alexametrics
lundi 23 juin 2025
Heure de Tunis : 04:32
Chroniques
Le renoncement à Khalil Ghariani ou la nouvelle déculottée du gouvernement
02/03/2017 | 15:59
3 min

 

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe : Khalil Ghariani, membre du Bureau exécutif de l’UTICA, a renoncé au poste de ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance en remplacement de Abid Briki démissionnaire-limogé, ancien membre du Bureau exécutif de l’UGTT. C’est la première fois dans l’histoire des institutions qu’un ministre désigné décline publiquement cette désignation. Cela est d’autant plus curieux que Khalil Ghariani semble l’avoir accepté au départ et que le silence de la centrale patronale valait consentement.

 

Qu’est-ce qui a provoqué un tel rétropédalage ? Khalil Ghariani s’en est largement expliqué à l’issue de la rencontre qu’il a eue avec le chef du gouvernement, ce jeudi matin 2 mars 2017. Ainsi, c’est après une mûre réflexion et compte tenu des tensions survenues ces dernières 48 heures au niveau politique et social, d’une part, et de la nécessité de préserver les équilibres sociopolitiques d’autre part, que Khalil Ghariani a préféré renoncer à cette mission. Cette sortie ne manque pas de panache, ni de sens de la responsabilité.

Cependant, on ne peut s’empêcher d’être dubitatif devant un tel sacrifice de la part du nouveau ex-ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance. Trop de zones d’ombre planent sur les véritables raisons de ce renoncement et plus encore de la bienveillance exprimée par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, à l’égard de la décision de Khalil Ghariani.

On a l’impression que Youssef Chahed n’attendait que cela. A telle enseigne qu’on est légitimement en droit de supposer que les raisons ayant poussé Khalil Ghariani au renoncement ne sont pas de son seul fait mais lui auraient été soufflées, pour ne pas dire dictées, par le chef du gouvernement. Pire encore, il n’est nullement insolite de penser que ces mêmes raisons auraient été inspirées par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, après son entrevue, mardi 28 février 2017, avec le nouveau secrétaire général de l’UGTT,  Noureddine Taboubi ; entrevue au cours de laquelle aurait été scellé le sort de Khalil Ghariani, afin de mettre fin au bras de fer engagé entre le gouvernement et l’UGTT concernant le limogeage de Néji Jalloul, ministre de l’Education nationale, réclamé à cor et à cri et la menace d’une suspension ouverte des cours par le syndicat des enseignants des collèges et lycées.

 

Si tel aurait été le scénario, il ne fournirait qu’une désillusion supplémentaire sur les capacités de Youssef Chahed d’avoir l’étoffe d’un chef de gouvernement qui décide en vertu des seules prérogatives que lui confère la Constitution comme il l’affirmait solennellement et sans ambages au cours de sa récente interview à la chaîne de télévision privée El Hiwar Ettounsi. Au cours de cette émission, Youssef Chahed n’a d’ailleurs pas soutenu clairement et nettement son ministre de l’Education. Il s’est suffi d’affirmer qu’une évaluation permanente est opérée pour chaque ministre, et que, pour l’heure, Néji Jalloul s’acquitte convenablement de sa mission. Une manière comme une autre de botter en touche.

Si tel est le cas, cela s’apparenterait à une nouvelle victoire à la Pyrrhus du chef du gouvernement après bien d’autres : le rétropédalage dans le dossier de l’hôpital de Sfax, l’acceptation des augmentations de salaires dans la fonction publique, la reculade concernant la fermeture de la SIAPE, les précautions discursives au sujet de l’avenir des banques à participation publique,…illustrent de plus en plus l’ascendant de la centrale syndicale des salariés sur les décisions du gouvernement. « Il n’y a qu’à donner les rênes du pouvoir à l’UGTT et le problème est résolu. Arrêtons cette mascarade », a commenté un responsable de l’UTICA.

 

Qu’attend de faire Youssef Chahed après tant de déculottées ? Attendre que l’UGTT lui désigne un successeur à la place de Abid Briki qui a eu l’outrecuidance de menacer le chef du gouvernement, d’une démission… par SMS ? On se le demande ou plutôt, on le subodore malheureusement. « Où est passé le gouvernement ? », a-t-on titré une ancienne chronique. Et bien le gouvernement est là. Mais pourquoi faire, si toutes les décisions sont prises ailleurs ?

 

02/03/2017 | 15:59
3 min
sur le fil
Tous les Articles
Suivez-nous

Commentaires (13)

Commenter

TMT
| 03-03-2017 12:11
C'est ce que je pense de cette chronique:rien dedans que des on dirait, une lecture très superficielle des tenants et aboutissements du problème.
Ce n'su'@ la fin qu'on se rend compte que votre objectif était de nous annoncer la réponse à votre dernière:où est le gouvernement?
Maintenant que vous pu enfin enlever cette épine du pieds,on espère déguster prochainement de meilleures mets prochainement.
Ne vous découragez pas!

moi
| 03-03-2017 11:28
Toujours vous jetez de l'huile sur le feu, des articles inqualifiables !

