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Chroniques
Nidaa ni personne
13/01/2016 | 15:59
3 min

 

Selon Abdelaziz Kotti, nouveau porte-parole de Nidaa Tounes, les présents au congrès du parti ont applaudi Rached Ghannouchi car Béji Caïd Essebsi était entré dans la salle au même moment. Il fallait la sortir sans trembler du menton celle là ! C’est dans la même veine des déclarations à propos d’un nouveau Nidaa Tounes qui sortirait grandi, plus fort et uni.

 

Le bateau « Nidaa tounes » est en train d’être déserté par ceux qui l’ont fait. Deux membres importants en ont fait de même aujourd’hui, Mahmoud Ben Romdhane et Said Aïdi qui lui, s’est contenté de geler son adhésion. En fait, tout le monde se barre du parti. Tout le monde sauf Hafedh Caïd Essebsi et ses lieutenants. C’est le fils du président qui a hérité du parti fondé par Béji Caïd Essebsi, et cette mainmise ne semble pas plaire.

 

Le président de la République s’est directement impliqué dans la crise de Nidaa Tounes, à au moins deux reprises. Béji Caïd Essebsi était présent à l’ouverture du congrès de Sousse en tant qu’invité d’honneur, nous disent les services de la présidence. Cependant, il est clair que l’intervention du président dépasse de loin celle d’un simple invité.

 

L’excuse du président était de dire que la crise de Nidaa Tounes est une affaire nationale puisque c’est le premier parti du pays. C’est complètement faux, évidemment. Le pays a d’autres problèmes, d’autres crises, bien plus importantes que celle de Nidaa Tounes et plus urgentes que la chose politique.

 

Par contre, il existe une possibilité qui rendrait cette crise effectivement nationale. Si jamais Habib Essid décidait de démettre de leurs fonctions les ministres « politiques » qui ont choisi de quitter Nidaa Tounes. Il pourrait prendre cette décision pour garantir la représentation politique de Nidaa Tounes, dans sa forme actuelle. Mais pour que tout cela puisse arriver, il faudrait déjà que Habib Essid décide quelque chose, et ce n’est pas gagné.

 

Il a exécuté un remaniement dernièrement et est arrivé à obtenir la confiance du parlement. Il a réussi une autre belle performance : rendre Samia Abbou sympathique. Dans un long monologue, elle avait mis en pièces le remaniement, le rendement gouvernemental, les nouveaux ministres choisis…. Cela a fait d’elle la coqueluche des réseaux sociaux. Mais comme on a la mémoire courte, on oublie qu’elle est ouvertement homophobe et qu’elle nous expliquait que le terrorisme n’est qu’un épouvantail.

 

Nidaa Tounes se disloque et s’éparpille. De la création de nouveaux courants, aux démissions en passant par les gels d’adhésion, Nidaa est mort.

 

En face, il y a l’ancien fils prodigue, Mohsen Marzouk. Il cherche à créer un Nidaa bis et récolte parmi les déçus de l’ancien Nidaa, et ils sont nombreux. Le 2 mars prochain, il annoncera officiellement la création d’un nouveau parti politique basé sur la même rengaine du courant bourguibiste moderniste. Ses chances de réussite restent très floues et tout dépendra de sa capacité à se montrer convaincant et à représenter une alternative.

 

Il y a aussi le parti « Al Irada » de Moncef Marzouki dont les dirigeants se délectent littéralement de la crise à Nidaa Tounes. Adnène Mansar dit que Nidaa Tounes ne représente aucun projet politique et qu’il est composé de lobbies. Tarek Kahlaoui se pose en objecteur de conscience qui distribue les bons points « moraux » aux uns et aux autres, comme à son habitude. Les dirigeants de ce parti doivent avoir une idée précise sur ce qui se passe à Nidaa vu qu’ils comptent parmi eux l’un de ses anciens mais néanmoins vigoureux soutiens.

 

Il semble clair que la politique en Tunisie n’est pas prête d’être professionnelle. C’est en dilettante que les politiciens du pays prétendent gérer les affaires du pays. Ils n’ont pas d’idéologie ou de plan d’action. Leur seul programme politique est d’être contre telle ou telle formation. Jusqu’à quand continuera-t-on à procéder de cette manière ? Jusqu’à quand on s’étonnera du fort taux d’abstention à chaque élection ? Je ne sais pas, mais je pense que ça va durer un bon moment.

13/01/2016 | 15:59
3 min
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Commentaires (19)

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Nephentes
| 14-01-2016 21:46
Le comportement de tous ces zouaves relève d'une mentalité de sous-développés croyant faire de la politique.

Alors même qu'il s'agit d'une vulgaire querelle de délinquants en cols blancs,exploitant sans vergogne le fonds de commerce d'un "bourguibisme" frelaté.

ces tristes personnages se répartissent en trois coteries d'où émergent quatre condottiere : HCE, Marzouk immaculé Rédempteur,Belhadj et Elloumi le faux béotien.

Tous pourris,tous pour rien.

