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Faire mieux que le Processus de Barcelone
12/06/2008 | 1
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Faire mieux que le Processus de Barcelone
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L’Union pour la Méditerranée (UPM) se propose d'améliorer la coopération entre les pays du Nord et du Sud de la Méditerranée dans les domaines du commerce, de la sécurité et de l'immigration. Son mode de fonctionnement et son financement suscitent encore des points d'interrogation. A un mois de la création officielle de cette Union, la revue Réalités a organisé un Forum International visant à faire le point sur la situation actuelle des pays méditerranéens et sur la démarche à suivre afin d’impulser un nouveau souffle à ce projet connu précédemment sous le nom de "Processus de Barcelone".

Lancé en 1995, le Processus de Barcelone ou Euromed, est en passe de devenir l’Union pour la Méditerranée. A l’occasion du lancement de cette union, prévue pour le 13 juillet prochain, le Forum International de Réalités a organisé mercredi 11 juin 2008 un séminaire sous le thème : « Union pour la Méditerranée, enjeux et Perspectives ».
Une Union certes, mais pour quoi faire ?
Lors de la Conférence des Ministres des AE à Barcelone les 27-28 novembre 1995, le partenariat euro-méditerranéen, dit processus de Barcelone, avait été conçu comme un instrument de dialogue politique, visant à faire de la Méditerranée un espace commun de paix, de stabilité et de prospérité.
12 ans après la déclaration de Barcelone, les résultats parlent d’eux-mêmes : le processus est loin d’être un succès. A ce sujet, Taieb Zahar, directeur de Réalités et président du Forum a déclaré que l’une des faiblesses principales de ce projet est qu’il avait été conçu par les pays du Nord pour les pays du Sud. Or, cela ne devrait pas être le cas, l’Union méditerranéenne se doit d’être l’œuvre de tous les pays de l’Union, une conception commune avec la contribution de tous. Il va falloir donc rectifier le tir, afin de rendre l’Union méditerranéenne une Union pour la Méditerranée, toute la Méditerranée.
Dans ce sens, il convient tout d’abord d’être conscient de la centralité et de la double nature de la Méditerranée. Ainsi, le Processus de Barcelone devrait être réaménagé et repris dans le cadre d’une nouvelle vision. « La grande effervescence qui s’articule autour de la Méditerranée rend le compromis encore possible, malgré les différents. Le but de l’Union est à l’heure actuelle de tirer les leçons du passé afin de pouvoir consolider les acquis, tout en insufflant un nouvel état d’esprit », affirme M. Zahar.
M. Abdelwaheb Abdallah, ministre des Affaires étrangères est revenu quant à lui sur le déroulement du Sommet de Tripoli qui s’était tenu la veille, en insistant particulièrement sur l’adhésion de la Tunisie à ce projet de partenariat entre pays méditerranéens (voir notre news à ce sujet).


Il a profité de l’occasion pour faire remarquer que le Processus de Barcelone n’était pas un échec total, comme on avait tendance à le faire croire. Il faut bien reconnaître qu’il a permis à un certain nombre de réalisations de voir le jour. Même s’il n’était pas à la hauteur des ambitions et des espoirs des pays faisant partie de cette Union, il n’en reste pas moins qu’il a favorisé quelques avancées vers cette union, notamment sur le plan économique et financier.
En vue de faire face aux nombreux changements et bouleversements que connaît le monde actuellement, et particulièrement les pays méditerranéen (problèmes d’emplois, d’eau, d’environnement, d’immigration…), l’UPM se doit de mobiliser l’attention sur l’importance stratégique à stimuler le développement en Méditerranée, tout en plaçant les problématiques de cette région au rang des priorités européennes en matière de politique étrangère.
L’UPM est finalement un formidable outil pour faire parler des questions méditerranéennes, pour construire des projets solides et structurants. Mais pour atteindre cet objectif, il faut que cette union constitue une valeur ajoutée pour tous et qu’elle soit une réponse aux aspirations des peuples de la région.
Mais d’abord, fallait-il trouver une approche appropriée pour faire face aux défis du 21ème siècle qui se manifestent essentiellement à travers les perpétuels changements que connaît le monde.
Dans ce sens, l’Amiral Jean Dufourcq, directeur à l’Ecole militaire de Paris, affirme que les principaux défis auxquels l’UPM doit faire face sontt notamment la redistribution des marchés, l’écologie et la démographie. En effet, nul ne peut nier que la planète se caractérise par des pôles largement différents. S’agissant de la Méditerranée, il est clair que cette Union repose sur le principe de l’écart à combler entre un Nord assez riche et le Sud du Bassin méditerranéen plutôt pauvre.
Ce déséquilibre nécessite la mise en place d’une dynamique nouvelle, qui propulserait l’Union dans une dimension plus partenariale, plus cohérente et plus régionale.
Encore faut-il déjà trouver une solution au problème du financement. Cette opinion est partagée par tous les participants au forum, D’ailleurs, Jean Louis Reiffers, Professeur à l’Université de la Méditerranée, a souligné à cet effet que dans le but d’une reconstitution de l’UPM, il faut d’abord identifier les projets et trouver ensuite l’investissement pour les financer.
Ainsi, la convergence des pays dans le cadre d’un nouveau contrat qui les unit est la meilleure solution à adopter afin de garantir le succès de l’union. Opinion d’ailleurs partagée par Hassan Abouyoub, ancien ministre, ambassadeur itinérant du Royaume du Maroc, qui souligne néanmoins que cette convergence ne pouvait être possible dans le Processus de Barcelone.
Notons enfin que l’intervention de Smail Hamdani, ancien Premier ministre algérien, a eu du succès auprès des participants au forum. En effet, son discours franc et direct a été axé notamment sur le poids de la politique israélienne sur la relation du Maghreb avec l’Union Européenne. A cet effet, il a affirmé qu’une politique commune avec Israël n’était pas envisageable pour le moment, vu les conflits qui les opposaient.
A ce sens, l’ancien ministre Tahar Sioud, a tenu à préciser que l’Union Européenne est en train de négocier un accord spécial avec Israël, dans le but de faire de cette Union une réalité incontestable.
12/06/2008 | 1
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