être aussi le cas de ce gouvernorat aujourd’hui où l’on trouve quelques uns des quartiers les plus huppés et les plus chers du Grand Tunis. Il suffit de voir le nombre de terrasses illégales érigées sur les trottoirs, les places de stationnement des voitures et une partie de la chaussée pour comprendre que dans cette ville on échappe aux sanctions. Le phénomène touche El Menzah V, El Menzah VI, mais surtout la cité Ennasr et son fameux boulevard Hédi Nouira.
C’est, malheureusement, le pauvre piéton qui fait les frais de ce laisser-aller. On lui pique son trottoir et on l’oblige à marcher sur la chaussée. Un véritable danger, surtout lorsque ce piéton est un enfant, une femme derrière une poussette, une femme enceinte, une personne âgée ou un malvoyant.

 

 

«On ne peut plus faire de marche dans notre propre quartier, à cause de la saleté, mais également de ces cafés et restaurants qui ont carrément envahi une partie de la chaussée, après les trottoirs et les parkings », témoigne un résident du quartier. Pour lui, la situation n’est plus tenable et devient même dangereuse : « Marcher aujourd’hui à la Cité Ennasr ou à El Menzah V ou El Menzah VI devient dangereux pour un piéton. On viole les règles classiques de la loi urbaine, mais on viole aussi les règles basiques de sécurité et de civisme », a-t-il poursuivi. L’homme attire aussi notre attention sur les répercussions du phénomène sur la valeur de l’immobilier : « Le problème dans tout cela est que la valeur des propriétés va décroitre à cause de cette anarchie, parce que ces quartiers huppés (un des plus chers du Grand Tunis) deviennent invivables ».
La gêne occasionnée par l’anarchie des cafés et des restaurants de la cité, elle touche également les visiteurs. « On me parle beaucoup de la Cité Ennasr comme quoi c’est un des meilleurs quartiers de Tunis. Je suis déçu par tant d’incivisme et tant d’irrespect de la loi ». Le jeune homme était remonté contre les services de fourrière qui ont fait remorqué sa voiture : « Là où j’ai vraiment senti l’injustice, c’est lorsque la grue a pris ma voiture à la fourrière. J’étais en stationnement interdit et je l’assume. Mais il n’y avait nulle part où stationner, puisque les places de parking étaient occupées par les tables et chaises de cafés ! Il y avait en plus toute une file de voitures en stationnement interdit, il a fallu que ça tombe sur moi. Ça ne me dérange pas de payer mon infraction, je l’assume, mais ce qui me dérange est que la place de parking qui aurait pu me revenir de droit était prise par un café, celui-là même où j’étais attablé et qui m’a présenté une note de 15 dinars pour deux cafés et une bouteille d’eau ! Je ne reviendrai plus, c’est certain ! ».

 

Les commerçants en infraction jouent aux héros, un peu comme ces cow-boys que tout le monde craignait, jusqu’aux sheriffs, dans les westerns spaghettis. Leurs concurrents qui préfèrent respecter la loi ou n’ont pas suffisamment de « pistons » pour faire ce que bon leur semble, déchantent et crient, eux aussi, à l’injustice et la concurrence illégale. « Tous mes voisins ont agrandi leurs magasins et doublé, voire triplé leur capacité avec les extensions illégales qu’ils ont effectuées. Ils ont envahi trottoirs et parkings en toute impunité », témoigne ce tenancier de café. Notre interlocuteur pointe également le laisser-aller des autorités : « la police locale non seulement ferme les yeux, mais elle figure parmi leur clientèle. Nous connaissons très bien les agents, puisque ce sont eux-mêmes qui viennent nous verbaliser pour un rien, alors qu’ils s’attablent dans des restaurants et cafés en infraction flagrante ».

