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La santé numérique pour un meilleur accès aux soins et une égalité face à la maladie
03/02/2017 | 17:32
10 min
La santé numérique pour un meilleur accès aux soins et une égalité face à la maladie

L’introduction des nouvelles technologies d’information et de communication est un vecteur important du développement de la santé en Tunisie. Il permettra, in fine, un meilleur accès aux soins et une égalité à la maladie.

 

Ainsi et pour développer la réflexion autour de ce sujet important et connaitre les avancés académiques et technologiques que se tient cette deuxième session du Forum international de la santé numérique : "La Santé Numérique pour un meilleur accès aux soins", les 3 et 4 février 2017, à l’hôtel Alhambra à Yasmine Hammamet.

Etaient notamment présents à la séance d’ouverture la ministre de la Santé, Samira Meraï, le président du forum, Taïeb Zahar, le président de la Société tunisienne de télémédecine et e-santé (STTeS), Aziz El Matri,le DG de de l’Institut tunisien des études stratégiques, Hatem Ben Salem,  le directeur central stratégie corporate Tunisie Telecom, Abdelaziz Torkhani, et le DGA d’Orange Tunisie, Hatem Masmoudi.

 

 

Dans son allocution d’ouverture, Taïeb Zahar a souligné que «la santé numérique est un atout qu'on doit prendre en compte si on ne veut pas rater le coche». Il constate qu’«aujourd’hui, les malades en savent parfois plus sur leur maladie que les médecins eux-mêmes, car le pouvoir informatif du numérique est phénoménal».

Et d’ajouter : «L’explosion des objets connectés, des applications mobiles, l’avènement des nanotechnologies, des biotechnologies, l’implantation des biocapteurs, l’impression en 3D de molécules médicales, de tissus humains, la chirurgie robotique, l’avènement de l’informatique et des sciences cognitives l’exploitation du Big Data, toutes ces innovations d’usage, ne sont pas des gadgets, c’est la médecine d’aujourd’hui et de demain, c'est la santé numérique».

M. Zahar a rappelé que l’année dernière, en conclusion des travaux du 1er forum, il a été convenu que le numérique est un puissant outil d’adaptation de l’offre de soins aux attentes des professionnels de la santé et des patients. Plusieurs recommandations ont été également faites, notamment, la création d’une fédération de la santé numérique, la mise en place des cadres juridiques pour la télémédecine et la mise en place d’une carte vitale numérisée avec un identifiant unique.

Taïeb Zahar a indiqué aussi que le forum se veut une force de propositions. C’est dans cette optique qu’une équipe de travail, composée du Forum international médical de Réalités, de la Société tunisienne de télémédecine et e-Santé et de l'Institut tunisien des études stratégique (ITES), a été réunie pour mettre les jalons d'un projet de stratégie nationale pour la santé numérique. L’objectif étant de moderniser l’offre de soins à tous les niveaux et de permettre aux citoyens d’avoir un accès simple et facile aux services de santé, grâce à des systèmes d’information, la télémédecine, les objets connectés, ... .

 

Aziz El Matri a souligné, pour sa part, que l’objectif du forum est la mise à jour des connaissances outre le partage d’expériences, grâce à la participation de collègues africains et européens qui présenteront un état des lieux de ce qui se passe chez eux.

M. El Matri estime que «les nouvelles technologies vont permettre un meilleur accès aux soins à tous et surtout aux zones défavorisées» ainsi qu’«une accessibilité aux soins et une équité devant la maladie». Il recommande la mise en place d’une stratégie de e-santé et la création d’une agence nationale de santé numérique.

 

Partenaire dans le projet de stratégie nationale pour la santé numérique, Hatem Ben Salem a été, quant à lui, plus catégorique et plus tranchant. Pour lui, le pays manque de vision et les politiques mises en place ont été toujours de sauvetage et de réaction. Il estime que cet échec est dû principalement à n’avoir jamais fixé un cap, notamment pour les secteurs d’investissements massifs comme la santé et l’éducation. Ainsi, l’Etat s’est contenté du rôle de «bouche trou».

