La Tunisie gagne 30 places et s’affiche au 96ème rang sur 180 pays au Classement de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF) ce 20 avril 2016.
Publié chaque année depuis 2002 à l’initiative de RSF, le Classement mondial de la liberté de la presse mesure le degré de liberté dont jouissent les journalistes dans 180 pays grâce à une série d’indicateurs à l’instar du pluralisme, de indépendance des médias, de environnement et de l’autocensure, du cadre légal, de la transparence, des infrastructures et des exactions.
La Tunisie figure en deuxième place du monde arabe au classement mondial de la liberté de la presse, et ce après la Mauritanie. Certes loin des pays européens, où la liberté et l’indépendance du journalisme sont les mieux assurés à l’échelle planétaire, la Tunisie a néanmoins fait un bond de 30 places en un an, elle occupait la 164ème place en 2010 avant la chute de Ben Ali, puis la 133ème place en 2012 et la 126ème en 2015.
La Tunisie est suivie par le Liban (98ème), le Koweït (103ème), l’Algérie (129ème) et le Maroc (131ème). Cinq pays de la région (le Bahrein, l’Arabie Saoudite, la Libye, le Yémen et la Syrie) sont cette année en situation grave, occupant le bas du classement de RSF qui souligne que dans ce contexte, la Tunisie continue de constituer une lueur d’espoir dans la région.
« Cette belle progression de la Tunisie doit encourager les autorités, les médias et la société civile à poursuivre les efforts engagés depuis cinq ans pour réformer le secteur médiatique » a affirmé Yasmine Kacha, responsable du bureau Afrique du Nord de RSF. « Les défis restent néanmoins nombreux, au premier rang desquels l’affirmation d’une presse réellement indépendante face aux pressions du pouvoir politique et financier » a-t-elle ajouté.
En 2015, la situation sécuritaire fragile du pays n’a pas impacté directement le processus de consolidation de la liberté d’information et de presse en Tunisie. RSF estime que les agressions sont en baisse malgré certains pics de violence par les forces de l’ordre contre les journalistes. ON constate, par ailleurs, une diminution du nombre de procès contre les professionnels des médias bien que la persistance d’interrogatoires policiers au prétexte fallacieux de la lutte contre le terrorisme reste inquiétante.
M.B.Z (d’après communiqué)