 

 

Plusieurs s’accordent à dire que la prolifération des constructions commerciales, en dur et en léger, sur des espaces pour piétons et pour voitures a pris une ampleur considérable. Les autorités sont, indéniablement, responsables de cette situation intenable aussi bien pour les riverains que pour les piétons. Toutefois, il reste à savoir si cette responsabilité est partagée et à qui incombe d’imposer le respect des règles et des lois urbanistiques ? Est-ce la mairie qui délivre les autorisations, ou est-ce la police municipale qui refuse d’exécuter les ordonnances de la mairie ? Ou c’est plutôt la responsabilité du district de police qui ferme les yeux pour des raisons inconnues ?
Nous pouvons aussi nous demander s’il y a une volonté de quelques barons locaux (de l’administration ou/et de la police) de donner une mauvaise image de l’Etat, du gouvernement actuel et du ministre de l’Intérieur pour montrer que les élections d’un gouvernement de compétences n’a servi à rien ?
Cette situation n’est pas spécifique à la cité Ennasr. Le problème se pose partout avec plus ou moins d’acuité. Le problème s’observe, en effet, dans d’autres quartiers huppés du Grand Tunis, comme La Marsa ou les Berges du Lac. Certains riverains du Lac ont carrément obtenu une décision judiciaire pour empêcher les nuisances d’un commerce local, mais la police a refusé de la faire exécuter, d’après une résidente de la région. Aux dernières nouvelles, les voisins se sont rassemblés pour déposer plainte contre la police qui a refusé d’exécuter !

 

 

Une source haut placée nous indique que ce type de problèmes devrait être résolu une fois que l’on a opéré le mouvement des gouverneurs qui sera suivi par celui des délégués. Plusieurs hauts responsables de différents gouvernorats ont été nommés par la troïka. Ils encouragent ce laisser-aller exprès pour des raisons purement politiques. Ils se savent impunis en refusant d’appliquer la loi.
Ils refusent de prendre des dispositions impopulaires par rapport à ces tenanciers de cafés et restaurants à qui ils s’adresseront, dans un proche avenir, pour se faire financer leurs campagnes électorales. En résumé, ils leur rendent service aujourd’hui pour entretenir de bonnes relations à l’avenir.
En attendant, c’est le citoyen qui s’expose au danger et la ville qui donne la pire des impressions à ses visiteurs. Sans compter la chute de la valeur des biens immobiliers des cités indiquées. Il est vrai qu’on n’est pas encouragé à acheter, au prix fort, un appartement dans un quartier où l’on ne peut même pas faire une marche à pied en toute sécurité.

 

Elyes Zammit

 

12/08/2015 | 19:59
6 min
Suivez-nous

Commentaires (57)

Commenter

R.T.
| 15-08-2015 16:11
Tous les quartiers de la Tunisie sont touchés par ce phénomène .On est revenu à l'époque des ventes à la"rahba"avec " dallal" et produit non controlé.Pour les coins de detentes il n'y a que des cafés chantants avec de la musique tres forte et chants populaire poussés dans des haut parleurs tres puissants.Ces utilisateurs croient drainer leur client par de la sono forte dont la plupart "hazan ou nafdhane". Les DJ ont quitté les disco pour le plein air dans des quartiers residentiels .A savoir pourquoi et ou est la police municipale pour faire respecter la loi contre la nuisance et surtout pendant le siestes et la nuit à partir de 22 heure? Ceci n'a jamais été de l'animation touristique c'est plutot genre de galas de musique horrible à l'écoute comme des electrochocs.

Furioso
| 15-08-2015 11:29
En tant que habitant de la Cité Ennasr depuis 12 ans, je peux témoigner que la situation est devenue intolérable compte tenu du manque d'hygiène, de l'anarchie du stationnement, de l'occupation illégale des trottoirs par toutes sortes de commerces lucratifs et sans scrupules dont ce quartier est le théatre sous les yeux indifférents ou même complices des autorités municipales et policières. Ennasr est devenue une zone de non droit ou le piéton est obligé de marcher au milieu des voitures puisque les trottoirs ont cessé d'exister et sont devenus des terrasses couvertes exploitées par des cafetiers et autres restaurateurs hors-la-loi et sans scrupules. Sur les terres-pleins ( comme en face d'une certaine boulangerie) on peut observer à longueur de journée et de nuit des amas de détritus dégageant une trainée noiratre sur la chaussée et une odeur nauséabonde qui indisposent les passants mais ne semblent inquiéter nullement les autorités municipales. les riverains de ce quartiers doivent se mobiliser pour dire non à l'occupation illégale des espaces réservés aux piétons, au déversement des déchets sur la voie publique, au stationnement sur trois files sur une chaussée étroite et encombrée...pour mettre les autorités concernées devant leurs responsabilités et pour exiger d'elles de mettre fin au laxisme et à l'anarchie. Où sont le prestige et l'autorité de l'Etat, où est l'autorité de tutelle à savoir le MI, où est le gouvernement? Trop c'est trop.

