
Moncef Marzouki a été, ce soir du lundi 21 décembre 2015, l’invité de Boubaker Ben Akacha pour une grande interview sur la chaîne Al Wataniya 1 au cours de laquelle il a abordé son bilan du temps de la troïka et celui du gouvernement actuel avec, essentiellement, le parti de Nidaa au pouvoir.
Concernant, d’abord, le bilan de trois ans de la troïka, M. Marzouki estime qu’il a été, globalement positif, dans la mesure où il avait atteint les trois principaux objectifs pour lesquels il avait gouverné le pays. Il s’agit selon lui de : l’écriture d’une Constitution reconnue comme étant une performance par le monde entier, l’organisation d’élections libres et démocratiques pour entrer dans la phase finale du processus et l’instauration de la sécurité et de la stabilité dans le pays.
L’ex président a maintenu ses propos, tenus durant l’été 2013, quant à sa réussite à avoir fait avorter un coup d’Etat. En outre, Moncef Marzouki, persiste et signe, en réaffirmant qu’il était le véritable vainqueur de l’élection présidentielle de 2014, mais qu’il n’avait pas voulu tenir bon pour la simple raison qu’il « faisait passer l’Etat avant la démocratie ». « Sans ma position sage consistant à accepter des résultats d’un scrutin erroné, la Tunisie se serait embrasée », a-t-il clamé en substance.
Le chef du nouveau parti «Harak Tounès El Irada » a évoqué, bien entendu, l’épisode de la remise de Baghdadi Mahmoudi aux autorités libyennes, réitérant le fait qu’il n’était pas au courant de la tractation et qu’il avait même rédigé sa démission avant de se rétracter au dernier moment pour «préserver la stabilité du pays ».
D’un autre coté, confronté aux propos virulents et critiques tenus par le dirigeant nidaïste, Boujemaâ Remili, M. Marzouki les a balayés d’un revers : « Je le comprends le bonhomme. Il est dépité par la naissance de notre nouveau parti au moment où il vient de perdre le sien ».
Confondu sur la question du terrorisme et ses célèbres audiences accordées aux salafistes, l’invité a reconnu qu’en sa qualité de président de tous les Tunisiens, il devait recevoir toutes les sensibilités, sauf ceux corrompus et ceux ayant du sang des Tunisiens sur les mains : « pour moi les salafistes modérées étaient les mieux placés pour parler aux jihadistes pour les ramener sur la bonne et juste voie car la solution sécuritaire, à elle seule ne mène rien », a-t-il dit, avant d’ajouter qu’après tout « les terroristes, des jeunes âgés de 18 à 30 ans, sont nés sous Ben Ali ».
Passant au chapitre de l’évaluation d’un an de pouvoir de l’équipe actuelle, M. Marzouki qualifie ce bilan de fiasco total surtout que les vainqueurs des élections de 2014 n’ont tenu aucun engagement et n’ont concrétisé aucune promesse, ce qui explique que rien n’a changé aux niveaux de l’emploi, de la pauvreté, de l’endettement, de la sécurité et du développement régional.
Et à Moncef Marzouki de dire que c’est justement cet état lamentable qui l’a amené à reprendre le chemin du combat politique car il demeure persuadé de sa capacité à faire changer les choses dans le bons sens.
Prié de donner son avis sur les vertus du dialogue, M. Marzouki a rétorqué que c’est lui qui a engagé, en premier, le dialogue avec tous les Tunisiens, toutes sensibilités confondues, y compris Béji Caïd Essebsi qui « n’a pas daigné donner une suite favorable à sa demande d’une audience ».
En conclusion, l’invité d’Al Wataniya 1 a clamé sa fierté de son bilan de trois ans à Carthage et sa confiance en sa capacité d’avoir un rôle actif sur la scène politique du pays.
S.H

Commentaires (36)
CommenterAinsi soit-il !
Fool me once, shame on you; fool me twice, shame on me.
le cauchemar
AUCUNE FIERTÉ, AUCUN ORGUEIL
Il est curieux que ce personnage de mauvaise augure ne s'accoutre plus avec son burnous et autres fanfaronnades de bas étage.
Comme quoi sa comédie burlesque des trois très longues et pénibles années durant lesquelles il a fait trois ou quatre fois fois le tour de la planète à ses fins personnelles, ne nous ont apporté que malheurs et "désolations".
Une fois de plus, je réclame une ultime fois que BN nous fasse un article impartial, détaillant les "bienfaits" de la maudite trika et de son pantin de Carthage.
Merci.
Salutations.
c bien :)
Ils n'iront pas loin
Psy.
sa presidence a ete un accident de notre histoie
l etablissement de la nouvelle culture des contestations et des disputes dans
l emicycle de l assemblee.C est cette enorme erreur impose par Marzouki,qui a fait perdre a notre pays un temps precieux et causee enormement de degats a l economie du pays.
Le voyageur sans bagage...
Un anonyme : Écoute, Moncef, il faut pourtant que tu renonces à la merveilleuse simplicité de la vie d'amnésique. Écoute, Moncef, il faut pourtant que tu acceptes. Toute notre vie avec notre belle morale et notre chère liberté, cela consiste en fin de compte à nous accepter tels que nous sommes... Ces dix-huit ans d'asile pendant lesquels tu t'es conservé si pur, c'est la durée exacte d'une adolescence, ta seconde adolescence qui prend fin aujourd'hui. Tu vas redevenir un homme, avec tout ce que cela comporte de taches, de ratures et aussi de joie. Accepte-toi et accepte-moi, Moncef.
;o)
Abasourdi
Une autre preuve, qui s'ajoute aux autres, attestant que Marzouki n'est pas démocrate mais certainement un dictateur est qu'il ne reconnaît pas une défaite incontestable avalisée par toutes les missions d'observation. Plus grave: le message codé adressé à ses partisans est: "Aux prochaines élections si je ne gagne pas, c'est qu'il y a eu triche, même si je ne le dénonce pas!". Imaginons les conséquences! Cet homme est vraiment dangereux pour la démocratie.
Durant son règne d'un an qu'il a rallongé, très démocratiquement, de deux ans, il a effectivement assuré la sécurité et la stabilité, mais certainement celle des terroristes plutôt que celle du pays.
Un bon point quand même il n'a pas divisé le peuple cette fois, pas d'appel à la fitna, mais connaissant maintenant l'instabilité et l'ambition incroyable du personnage, mieux vaut ne pas se féliciter prématurément.
Le domaine des droits de l'homme lui seyait beaucoup mieux. Mieux: il le protégeait contre lui-même.