Aujourd hui toute une page du journal Allemand BILD a ete reservee a une declaration de Mehdi Ben Gharbia qui a accepte de recevoir en Tunisie le terroriste tunisien ex Garde du corps de Oussama Ben Laden ,contrairement a la decision du tribunal de Berlin qui a refuse l expulsion du terroriste Tunisien d Allemagne.....

Par Hédi Ben Abbes
Notre belle langue arabe recèle des trésors métonymiques qui, d’un substantif, un seul, peuvent convoquer tout un univers, résumer de manière performative tout une situation à la fois sociale, politique, économique et culturelle. Le verbe « istabaha » est un substantif qui recouvre plusieurs acceptions parmi lesquels : la transgression, la violation physique et morale, l’arrogance, l’immoralité, l’indécence, et bien d’autres sens qui indiquent l’absence d’éthique et de valeurs. Ce verbe s’utilise plus souvent pour indiquer « le viol d’une femme » et plus généralement, comment s’autoriser un interdit moralement condamnable. Ramené à l’échelle de tout une nation, cette violation revêt alors, plusieurs dimensions : politique, économique et éthique.
Les faits divers relatés régulièrement dans les médias nous apprennent, que plus d’une fois, des femmes se font violer dans les transports en commun, partout dans le monde, sous le regard indifférent des autres passagers qui se rendent ainsi complices de la violation de tous les codes et de toutes les valeurs. Aujourd’hui, nous assistons à de pareilles violations perpétrées contre la nation tout entière : « Istoubihat Tounis » !
« Istoubihat » politiquement par la mascarade quotidienne qui se joue dans notre parlement. Par la transgression des règles élémentaires de la démocratie en invitant les syndicats et les lobbies à la table politique. Par la transgression de la frontière qui sépare les pouvoirs et sans laquelle il ne peut y avoir de contre-pouvoir.
Un président d’une république - avec un « r » minuscule au vu de la violation des règles de la République- un président donc, en compagne pour son « parti » dont il a fièrement revendiqué la propriété faisant fi des règles élémentaires du fonctionnement des partis et de sa fonction présidentielle. Un « parti » qui n’a jamais fait son congrès et dont les pseudo-instances sont soumises aux « faits du prince ».
Aujourd’hui les photos du président fleurissent sur les murs et les banderoles de « bienvenue » à sa majesté flottent aux quatre vents avortant ainsi le rêve de voir disparaître le désastre du culte de la personne. Il est vrai que sa majesté est nostalgique et veut passer du mimétisme du président omnipotent à la concrétisation en essayant de façonner la Constitution à sa taille : « istoubihat Tounis » !
Un chef de gouvernement qui viole la circulaire qu’il a lui-même décrétée interdisant à son gouvernement de s’impliquer dans la campagne électorale. Il s’est empressé lui-même d’y participer ostensiblement, histoire de se rapprocher de sa « famille politique » maintenant qu’il subit les foudres des syndicats. N’ayant que son ambition personnelle en ligne de mire, il ne recule devant rien pour se frayer un chemin jusqu’à la présidentielle de 2019, dans une volonté farouche de concilier incompétence et ambition : « Istoubihat Tounis » !
Un parti islamiste, rompu au jeu des chaises musicales et de la versatilité, oscille entre post-modernisme allant jusqu’à reconnaître les droits des minorités sexuelles d’un côté et le retour aux fondamentaux de l’orthodoxie religieuse amalgamant le divin avec le nominale, histoire de renouer avec son fonds de commerce le temps d’une campagne électorale : « istoubihat Tounis » !
Une ribambelle d’arrivistes de tous bords, se croyant plus malins les uns que les autres, financés par d’obscures « donateurs » courent derrière des électeurs potentiels, non pour leur vendre un projet pour la Tunisie mais pour les leurrer. Ils n’ont comme horizons que leurs petites personnes, qu’ils voient en haut de l’affiche tous les matins en se rasant : « istoubihat Tounis » !
Les larbins de l’ancien/nouveau régime, les adeptes de la servitude volontaire, les piliers de la dictature, les serviteurs des sept familles, un temps disparus sous terre, refont aujourd’hui surface pour donner des leçons de « démocratie » à un peuple désabusé : « istoubihat Tounis » !
Sur le plan économique, on a franchi le Rubicon en transgressant les règles élémentaires de gestion des affaires publiques. On a même entendu un membre du gouvernement dire que même si les finances publiques sont mauvaises, le pays va bien puisqu’il y a un 1.5% de croissance et 7% d’inflation et que le Dinar a perdu 22% en une seule année face à l’Euro ! Les comptes publics sont au noir, la Tunisie est sur toutes les listes noires, la solvabilité de l’Etat est remise en question, mais tout va bien : « Istoubihat Tounis » !
