
Le ministre des Finances, Slim Chaker, a été auditionné, lundi 16 novembre 2015, par la commission des finances, du développement et de la planification, à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). L’objectif était de débattre du projet de la Loi de finances 2016.
Le ministre des Finances veut à travers la Loi de finances 2016 agrandir la base d’imposition sur la valeur ajoutée, permettant de retrouver le droit fiscal de l’Etat sans causer du tort aux consommateurs.
M. Chaker a indiqué que l’Etat veut que la taxe sur la valeur ajoutée passe de 6% à 7,92%, soulignant que le gouvernement a besoin de cet argent pour financer des projets.
Les articles 22 et 23 de la Loi de finances 2016 a créé une polémique : les élus craignent des répercussions sur les prix des produits.
En réponse, le ministre a expliqué que les seuls bénéficiaires de cette base sont les vendeurs de gros et de détail, soulignant que ni l’Etat ni le consommateur final ne seront touchés par cette mesure.
En outre, Slim Chaker a indiqué que la réduction des droits de douane décidée par le ministère et dont le coût s'élève à 150 millions de dinars (MD) permettra au pays de réaliser dans 3 ans des recettes annuelles oscillant entre 450 MD et 900 MD.
Chaker a ajouté que les exonérations douanières proposées par le ministère visent à lutter contre la contrebande et le commerce parallèle.
Il a relevé que les études réalisées par le ministère ont fait ressortir que ces exonérations douanières proposées pour plusieurs produits, autres que les produits agricoles et industrialisés localement sur le marché tunisien permettront de réaliser dans 3 ans, des recettes entre 0,5 point et 1 point, du produit intérieur brut (PIB) qui est de l'ordre de 90 milliards de dinars.
Le ministre a relevé que les statistiques du ministère démontrent que la réduction des droits sur l'importation des bananes et pneus au cours des années écoulées a permis d'augmenter les recettes de l'Etat, suite à l'entrée de plusieurs importateurs en contrebande dans les circuits organisés.
M. Chaker a fait savoir que les réformes inscrites dans le projet de la loi de Finances 2016 concernant la douane "demeurent des mesures réalistes" prises par le ministère après avoir pris connaissance des expériences d'Etats ayant traversé les mêmes étapes de transition que la Tunisie vit actuellement.
Autre point, Slim Chaker a affirmé que les constructeurs automobiles, non européens, désirant entrer sur le marché tunisien, doivent négocier avec le gouvernement.
Il a indiqué que toute éventuelle négociation examinera les opportunités pour la Tunisie de tirer profit de l’entrée de ces sociétés, notamment en matière de création d’emplois et d’exportation des produits tunisiens vers leurs pays.
Il a, dans le même cadre, rappelé que les accords de coopération entre la Tunisie et l’Union Européenne qui datent de 20 ans, ont permis de développer une industrie de composantes automobiles européennes en Tunisie outre la création de postes d’emplois, ce qui nécessite la protection de ces industries.
Et d’ajouter que la Tunisie négociera avec les constructeurs automobiles asiatiques (chinois et iraniens) désirant entrer sur le marché tunisien. «Ces sociétés ne peuvent pas entrer sans contrepartie», a souligné le ministre, ajoutant que la Tunisie appliquera les taxes douanières (20%) sur ces sociétés.
I.N avec TAP
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