bouglacem
| 03-03-2017 08:21
En politique sachez que
le compromis est toujours mieux que
le bras de fer .Le chef du gouvernement
doit agir avec sagesse et fermeté
Vous employez le mot déculottée sans
connaitre le vrai sens ou bien c'est c'est pour frimer.Soyez adulte responsable et arrêtez d'écrire juste
pour mettre de l'huile sur le feu.
Beaucoup de journalistes qui par idiotie ou surtout par manque de maturité intellectuelle font du mal
par leurs écrits à l'emporte pièce juste pour épater la galerie.

nassoufa
| 03-03-2017 08:19
Messieurs arreter d'analyser diversement et marginalement cet etat de constance de notre progression economique et sociale .allons directement au fond du probleme.S'installera huit,dix,vingt gouvernement aucun indice de developpement ni retablissement economique s'effectuera.notre systeme actuel de gouvernance est un triangle de trois pole qui tous constitutionellement gouverne mais aucun pole gouverne ceci est voulu lors de l'assemblee constituante du destour "troykal"pour la survie en permanance d'ennahdha dans la scene politique et surtout la gouvernance.ce parti est alors sollicite par les arrivistes les opportinistes les...pour etre l'un de ces deux angles du triangle.et dans l'interet d'ennahdha et eouvre a ce qu'il postule a l'un des poles sinon les deux un arriviste dependant le genre de hafedh .le parlement est assure puisque le parti ennahdha et le seul actuellement organise' sur ceine.

Le justicier de la revolution
| 02-03-2017 20:52
Vous êtes tous à côté de la plaque mes chers amis. Quel naïveté ,depuis le temps que ça dure vous arrivez à vous faire berner. La réalité c'est que hafedh ,le Lozère ,a mis son nez pour avertir que son parti votera contre la nomination de Ghariani ,puisqu'au dernières nouvelles ,le chef du gouvernement devait demander l'accord de l'arp pour ces dernières nominations ,et c'est pour cette raison que Ghariani a bien réfléchi entre hier et ce matin ,comme il l'a dit lui même ,pour éviter une déculottée de la part des députés ,que hafedh a motivé pour tuer l'intrus .
Si vous ne faites pas le rapprochement ,c'est que nous sommes tous de grands naïfs ,hafedh n'a jamais eu de la sympathie pour le neveu de son beau frère ,donc c'est l'occasion de l'humilier en lui faisant savoir qu'il votèra lui et son parti contre son maintient quitte à renversé le gouvernement . Faites vos instigations et donnez nous des nouvelles .

fethia
| 02-03-2017 17:56
C'est ça le prix du consensus décidé par les differents protagonistes politiques: se concerter autour des plus petits points et des décisions les plus dérisoires.

Sangara
| 02-03-2017 17:48
C'est vraiment triste de voir tant de démissions devant le staff de l'UGTT, dont le meilleur spécimen est un Yacoubi-Gamoudi auquel il faut ajouter un Samir Cheffi. Ces gens là brillent par leur irresponsabilité. Ils ne maîtrisent que le pouvoir de nuissance.....pour construire et comprendre les difficultés du pays, ils doivent se payer des leçons de patriotisme.....de dévouement et de sacrifice à la nation

Ben
| 02-03-2017 17:37
L'UGTT devrait être investie, sans délais, de tous les pouvoirs.
Tel un lach valesa, bientôt on verra un Houcine ABBASSI aux commandes du pays.
Allons y, droit au but, pourquoi ce cinéma.
Ils n'auront satisfaction qu'une fois le pouvoir, usurpé au peuple, et aux élus de la nation, et donné, sur un plateau, aux syndicats.
Il y a lieu de sonner le glas de la Tunisie et en finir avec l'État.

vcd
| 02-03-2017 17:22
Il connait les problèmes insolubles de la Tunisie: Les terroristes qui sont en hibernation dans une partie importante de la population tunisienne; les bailleurs de fond qui ont fermé l'oeil sur les investissements douteux qu'ils ont effectué en Tunisie, mais maintenant, ils ne peuvent plus le faire car le pays est endetté jusqu'à l'irréparable; les dépenses qui se font dans la fonction publique et dans toutes les institutions politiques non rentables qui ont été créés en Tunisie depuis janvier 2011; les contrebandiers qui continuent à être soutenus discrètement par les hommes politiques qui les ont créés; des ministres farfelus qui sont soutenus aveuglément par Carthage et Montplaisir;des barrages à moitié vide et dont la probabilité de les voir se remplir d'eau cette année est devenue faible ;la nomination de jeunes cadres dans des postes de responsables qui sont encadrés par des vieux loups qui s'amusent à les voir échouer dans leur mission; la prochaine création de nouvelles institutions locales avec de grandes prérogatives sans aucun budget conséquent à moins de dissoudre plusieurs institutions à l'échelle centrale et réaffecter leur budget aux collectivités locales (chose improbable)et que dire encore... Ce ministre a raison de refuser ce poste car on va le juger de tous les noms s'il décide un jour de privatiser 50% des institutions semi-publiques et de payer les fonctionnaires au pro-rata de leur rendement effectif sur le terrain.

kafka
| 02-03-2017 17:14
On a pas de commentaires à faire la-dessus ..Ni gagnant..ni perdant..ni culloté..ni déculloté..On a besoin de resserrer les rangs..Les journalistes doivent doivent participer à l,effort d,union et aapaiser les tensions...!!