ABOU MERIEM
| 14-01-2016 18:57
Il existe en mathématiques un ensemble qu'on désigne par l'ensemble Vide.Cette nomenclature est très utile :Par exemple si une équation (ou un problème) n'a aucune solution on évoque l'ensemble vide. Il en est de même pour NIDA qui crie son vide... dans le désert.

nazou
| 14-01-2016 16:51
Si les islamistes l'avaient voulu,,
Bajbouj ne serait pas président a l'heure actuelle.
Ils leur suffisait de limiter l'âge à l'élection présidentielle !

Ce qui nous prouve, que bajbouj est non seulement un homme de parole, mais également un homme de principe !
Ce qui n'est pas le cas, des "dents longues "qui pensaient pouvoir la lui faire à l'envers !!
Et si nidaa se vide,de ces dents longues, c'est une très bonne chose.
C'est juste une bonne purge !!!
Juste une purge !des ni dieu ni maître.
Encore moins des gens de principe ou de parole !

Mansour Lahyani
| 14-01-2016 14:54
J'ai oublié de le préciser dans mon précédent commentaire : félicitations, Si Achouri, pour votre titre ! C'est à mon avis la plus belle trouvaille journalistique de ces dernières années! Bravo, très sincèrement !

takilas
| 14-01-2016 13:03
Cette fanfaronne et farfelue (agitée) ne peut intéresser que les régionalistes (comme elle évidente vu ses complexes notoires) et les avides de se procurer des biens de l'Etat gratuitement.
N'est-ce pas une sorte d'arnaque en utilisant des dupés alléchés, s'agissant de la tactique classique de Ben Ali et du R.C.D. ?

Bourguibiste nationaliste
| 14-01-2016 09:40
Vous qui êtes bien réveillé, où est donc mon commentaire de ce matin?

TunObserver
| 14-01-2016 08:55
Kotti a dit aussi que Baccouche n'a pas participé à Sousse pour des raisons personnelles et qu'il n'a aucun grief , le lendemain Baccouche lui même le dément et étale ses griefs , il a de même dit que Aïdi n'était pas mécontent et Aïdi gèle son adhésion à Nidaa , Ha! Ha! Ha! ah ce Kotti , Kotti HCE a trouvé le bon mec pour être le porte parole de Nidaa , comme il a trouvé la bonne groupie en la personne de Ons Hattab et le bon politique en la personne de Ksila , n'a t'on pas dit auparavant qui se ressemble s'assemble ? hé, hé hé c'est le cas , quelle bande de petite frappe !

Bourguibiste nationaliste
| 14-01-2016 08:40
Pauvre Monsieur dont les idées brillent par leur absence, où avez-vous vu que je "squatte tous les sites" sinon dans vos phantasmes ! Vous êtes la médiocrité même car, sauf erreur, vous n'avez jamais contribué à quoi ce soit. Heureusement, mes commentaires vous permettent d'avoir le sentiment de contribuer à quelque chose. Pour le reste, cela ne vaut même pas la peine d'en discuter avec vous. Restez dans votre médiocrité. Pour ce qui me concerne, je garde ma liberté de juger de la qualité ou de la médiocrité de certaines contributions. Cela s'appelle la critique, cher Monsieur, qui est un art qui demande de l'excellence; critique à ne pas confondre avec le bla bla qui est le vôtre.

citoyen
| 14-01-2016 08:39
Sans regard profond à travers l'histoire, les politiciens ne seront être percutant ni capable de se faire une vision qui leur permettra de se distinguer et marquer leur empreinte dans l'histoire du pays tout en sachant concevoir, construire et mettre à pied d'oeuvre des projets durables et bénéfiques pour les futures générations.
Si Bourguiba a relativement réussi, n'ayant pas instauré une démocratie institutionnelle, c'est qu'il a bien lu l'histoire, qu'il s'est imbibé de la réalité de son pays, qu'il a su voir de l'extérieur, à l'occasion de ces études et voyages à l'étranger, comment ceux qui dirigent le monde vivent et réfléchissent et a notamment réussi à comprendre les déterminants de l'évolution de la société.
Mais aussi pour réussir, il faut savoir s'entourer d'hommes ayant la même vision, objectif et le sens de l'intérêt suprême du pays pour pouvoir construire l'oeuvre requise et être au niveau de la responsabilité.

Bonz
| 14-01-2016 06:17
Ni moi ni personne ne pourra plus faire confiance à un parti qui nous ramène 10 ans en arrière (passe droit, courtisans, congrès fictifs ...).

Je ne comprends vraiment pas l'impatiente de HCE. Tout homme censé sait que dans la Tunisie d'aujourd'hui il n'a aucune chance de succéder à son père.

Que son père manque de courage pour lui dire stop, c'est un peu dans la nature tunisienne. Même si pour quelqu'un qui prend Bouguiba comme exemple (BCE), ça reste incompréhensible. Il aurait pu l'envoyer ambassadeur assez loin pour l'éloigner des courtisans et des arrivistes, comme l'avait fait Bourguiba pour HB Jr.

Là il tourne en rond, avec des courtisans de plus en plus acharnés et tordus. L'image de son père dégringole, le parti qui pouvait tenir tête à Ennahdha n'est plus, et les élections approchent ...

Bref, un vrai désastre en vue.

Bravo Mr le président !