M. Ben Salem estime donc qu’il est temps de réfléchir à une stratégie au moins pour les 10 années avenir, notamment pour ce qui concerne les secteurs prometteurs et porteurs comme celui de la santé, surtout que la Tunisie suscite un véritable intérêt régional et international pour la qualité de ses services en santé et de ses ressources humaines.

Ainsi, la seule possibilité d’aller de l’avant pour la Tunisie est d’innover, conclut-il.

 

Il est indéniable que les opérateurs télécoms ont un rôle à jouer dans cette santé numérique, notamment dans le déploiement du réseau entre les différentes unités hospitalières et dans la numérisation et le stockage des données.

Ainsi, Abdelaziz Torkhani a expliqué que dans le cadre du développement de l’écosystème de santé numérique, Tunisie Telecom se positionne comme un acteur pour avancer la santé numérique. En effet, l’opérateur national veut aider à rallier les patients pour favoriser leur santé et veut supporter la stratégie du ministère, les professionnels de la santé et les associations afin de contribuer à l’accélération du développement de l’écosystème.

Ainsi, Tunisie Telecom envisage de contribuer avec les acteurs dans l’analytique de la santé (utilisation systématique des données, des TIC et de méthodes particulières en vue de créer des mises en contexte qui éclairent les décisions administratives et cliniques) et dans l’analytique des données (examen des données brutes pour obtenir l’information utile à la prise de décision éclairée).

Il a rappelé que Tunisie Telecom gère actuellement le réseau national de santé publique, e-santé, et le projet de connexion des hôpitaux.

En outre, l’opérateur propose une large gamme de services pour le développement de l’écosystème à coûts étudiés, notamment le data center pour l’hébergement des systèmes et d’applications, le clould public, l’infrastructure de connexion avec des débits, de la qualité et un service adapté au contexte de la santé numérique et objets connectés.

 

Hatem Masmoudi a expliqué, quant à lui, qu’Orange Tunisie a fait du numérique un accélérateur de développement pour la société tunisienne. Pour lui, il est évident que la technologie est un accélérateur de programmes et qu’elle peut améliorer la prévention, renforcer l’accès aux soins et développer la qualité de la santé en Tunisie. L’objectif étant de proposer la meilleure offre soin. Il a précisé que la e-santé est un secteur stratégique et qu’Orange Tunisie, grâce à l’expertise d’Orange Health Care, une structure qui existe depuis 2007, veut accompagner les acteurs publics et privés.

M. Masmoudi affirme que le moyen d’aller vite est de prendre les expériences d’ailleurs, en tenant compte des spécificités du pays. «Orange Tunisie pense apporter une valeur ajoutée très importante dans le domaine de la santé numérique», a-t-il spécifié en rappelant que la connectivité et l’hébergement sécurisé sont deux métiers standards des opérateurs télécoms. Ceci dit, il souligne que pour cela, il faut un cadre réglementaire propice et qui permet d’améliorer l’offre en termes de soins au bénéfice du citoyen tunisien.

 

Les représentants de la CNAM ont indiqué, pour leur part, que la numérisation du dossier assurance maladie représente l'une des composantes du système d'information de la caisse.

Parmi les axes stratégiques de la caisse la dématérialisation des feuilles de soins, en définissant le panier de soins pour chaque APCI et un protocole thérapeutique et de remboursement, la dématérialisation des demandes des prestations soumises à l’accord préalable et la mise en place d’un format électronique du document de sortie d’hospitalisation.

A cet effet, des cartes à puce seront éditées pour les assurés (identité, ayants droit, validité, filière, plafond …), d’une part, et pour les professionnels de santé (code conventionnel, identité, spécialité …), d’autre part.

