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Grand retard sur la concurrence et problèmes fonciers tardant à se combler
04/09/2008 | 1
min
Grand retard sur la concurrence et problèmes fonciers tardant à se combler
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Longtemps relégué au rang de parent pauvre, le tourisme de golf est désormais l’un des nouveaux fers de lance de la stratégie de diversification du produit touristique tunisien. Après avoir découvert les limites d’une offre longtemps axée sur le balnéaire, l’administration du tourisme s’efforce en effet d’inscrire la Tunisie parmi les destinations montantes de golf. Fondée sur un concept associant hébergement haut de gamme et multiplication des parcours répondant aux standards internationaux, la stratégie de promotion de cette niche porteuse se heurte toutefois au sacro-saint problème de raréfaction des réserves foncières.

Sur un total de 80 millions de golfeurs dans le monde, la Tunisie n’accueille que 60.000 passionnés du green, en moyenne par an, selon les statistiques de l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT).
Ces golfeurs génèrent 240.000 green fees (entrées au parcours du golf) par an. Autant dire une part de gâteau insignifiante pour un pays aux portes du vieux continent (l’Europe compte 7 millions de golfeurs) et disposant de plusieurs atouts pour séduire cette catégorie de touristes très dépensiers : climat doux, rapport qualité/prix alléchant, sécurité et beauté des paysages…
A quoi est dû ce retard à l’heure où certains concurrents directs de la Tunisie comme le Maroc, la Turquie et l’Egypte se sont forgés, depuis plusieurs années, la réputation de "nouveaux paradis de golfeurs" ? «Depuis les années 1960, la Tunisie s’est concentrée exclusivement sur le développement des sites balnéaires. Cette stratégie de croissance a abouti à une surcapacité d’offre peu diversifiée qui rend les hôtels très dépendants des tours-opérateurs, favorisant ainsi le bradage des prix et renforce l’image d’une destination bas de gamme», explique l’agence de notation Fitch rating dans un rapport très critique intitulé "l’industrie touristique tunisienne, un modèle à rénover".
Une prise de conscience s’est opérée depuis peu quant à l’importance de la diversification du produit touristique tunisien.

Dans ce cadre, le tourisme de golf destiné à une clientèle aisée, à même d’augmenter sensiblement les recettes du secteur, fait l’objet d’un intérêt particulier de la part des autorités. A telle enseigne que le Président de la République avait ordonné en août 2006 l’élaboration d’une stratégie de promotion de ce créneau porteur.
Cette stratégie, élaborée par des experts en la matière, s’articule autour de deux axes principaux. Il s’agit, en premier lieu, de créer un "label golfique" tunisien, à travers des actions promotionnelles qui mettent en avant la qualité des neuf parcours déjà opérationnels. En fait, ce n’est point un hasard que la Tunisie participe depuis 2006 au salon "London Golf Show'' afin de promouvoir ses parcours auprès des Britanniques, et que la marque de renommée mondiale La Coste ait choisi le plus ancien terrain de Golf de Tunisie, à savoir celui de Carthage (à la Soukra), pour y organiser, au cours des deux dernières années son tournoi "PRO-AM", en présence de plusieurs champions internationaux français. Les résultats de ces premières offensives de charme se sont déjà fait ressentir. Le nombre des green fees réalisés est passé de 241.000 en 2005 à 253.000 en 2007.

Le deuxième axe de la stratégie concerne l’amélioration de l’infrastructure, selon un concept associant hébergement haut de gamme et multiplication des parcours répondant aux standards internationaux.
L’administration du tourisme prévoit en effet l’aménagement par des groupes privés d’une dizaine de nouveaux parcours de dix-huit trous et plus dans les différentes stations balnéaires tunisiennes d’ici 2020, selon Mehrez Dridi, directeur des nouveaux produits à l’ONTT.
Mais c’est là où le bât blesse. La majorité des projets prévus se heurte à des litiges d’ordre foncier. « La rareté des réserves foncières a fait que les privés qui souhaitent investir dans la réalisation de terrains de golf rencontrent plusieurs difficultés, vu le renchérissement des quelques sites disponibles », précise M. Dridi.
Les investisseurs privés et les autorités de tutelle ne comptent pas pour autant baisser pavillon à l’heure où les destinations concurrentes mettent le paquet pour se positionner le plus tôt possible dans cette niche. L’administration du tourisme envisage de peser de tout son poids pour aplanir les difficultés d’ordre foncier.
De leur côté, les investisseurs se montrent, selon M. Dridi, prêts à mettre la main à la poche. D’autant plus que les perspectives s’annoncent très prometteuses. Les prévisions tablent en effet sur un chiffre global de 120 millions de golfeurs en 2020, ce qui représente un rythme de croissance deux fois et demi plus rapide que celui du tourisme de loisirs dans son ensemble, selon l’International Association of Golf Tour Operators (IAGTO).
04/09/2008 | 1
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