Les charlatans, les faux experts, les voyous en col blanc, disséminés sur les plateaux et sur les ondes professent des sciences dont ils ignorent les règles élémentaires, proférant des mensonges mythomaniaques dont ils sont seuls à croire et malgré cela, leur parole a gagné en autorité : « istoubihat Tounis » !
Quant à la violation des règles éthiques, rien que d’y penser, on est tout simplement saisi d’effroi. Des colis postaux, des cartons de marchandises, des valises de voyageurs autant de propriétés et d’espaces privés violés et volés sans qu’il y ait la moindre indignation, sans même parler de sanction. La corruption à tous les étages et dans tous les secteurs et chaque jour les frontières de l’indécence sont poussées de plus en plus loin, mais à part ça, tout va bien Mme La Marquise : « istoubihat Tounis » !
On a ainsi perdu l’essentiel, à savoir : notre capacité de nous indigner, d’être choqué, scandalisé par ce qui se déroule sous nos yeux chaque jour, chaque heure, chaque instant. Quand la frontière entre la civilisation et la décadence devient poreuse, quand les incivilités, la corruption, la saleté physique et morale, la tricherie, ne mobilisent aucun sentiment d’indignation, quand tout cela s’infiltre chaque jour un peu plus dans les mœurs et les comportements, alors il n’y a plus rien à attendre d’un système aussi anachronique et aussi destructeur : « istoubihat Tounis » !
S’il nous reste une once de dignité, une étincelle de conscience, un petit bout de fierté, un brin d’espoir dans l’avenir, nous devons nous abstenir de choisir entre Peste, Choléra et maintenant, l’Ebola ; entre Charybde et Scylla. Il est temps d’aller chercher les vraies valeurs chez les personnes de valeur. Il nous faut être vigilant et ne pas tomber dans le piège, ni du « vote utile » ni du vote « idéologique », ni du faussement révolutionnaire, et faire attention aux fausses listes indépendantes.
Le véritable vote utile est celui qui privilégie le rétablissement de la ligne de démarcation qui sépare les pouvoirs, la décence de l’indécence, l’amour du pays de l’amour de soi, la compétence du charlatanisme, le sens de la responsabilité de l’indifférence.
Si cette fierté, cette conscience, cet amour existent encore, il faut alors voter pour celles et ceux chez qui on peut reconnaître ses qualités indispensables à la prise de responsabilités publiques. Compétence, éthique, et patriotisme sont les antidotes contre tous les maux qui rongent notre nation, pour que plus jamais on dira : « istoubihat Tounis » !

Commentaires (14)
CommenterMerci Mr Besbes ....oui malheureusement Istoubihat Tounis
Aujourd hui toute une page du journal Allemand BILD a ete reservee a une declaration de Mehdi Ben Gharbia qui a accepte de recevoir en Tunisie le terroriste tunisien ex Garde du corps de Oussama Ben Laden ,contrairement a la decision du tribunal de Berlin qui a refuse l expulsion du terroriste Tunisien d Allemagne.....
CONSEQUENCE DE 3 ANNEES TROIKA
vèritè
N'oublions pas les plus dégoutants
@Si Hédi Ben Abbes
Je suis désolé de vous le dire, mais votre raisonnement est vraiment "tiré par les cheveux"!
Et pour faciliter la signature de l'ALECA...
N'en jetez plus!
1. « Notre belle langue arabe recèle des trésors métonymiques qui, d'un substantif, un seul, peuvent convoquer tout un univers, résumer de manière performative tout une situation à la fois sociale, politique, économique et culturelle. » : comme vous le signalez dans la phrase suivante, ce que vous appelez pompeusement « trésors métonymiques » ne sont rien d'autres que des acceptions et donc il s'agit tout bêtement de sens polysémiques. Et lorsque vous attribuez de la « performativité » à ces mêmes trésors, vous vous trompez lourdement car la performativité n'existe qu'en discours, dans des énoncés.
2. « Le verbe « istabaha » est un substantif qui recouvre plusieurs acceptions parmi lesquels : la transgression, la violation physique et morale, l'arrogance, l'immoralité, l'indécence, et bien d'autres sens qui indiquent l'absence d'éthique et de valeurs. » : nous assistons là au summum de l'expertise : le verbe'?', écrivez-vous, est un substantif !