Via ces nouvelles technologies, la CNAM espère une meilleure qualité, un meilleur contrôle, une meilleure gestion du plafond et un traitement automatique des prestations. L’objectif étant de garantir l’accès aux soins ainsi qu’une meilleure gestion des ressources disponibles.

 

Le président de l'Instance nationale de protection des données personnelles (INPDP), Chawki Gaddes, a noté que la santé numérique tourne autour des données personnelles des patients. Donc, il est primordial le projet de dossier médical informatisé ait un cadre juridique protecteur des données personnelles. Et vu que les données de santé sont très sensibles, elles ne peuvent être stockées chez n’importe quel hébergeur. D’ailleurs, la possibilité de recourir au cloud non national est exclue et même sur un cloud national l’hébergement de ces données doit passer par la certification de l’hébergement des données de santé.

M. Gaddes a rappelé que le traitement de ce genre de données est soumis à l’autorisation de la part de la personne concernée ainsi que des instances de contrôle et doit se conformer aux obligations légales.

 

Mbayange Ndiaye Niang, coordinatrice de télémédecine au ministère de santé sénégalais, a partagé, dans une déclaration à Business News, l’expérience de son pays dans ce domaine. Pour elle, le plus important c’est de mettre en place une vision globale en e-santé et de définir les axes stratégiques. Elle estime qu’il faut d’abord définir les besoins puis trouver des solutions en réponse, en mettant en garde contre le piège de consacrer des sommes faramineuses pour rien comme le cas de la France avec les dossiers des patients.

Elle a noté que le Sénégal a stagné jusqu’à 2009 et 2010, après cette date le pays a su identifier ses besoins et il est bien avancé actuellement. Ainsi, dans son pays, on est informé instantanément du personnel disponible et les patients sont pris en charge selon l’urgence de leur cas. Grâce à la télémédecine, des suivis, des rendez-vous sont pris. Pour les cas urgents, des médecins et des spécialistes sont consultés à distance dans les plus brefs délais et selon la gravité.

Deux applications m-diabète et m-ramadan permettent le suivi des patient diabétiques, avec en plus de la sensibilisation et de l’éducation. Le personnel hospitalier est également formé et informé à distance. Un système d’information sanitaire permet aussi l’analyse des données et les rapports, permettant un gain de temps considérable aux médecins et aux infirmiers, qui se consacrent encore plus à leurs patients. Tout ceci a permis de fournir une qualité et une permanence du soin, le tout avec au centre le patient et ses besoins.

 

Pour sa part, Samira Meraï a expliqué que les nouvelles technologies sont perçues par le ministère comme un moyen de lutte contre les inégalités. Et dans ce contexte économique difficile que connait la Tunisie, elles permettront de réaliser des gains aussi bien en termes d'efficience que de coût de santé.

«La modernisation de notre offre de soin est non seulement un choix stratégique mais aussi une obligation pour assurer la continuité de l’acte de soin sur tout le territoire tunisien. Aujourd’hui, le développement du système d’information sanitaire s’impose comme l’une des actions fondamentales pour asseoir une bonne gouvernance dans nos structures sanitaires. Pour y parvenir, nous comptons mettre en place la stratégie la mieux appropriée et élaborer une feuille de route à cet effet», a affirmé la ministre de la santé.

Elle a annoncé un appel d’offres pour la réalisation d’une étude stratégique pour le développement du système d’information sanitaire. Dans l’attente des résultats, le ministère a commencé par la mise à niveau de ses infrastructures réseau santé avec des équipements de nouvelle génération et du haut débit, la généralisation de la mise en place d’un système d’archivage et de partage de l’imagerie médicale (PACS) dans toutes les structures hospitalières, le développement du système d’information relatif à la gestion des médicaments dans tous ses aspects ainsi que l’instauration d’un dossier médical informatisé et partageable.

 

L’e-santé est un axe stratégique pour la Tunisie, le développer permettra un gain de temps et d’argent, tout en offrant une meilleure qualité de soin aux patients. Il est primordial d’avancer de son développement pour une meilleure santé en Tunisie.

