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L’Ites propose un plan de sauvetage de l’économie nationale
11/11/2020 | 10:31
3 min
L’Ites propose un plan de sauvetage de l’économie nationale

La conjoncture nationale appelle un sursaut et dicte un changement d’attitude et d’état d’esprit. Pas de relance sans lucidité et ambition mais pas de stratégie possible sans liberté et autonomie d’action. Il s’agit d’être en mesure de donner du sens à l’avenir pour mieux éclairer l’action présente et proposer une stratégie permettant le sauvetage économique du pays et la matérialisation d’une vision pour le pays. Telle est la tâche à laquelle s’attelle l’Ites.

La Tunisie traverse une polycrise secouant brutalement ses fondamentaux économiques susceptibles, à terme, s’ils ne sont pas rétablis, de menacer le processus de transition démocratique, voire la sécurité nationale du pays via le risque d’explosion de graves troubles sociaux. En effet, selon la plupart des analystes économiques, le pays traverse la crise économique la plus grave de son histoire dictant, face à l’enracinement de défaillances structurelles et l’adoption de politiques économiques non adaptées et non calibrées à la gravité de la situation, d’innover, de sortir du brouillard ambiant et de la gestion dans l’urgence sans perspective d’avenir, sans vision structurée et transversale intégrant l’ensemble des composantes vitales de la Tunisie sur les plans sanitaires, économiques, sociaux, etc.

En ce sens, un changement de paradigme dans l’approche et quant au fond s’impose afin d’initier une trajectoire de sauvetage économique du pays tranchant avec les approches passées devenues obsolètes, voire contre-productives, en s’attaquant méthodiquement aux causes profondes et structurelles de l’ensemble des maux hypothéquant le présent et l’avenir socio-économiques du pays.

Dans ce contexte, l’Ites publie une étude économique « Vulnérabilités du pilotage économique en temps de la Covid-19 en Tunisie et éléments de politiques de réponse et de gestion de sortie de crise : pour un sauvetage de l’économie nationale à court terme (horizon 2021) » dressant un diagnostic précis de la situation économique de la Tunisie, construisant des scénarios chiffrés d’évolution à l’horizon 2021 (scénarios de résilience et d’atténuation des risques ; scénarios de cadrage et de prévisions macroéconomiques 2020-2021) et formulant les orientations stratégiques pour faire face au scénario catastrophique et cibler le scénario souhaitable de sauvetage économique du pays. Il s’agit d’un véritable plan de sauvetage de l’économie nationale ouvrant la voie à une stratégie de sortie de crise et de relance économique de la Tunisie à l’horizon 2025 (plan de relance répondant à l’urgence tout en étant basé sur une vision socioéconomique à l’horizon 2025).

En ce sens, l’étude préconise en guise de conclusion les grandes orientations suivantes :

  • Une vision économique clairement définie et portée au plus haut niveau de l’Etat ;
  • Pour un rôle moderne de l’Etat dans la sphère économique ;
  • Le capital humain, fer de lance de la nouvelle dynamique économique ;
  • L’Innovation, l’investissement et le financement, vecteurs d’une nouvelle dynamique économique.

Cette étude pourrait également constituer le point de départ d’un dialogue national socioéconomique inclusif.

Pour télécharger l'intégralité de l'étude, cliquez ici.

 

11/11/2020 | 10:31
3 min
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Commentaires
DHEJ
Une étude qui repose sur...
a posté le 11-11-2020 à 15:38
Le dinar non déclaré auprès du fisc!
Nephentes
rectificatif
a posté le 11-11-2020 à 15:02
la référence que j'ai indique est Thierry Bresillon et non Buisson

https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/tunisie-economie-rente-justice-sociale
Nephentes
Arretons les faux semblants
a posté le 11-11-2020 à 13:18
Je n'ai pas eu le temps de lire le rapport de l'ITES

Je doute qu'il aborde les vrais blocages de notre economie. Ces blocages sont identifies et connus a l'échelle internationale, en particulier par les bailleurs de fonds.

je me permets modestement, de mon point de vue, de tenter d'exposer les véritables blocages structurels de l'économie tunisienne.

sans éradication des causes de ces blocages, tout plan de sauvetage est inutile

ce qui suit est inspire d'un article de l'expert en économie du développement Thierry Buisson qui a participe aux négociations entre la Banque Mondiale et la Tunisie entre 2015 et 2019

Je pense que c'est un avis autorise


L'économie tunisienne est une économie archaïque, verrouillée;

il s'agit d'une économie de rente c'est a dire une économie dont les sources de création de richesse sont captes et monopolises par un petit groupe au détriment de tout autre acteur susceptible de créer de la valeur et contribuer au processus d'accumulation 'legale' de richesses

En Tunisie l'économie de rente c'est concrètement un capitalisme de copains coquins structure autour de systèmes familiaux et régionaux de collusion entre le pouvoir politique et un cartel de familles qui contrôle l'activité économique au détriment du progrès social

Ce système a survécu à la révolution; il s'est même renforce depuis le gouvernement Chahed

Il n'existe pas chez nous de rente proprement dite a part le secteur du phosphate

En Algerie par exemple, qui est comme notre économie une économie de rente, les revenus du secteur pétrolier sont captés depuis 50 ans par une oligarchie, qui permet, avec un minimum d'investissements, de remplir les caisses de l'Etat, d'importer les biens de consommation et d'acheter la paix sociale.

La Tunisie a donc uniquement du phosphate extrait par une compagnie d'Etat dépecée vidée de son potentiel de développement et d'ores et déjà vouée a la privatisation

Quant au tourisme de merde qui représente malgré tout 14 % de notre PIB, l'essentiel des profits sont empochés par des tours opérateurs étrangers et la plupart des hôtels ne survivent qu'en accumulant des dettes.

LA RENTE en Tunisie c'est en fait un système complexe et obscur de prédation des opportunités d'affaires systématiquement CAPTEES par un cartel de familles,
A travers un régime d'autorisations et de licences qui verrouille l'activité économique.

AVEC LA COMPLICITE DIRECTE de l'autorité politique qui l'instaure et l'administration qui l'applique.

C'est fondamental si l'on veut comprendre l'économie tunisienne

Il s'agit comme le mentionne le rapport de la banque mondiale 2018 d'un « capitalisme de copinage »

Un « gisement » aux mains d'une oligarchie solidaire et bien protégée, liée par un entrelacs de relations matrimoniales.

Au coeur de ce dispositif se trouve le secteur bancaire : avec 26 banques publiques et privées (la France en compte 27),

Or la Tunisie devrait disposer logiquement d'une offre bancaire stimulée par la concurrence, à la pointe pour gérer l'argent des Tunisiens et surtout pour financer l'économie.

C'est pas du tout mais alors pas du tout le cas.

Les services sont médiocres malgré des frais astronomiques, et les conditions d'accès au crédit pour les entreprises sont dissuasives pour la majorité des entrepreneurs.

Ceci n'empêche pas une profitabilité record du secteur bancaire.

La raison en est simple mais fondamentale : quelques familles détiennent des participations croisées dans les principales banques et n'ont donc aucun intérêt à exacerber la concurrence.
Elles détiennent également la plupart des grandes entreprises du pays, financées bien sûr en priorité.

Avec l'Etat, qui doit s'endetter auprès des banques pour combler son déficit budgétaire, elles ASSECHENT les ressources financières pour le reste de l'économie.

Ce système de privilèges illégaux s'enracine dans les relations entre pouvoir et argent dans la Tunisie précoloniale

La se trouve le véritable blocage de notre économie