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Les Allemands veulent booster les zones industrielles tunisiennes
12/11/2009 | 1
min
Les Allemands veulent booster les zones industrielles tunisiennes
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Pour une Tunisie qui ambitionne de devenir un pôle régional d’attractivité, il n’est guère admissible de planter un simple panneau figé pour qualifier une zone d’industrielle. Les temps évoluent, les techniques de communication et de promotion aussi. Mais il n’y a pas que la promotion qu’il faut maîtriser. Par delà l’amélioration de l’infrastructure de base et l’aménagement d’espaces industriels, la maintenance et la gestion de ces zones industrielles constituent un puissant levier de croissance économique. De surcroît, les groupements de maintenances et de gestion (GMG) requièrent une attention particulière et soutenue de la part de toutes les parties prenantes.

Partant de ce constat, la coopération technique allemande (GTZ) s’active, à travers son projet "Renforcement des Capacités de la gestion durable des Zones Industrielles", (RECAPZI), afin de généraliser les GMG sur toutes les zones industrielles aménagées.
Ainsi, en collaboration avec le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Petites et Moyennes Entreprises, la GTZ a organisé, mercredi 11 novembre 2009 à Tunis, un forum sur le thème de la promotion des zones industrielles.
Ce forum est le premier aboutissement d’un partenariat stratégique que les deux parties ambitionnent de doter des moyens à même de consolider les approches innovatrices dans le domaine de la gestion des zones industrielles. Samira Ben Amara, directeur de la technologie et de la stratégie, au sein du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Petites et Moyennes Entreprises, a été ferme sur ce point. "Partant d’une volonté inébranlable, la Tunisie s’est engagée dans une ère de développement qui nécessite la promotion de l’offre industrielle. Aujourd’hui, il est, plus que jamais, primordial que la Tunisie ait accès aux nouvelles approches en la matière en profitant des expériences des autres pays", a-t-elle précisé.
Au cœur de la nouvelle donne figure le projet "RECAPZI", financé par le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement avec la collaboration de son homologue tunisien. L’objectif consiste à assister les différents acteurs à améliorer la gestion des zones industrielles. La durée de réalisation dudit projet a été fixée à six ans. La première phase durera trois ans du 01 août 2008 au 31 juillet 2011. Une fois achevée, elle contribuera à renforcer le positionnement de la Tunisie en tant que pôle d’attractivité régional.
Ce projet ambitionne, entre autres, de renforcer le développement organisationnel des groupements de maintenances et de gestion. Il est à rappeler que la loi 94-16 du 31 janvier 1994 prévoit la création volontaire des GMG pour toutes les zones industrielles aménagées. Ces GMG sont des associations à but non lucratif, regroupant tous les occupants, exploitants ou propriétaires d’immeubles implantés dans la zone industrielle. L’adhésion des entreprises aux GMG est obligatoire.
Actuellement, la Tunisie compte 121 zones industrielles dont 82 zones réalisées par l’Agence Foncière Industrielle (AFI) et 39 autres par les conseils des régions et les municipalités. Or, 68 groupements ont été créés soit un taux d’un peu plus de 50% par rapport au nombre des zones industrielles implantées. Il est à constater également que 69 % des zones ne bénéficient pas encore de maintenance
Il s’agit d’un manque à gagner. L’absence de gestion et de maintenance ou le mauvais fonctionnement du GMG engendrent la dégradation rapide des infrastructures et réduisent l’attractivité de la zone en général. Le coût de la réhabilitation des zones industrielles mal gérées ou mal entretenues est assez élevé, ce qui alourdit la facture pour les industriels.
Albert Suissa, consulant et directeur d’Attractis, précise, à cet égard, que "le choix d’installation d’une entreprise dans une zone industrielle ne se limite pas aux critères classiques, tel que l’aménagement de la zone, le prix du terrain, l’accessibilité, la proximité… Les temps ayant changé. La mise en place d’une stratégie promotionnelle constitue un volet majeur au même titre que la gestion financière de la zone ou encore son aménagement".
La gestion collective au sein de la zone est une nécessité pour les entreprises. Derrière toute attractivité, se trouvent également la maintenance des infrastructures et des équipements collectifs, le ramassage des déchets, le gardiennage, la sécurité, etc. Les GMG permettent donc la réduction des coûts ainsi que l’amélioration de l’environnement et de la qualité de vie.
L’organisme allemand de formation-conseil "GEDZI" est l’un des mécanismes offerts par le projet bilatéral "RECAPZI". En renforçant la structure organisationnelle et fonctionnelle des GMG, la "GEDZI" cherche à doter les directeurs de ces associations des moyens à même d’assurer une gestion durable des zones industrielles. Cette formation introduit de nouveaux services dans les zones industrielles : minimisation des risques d’accidents industriels, conseil aux GMG à la conception des besoins et à la concrétisation du centre de vie et promotion de l’efficacité énergétique dans les entreprises au sein des zones.
Eu égard à leur importance croissante, les GMG vont bénéficier d’un décret en vue d’établir un mécanisme de recouvrement automatique des cotisations des entreprises à travers une rubrique spécifique additionnelle dans les factures de la STEG. Cette procédure permettra de dispenser les GMG de la collecte des cotisations. Elle facilitera en même temps, la création de nouveaux GMG. L’AFI vient de communiquer un tableau modèle de recouvrement automatique des contributions au titre de la maintenance des zones industrielles pour l’exercice 2010. L’AFI compte céder aux GMG des lots de terrain à des prix symboliques. Une augmentation de 15% des GMG dans les zones industrielles est attendue d’ici 2011.
Il s’agit, de toute évidence, d’un projet à la fois, ambitieux et réaliste qui prône une nouvelle conception des zones industrielles en Tunisie. Il recèle un potentiel d'économies dont la concrétisation incombe aux différents acteurs. Le défi à relever consiste à diversifier l’offre industrielle, notamment à travers le renforcement du réseau des GMG. La nouvelle donne mondiale l’impose. A ces motivations structurelles, se greffent des paramètres conjoncturels comportant opportunités et risques.
12/11/2009 | 1
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