L'on sait que, vers la fin des années 2010, c'est-à-dire vers 2008-2009 (on ne va quand-même pas rééditer le débat sur le passage à l'an 2000 !), la Centrale syndicale, ayant mené, comme le Gouvernement, des études sur la question, avait vainement réclamé un débat ou des discussions sur les origines du déficit (la démographie n'étant pas la seule en cause, puisqu'il y a aussi des pratiques de non déclaration de salariés, de déclarations minorées, de retards de versement de cotisations prélevées, les départs à la retraite anticipés, les validations de périodes assimilées à des périodes travaillées, le travail précaire, la sous-traitance de main d''uvre, etc').
Les choses se sont, depuis lors, fortement et trop rapidement dégradées, on le voit. Et le contexte national a, entretemps, bien évolué.
Un audit approfondi, piloté par une commission associant toutes les parties concernée (assurés sociaux compris) et dont les résultats seraient mis sur la table d'un véritable débat national, est non seulement nécessaire mais impérieux pour comprendre comment et pourquoi l'on a pu en arriver à ce gouffre, prospecter et identifier les chemins de sortie possibles et leurs « coûts » respectifs, mais aussi pour s'assurer de la mesure dans laquelle tel ou tel aspect d'une réforme à concevoir est légitime, équitable et mérite tels sacrifices. Il faudra bien, enfin, en finir avec ces situations où tout le monde se retrouve à prendre ou à se voir dicter des mesures, le dos au mur. Même si le mur en question est un brin verdoyant !