MEGRINE
| 15-08-2015 08:49
JE viens d'avoir les raisons de la situation de la municipalite de megrine et bien le maire est le meme depuis 2005 donc il est RCD.
Nous demandons d'urgence que mr le ministre de l'interieur decide le remplacement immediatement ..
ci dessous un echatillon des depassements de la loi:

restaurant ave bourguiba occupation du torttoir 100%

Marchand de fruits et legumes ave bourguiba occupation du trottoir et parking 100%

Cafe ave bourguiba occupation trottoir 100%.

A bussines news(mr zammit) si vous pourriez visiter megrine merci.

A_Zut !
| 14-08-2015 21:27
Nul besoin d'évoquer les «gênes» causées aux passants et autres mères promenant leur bébé en poussette, ni les risques de baisse de valeur des propriétés immobilières pour dénoncer crument cette gangrène. Appelons les choses par leur nom: l'envahissement évident, multiforme et effréné du domaine public (patrimoine communautaire) à des fins d'exploitation privative et lucrative en faisant fi de toutes les autorisations administratives et de toutes les normes sociales, c'est tout simplement du banditisme au grand jour, qui plus est, fièrement pratiqué, si l'on peut dire. Et il n'est l'apanage ni des quartiers huppés ni de l'Ariana, ni encore du commerce organisé.

A l'origine forme de réaction d'une frange marginalisée par la société, sa pratique semble devenue une sorte de signe de «virilité» sociale pour des agents économiques relativement bien nantis.

Quant aux nuisances, non seulement elles sont multiformes mais encore ont lieu de jour comme de nuit (s'agissant surtout des cafés et autres établissements de restauration rapide).

Ne voit-on donc pas que ces occupations irrégulières affectent l'exécution de diverses politiques publiques sectorielles (l'urbanisme, l'environnement et l'hygiène, la circulation et le stationnement; etc') ? Que si.

Ne voit-on donc pas qu'elles constituent un moyen d'enrichissement illicite dont les bénéficiaires narguent ostentatoirement et impunément la communauté et se moquent comme d'une guigne de son organisation, de ses règles de fonctionnement, de ses autorités en tous genres et de les tous les niveaux ainsi que de la mission d'intérêt général et des pouvoirs exorbitants qui les fondent ? Que si.

Alors à quel syndrome social doit-on cette léthargie générale qui en tolère plus que la survie, la croissance ? Mystère et boule de gomme !

Pourquoi même ceux qui prétendent faire la guerre à la corruption dans les moindres recoins ne semblent guère s'intéresser à ce qui s'offre à leurs yeux au soleil ? On n'en sait rien !

Peut-être ce tableau, qui s'invite quotidiennement au regard de tous, constitue-t-il tout simplement un des charmes discrets, qui nous échappent, de l'«Etat de droit» sur le terrain ?!

P.S.:
Le «racket» au stationnement auxquels les automobilistes sont soumis est un phénomène d'une gravité assez particulière, car non seulement il est partout et s'opère également au grand jour, mais encore semble avoir un caractère plutôt mafieux: tous les espaces publics où l'on prétend pouvoir garer une voiture sont pratiquement minutieusement «couverts» par ce qu'il est aisé de deviner être des réseaux bien organisés, avec une évidente division de travail en «zones» ou «territoires assujettis», car les mêmes «têtes» couvrent les mêmes endroits sans que l'on relève de conflits entre les tenants de ces «fiefs»; lesquels tenants, parfois, sont revêtus de gilets à bandes fluorescentes (histoire de créer dans certains esprits la confusion avec des agents municipaux !) et ont l'audace (ou l'ingéniosité, c'est selon) d'exiger un «tarif» ! A vous donc, si vous êtes bagarreur, de prendre vos dispositions !

