L'Etat ne peut pas prétendre avoir un rôle majeur dans une potentielle révolution digitale, s'il ne fait pas en sorte de numériser les transactions pour rendre la vie des citoyens et opérateurs plus facile. Or, les fonctionnaires censés être en charge de cette numérisation sont minimalistes, défaillants, démissionnaires (quand ils sont là !) ; ils travaillent à peine quatre jours par semaine et leur cadence ne suffit pas à venir à bout de la charge de travail de base ; ils passent les vendredis à vaquer ostentatoirement aux préparatifs de la prière, et les samedis et dimanches à se reposer des prières ostentatoirement opposées aux autres et de leurs efforts (creux) de la (mi)semaine de (non)travail !

Le changement digital n’est plus un choix mais une obligation, a constaté Anouar Maârouf, ministre des Technologies de la Communication et de l’Economie numérique. Il en est de même pour les médias qui sont obligés de passer au digital et d’innover pour subsister. Mais quel est le rôle de l’Etat, dans ce passage ? C’est justement le thème du débat qui a été engagé, ce jeudi 2 mars 2017, lors du colloque "Les médias tunisiens face à la transition digitale".
Intervenant dans ce cadre, Ahmed Chabchoub, l’un des responsables du projet Tunisie Digitale 2020 au ministère des Technologies de Communication et de l’Economie numérique, a indiqué que la Tunisie a mis en place un projet national de digitalisation du pays, Tunisia Digitale 2020, et que les médias font partie de cette stratégie. Il a affirmé que le rôle de l’Etat est d’installer l’infrastructure nécessaire (haut débit, 4G, TV TNT, conventions avec Eutelsat et Arabsat, etc.) ainsi que le cadre législatif adéquat, notamment avec le Code du numérique qui est en cour d’élaboration et qui devrait être prêt pour 2017. Les médias devront créer, quant à eux, leur contenu. Il a noté, dans ce cadre, que 95% du trafic en Tunisie est généré par Facebook, Youtube et Google.
Pour sa part, Chiheb Bouchnak, sous-directeur à l'unité de l'administration électronique auprès de la présidence du gouvernement, a mis en relief les efforts du gouvernement dans le déploiement de l’e-administration, avec notamment la mise en place de service en ligne (250 services actuellement). Il a évoqué, aussi, l’open gouvernement pour un accès simple à l’information. L’assistance lui a vite rappelé l’épisode du décret à l’origine de la circulaire n°4, relative à l’organisation de l’action des cellules de communication relevant des ministères, des institutions et des établissements publics. Ce dernier s’est défendu en soulignant que ce décret va être retiré. Il a été aussi sévèrement critiqué lorsqu’il a affirmé que Facebook est un média.
Ne partageant pas du tout l’avis des deux représentants de l’Etat, Taoufik Halila, vice-président de la Fédération des TIC au sein de l’UTICA, a estimé qu’il y a une vision de digitalisation, mais que l’Etat n’a pas mis en place une politique d’exécution.
Il est évident que, dans ce processus de digitalisation, les opérateurs télécoms ont un rôle important à jouer. Abdelaziz Torkhani, directeur central stratégie corporate Tunisie Telecom, a évoqué, pour sa part, les efforts que l’opérateur national déploie pour mettre en place une infrastructure appropriée qui répondent à la demande et aux besoins des utilisateurs, notamment les médias. Il considère que l’obstacle le plus important est le fait que la Tunisie n’est pas créatrice de contenu mais consommatrice. La problématique est donc, selon lui, la création d’un contenu et sa valorisation afin d’en faire un business lucratif.
Le chef du département médias et communication externe à Orange Tunisie, Abdelaziz Djilani, pense que le rôle des opérateurs télécoms est de soutenir et d’accompagner les médias, que ça soit à travers la publicité ou avec les différents outils mis à leur disposition, comme par exemple le développement d’applications.
I.N
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CommenterQuel est le rôle de l'Etat dans la révolution digitale ? Aucun !
L'Etat ne peut pas prétendre avoir un rôle majeur dans une potentielle révolution digitale, s'il ne fait pas en sorte de numériser les transactions pour rendre la vie des citoyens et opérateurs plus facile. Or, les fonctionnaires censés être en charge de cette numérisation sont minimalistes, défaillants, démissionnaires (quand ils sont là !) ; ils travaillent à peine quatre jours par semaine et leur cadence ne suffit pas à venir à bout de la charge de travail de base ; ils passent les vendredis à vaquer ostentatoirement aux préparatifs de la prière, et les samedis et dimanches à se reposer des prières ostentatoirement opposées aux autres et de leurs efforts (creux) de la (mi)semaine de (non)travail !

