
Les ministres de la Justice et de l'Intérieur, respectivement Omar Mansour et Hédi Mejdoub, ont été auditionnés, lors d’une séance plénière tenue ce vendredi 10 juin 2016, au sujet de "Katibat Abou Meriem". Les membres de la cellule seraient impliqués dans l'attaque terroriste de Ben Guerdène et dont plusieurs membres ont récemment été appréhendés à El Mnihla.
Dans son intervention, Hédi Mejdoub a indiqué que 16 membres du groupe Abou Mariem ont été arrêtés : 8 individus ont été relâchés et seulement 2 ont avoué. Il a noté, dans ce cadre, que les preuves dont disposait le ministère n’étaient pas suffisantes pour prouver leur implication. Ceci dit, il a précisé que les personnes relâchées ont été placées sous surveillance policière
Le ministre a souligné qu’il n’y aucune faille dans le travail sécuritaire et qu’il y a une coordination entre le forces de sécurité et la justice, mais ceci doit se faire en respect de deux principes : la présomption d'innocence et le droit à un procès équitable. Il a reconnu un manque en termes de formation et en termes de qualification pour mener ce genre d'enquêtes.
En outre, il a précisé que le ministère dispose des statistiques sur les personnes qui ont été relâchées et dont l’implication dans des affaires en cours a été prouvée par la suite.
Autre point, M. Mejdoub a souligné que ramadan est le mois du jihad pour les terroristes. Ceci dit, il a expliqué qu’il n’y a pas de menaces spécifiques pour ce mois et le ministère reste en état d’alerte et continue à prendre les précautions qui s’imposent. Il a estimé que les opérations de renseignement restent le seul moyen pour anticiper les menaces terroristes.
Concernant l'interdiction du congrès de Hizb Ettahrir, Hédi Mejdoub a estimé que cette décision s’imposait vu les circonstances et l'état d'urgence, jugeant que la tenue de ce congrès représentait une menace sur le pays. Il a rappelé que le parti prône des idées contraires à la démocratie et adoptées par les groupes terroristes.
Il a noté que la décision du Tribunal administratif a été prise tardivement et que le ministère n’a pas été informé à temps. Enfin, le ministre a estimé qu’il n’y a pas de retard dans l’achat des armes et des équipements, et que les délais sont normaux.
On rappelle que le bloc parlementaire Al-Horra avait déposé, le 26 mai dernier, une pétition au bureau d'ordre de l'ARP dans laquelle il a demandé l'audition des deux ministres sur la remise en liberté des suspects appartenant à "Katibat Abou Meriem" et leur chef de file, Slim Bouhouch, interpellés l'année dernière à Hammamet.
I.N