 

I.N

03/02/2017 | 17:32
10 min
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Commentaires (4)

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Hram
| 04-02-2017 22:05
Mon oncle a été admis à l'hôpital de gabes pour être opéré suite à une une fracture de la hanche par un certain docteur chirurgien Dr Ayed
Ce docteur travaille également dans une clinique privée clinique abou loubaba

Il a retardé l'opération au maximum le temps de convaincre sa famille en détresse de le transfère dans sa clinique prétextant le manque d'équipement dans l'hôpital public
Après investigations on se rend compte que c'est une pratique courante de ce docteur qui utilise l'hôpital pour générer du business plus sa clinique (le mot business est délibéré dans mon récit )

Lors de l'opération le protocole de transfusion n'a pas été appliqué et lui ont injecté une poche qui n est pas de son groupe

C est sa fille, ma cousine présente dans la chambre qui s'est rendue compte par hasard que le sang n'était pas le bon
Aucune démarche de dialyse et changement de sang n as été faite ce qui a rendu le processus irréversible et ca a provoqué sa mort

***

En l'occurrence nous sommes face à une mafia installée à gabes et plusieurs dossiers les concernent. Il s'agit d'une minorité de médecins et il faut les punir pour ne pas jeter de l'ombre et salir le corps médical de la Tunisie
Tout d'abord permettez moi de vous relater les faits

Mon oncle a été admis à l'hôpital de gabes pour être opéré suite à une une fracture de la hanche par un certain docteur chirurgien ***
Ce docteur travaille également dans une clinique privée clinique ***

Il a retardé l'opération au maximum le temps de convaincre sa famille en détresse de le transfère dans sa clinique prétextant le manque d'équipement dans l'hôpital public
Après investigations on se rend compte que c'est une pratique courante de ce docteur qui utilise l'hôpital pour générer du business plus sa clinique (le mot business est délibéré dans mon récit )

Lors de l'opération le protocole de transfusion n'a pas été appliqué et lui ont injecté une poche qui n est pas de son groupe

C est sa fille, ma cousine présente dans la chambre qui s'est rendue compte par hasard que le sang n'était pas le bon
Aucune démarche de dialyse et changement de sang n as été faite ce qui a rendu le processus irréversible et ca a provoqué sa mort

La rapport d'autopsie le prouve et un huissier de justice a été envoyé sur place pour faire le constat

La justice saisiede l'affaire a révélé ce traffic et à confirmé l'erreur ainsi que plusieurs autres
manquements à la déontologie médicale

Le juge a estimé que l'affaire est grave et a maintenu le médecin anesthésiste et le l'infirmier de la banque du sang en arrestation en attendant la suite des enquêtes et les chefs d'inculpation , il procédera à d'autre arrestations si l'enquête le prouve

Alors je vous prie de ne pas généraliser et ne pas globaliser l'affaire entre la justice et le corps médical

Ahmed
| 03-02-2017 21:29
Un tissu de contre vérités .

Révolution
| 03-02-2017 19:44
C'est fou. La révolution est morte.
Non seulement des RCDeistes mais des fidèles des fidèles de Ben Ali. Les Matri, Ben Salem, Merai, mais la Tunisie va droit dans le mur.
Comment osent-ils ces vieillards? C'est révoltant

Gg
| 03-02-2017 17:44
Je peux en parler!
Si vous avez de l'argent à donner aux cliniques privées, on vous soigne. Sinon vous attendez à l'hôpital public.
En 5 ans, j'ai payé 3 opérations à ma belle mère, 4 à mon beau père, en ce moment la grand mère de ma femme est en clinique.
Et tout ça payé de la main à la main, sans reçu ni facture.
Mais si un VIP est malade, on l'envoie fissa se faire soigner à l'étranger, aux frais du pays hôte. Là, pas besoin de visa!
C'est simplement écoeurant.