
Par Jawhar Chatty*
Demain, lundi 4 mai, premier jour de « déconfinement » ciblé. Un grand test. Beaucoup d'appréhension et de crainte. On s'en remet à la responsabilité individuelle des Tunisiens pour réussir ce premier passage après les semaines de confinement général de la population. Faire le pari de la responsabilité individuelle n'est toutefois pas sans risque en dehors d'un contrôle rigoureux du respect des règles de la distanciation sociale. En dehors, il va sans dire, de la garantie donnée aux déconfinés que la bonne logistique- le transport public en particulier- et les conditions appropriées de la distanciation sociale soient au rendez-vous. C'est à la charge de tous et tout particulièrement des autorités publiques.
Un grand test pour le gouvernement mais aussi un moment où l'on pourra prendre la juste et réelle mesure du degré de citoyenneté responsable des Tunisiens... « L’enfer c’est les autres », disait Sartre. Demain, nous évoluerons, nous irons évoluer sur scène en considérant que chacun de nous pourra potentiellement être « le bourreau » de l’autre. C’est peut-être bien cette conscience, cette prise de conscience, qui nous sauvera à la fin de l’épidémie du Covid-19, le seul et véritable bourreau…
Un dérapage nous ramènera non seulement à la case départ- retour au confinement général - mais en pire à tout point de vue....
Il nous faudra de fait se rendre à l'évidence : la vie, notre vie ne sera plus comme avant. Il nous faudra apprendre à vivre avec le coronavirus, peut-être pendant longtemps encore. Notre rapport à l'autre, aux autres, l'idée que nous avions jusque-là du travail, de la création de richesses, de notre rapport au monde et avec le monde "extérieur " ne sera plus la même. Il nous faudra changer de logiciel, changer de réflexes...
Le test de la responsabilité est celui qui dessinera une Tunisie pour tous et pour chacun. Une interdépendance pour cimenter cette nation submergée par tant d'adversités. La Tunisie doit muer et maturer. Mais ne rêvons pas... Ce que j'observe de là où je suis c'est l'extrême fragmentation du pays qui s'avive avec la perte de moyens et de paupérisation. Tout procède de cette donne pour la suite. Cette différenciation crée des urgences différenciées entre le pauvre, le tunisien moyen et le tunisien riche... Il faut cimenter, cicatriser et rassembler... C'est le défi que la classe politique n'est pas capable d'intégrer. C'est ça notre malheur...
*Jawhar Chatty est journaliste et ancien rédacteur en chef principal du quotidien La Presse
Que l'état cesse de se prendre pour le tuteur du peuple.
Feu Bourguiba jouait se rôle et lui valait bien, mais pour cette bande de new outsiders alors de grâce, ils ne sont ni plus intelligents ni plus cultivés !
A un gouvernement irresponsable et IGNORANT, Des gouvernés irresponsables !