Plus encore, quand vous êtes sollicité, c'est avec un timbre de voix qui ne vous interdit pas d'en déduire que votre véhicule pourrait «payer» pour vous si jamais'Vous n'êtes alors pas loin de penser vivre l'instant dans un pays parallèle !

Deux questions fort simples, pour terminer:
1_où sont donc les gestionnaires du domaine public routier ?
2_Le racket serait-il décriminalisé ?

megrine
| 14-08-2015 12:19
un sujet tres important mr zammit nous vous demandons de venir voir la jolie commune de megrine comment elle est devenue ( conseil municipal dans un coma profond ) pire que ennaser .
retaurants et cafes utilisent 100% DU trottoir sans aucune intervention de la municipalite ????????

Citoyen de Carthage
| 14-08-2015 07:51
Nous devons agir vite car la gangrène a frappé les services municipaux qui ferment les yeux en échange un. "Café. " où donnent des autorisations provisoires payantes " . .

Justice
| 14-08-2015 00:42
Il suffit de passer devant le domicile du MI pour constater que les trottoirs longeant la residence et ceux d'en face sont occupés par des tables, parasols et autres équipements destinés à rendre la vie de ses gardes plus faciles soit, mais quand meme! d'autres ministres avaient occupé avant lui l'endroit sans pour autant prendre tant de place :))))

titien
| 13-08-2015 18:09
Il est grand temps de se regrouper autour de nos ONG et d'engager des procédures légales contre les responsables politiques et municipaux pour négligence, mise en danger des citoyens, laxisme et irresponsabilité.

Mourad Lotfi B
| 13-08-2015 15:13
On peut schématiser le ministère de l'intérieur en deux entités aussi importante l'une que l'autre ; la sûreté nationale et les municipalités. Et la question qui se pose : notre ministère de l'intérieur est-il hémiplégique ? Tout plaide pour ce diagnostic ! Pourquoi les secrétaires généraux des communes n'appliquent ils pas la loi ont-ils peur ? Ou sont ils corrompus ? Dans ce cas on parlerait plutôt de gangrène ! Comment un délinquant c'est le terme qui s'applique, coupable du délit de construction anarchique ou de construction sans permis de bâtir peut il se montrer menaçant ou se rebeller contre les agents municipaux à moins qu'il soit aussi un criminel responsable du crime de corruption. Il m'est arrivé en juin dernier d'attirer l'attention du secrétaire général de la commune de Soliman par lettre recommandée avec accusé de réception sur un voisin ou une voisine qui ne respecte pas le plan d'aménagement. J'ai aussi tenté en vain de le contacter par téléphone, une seule fois un de ses collaborateurs daigne me prendre en ligne pour me rétorquer « depuis 2011 tout le monde construit comme il veut et qu'elle est couverte d'en haut, laisse tomber tu peux rien lui faire ». Aujourd'hui 13 Août 2 maçons sont dans son chantier entrain de construire.

Expéditeur : M B............ Mourad Lotfi

Soliman le 09/06/2015
Monsieur Le Secrétaire Général

J'ai l'honneur de venir par la présente vous
informer, quand les agents de vos services techniques
iront sur les lieux, ils pourront le constater : Alors qu'il
n'est permis que la construction de bâtiment à hauteur
de R+2, un de nos voisins s'est permis de construire un
R+3 et, d'après ce que l'on constate, il n'a pas l'intention
de s'arrêter à ce niveau vu que les bars de fer de toutes
les colonnes émergent amplement de la dalle de toiture. Dans l'attente d'une action de votre part, je vous
prie d'accepter Monsieur Le Secrétaire Général
l'expression de mes sentiments les plus respectueux.



sassi
| 13-08-2015 15:12
ce phénomène est répondu dans toutes les grandes villes
ces municipalité sont entrain de vendre illégalement ces trottoirs pour laisser le pieton trainer sur la chaussés au risque d'etre bousculé par les voitures