Depuis vendredi 26 juin 2015, jour de l’attaque meurtrière de l’hôtel de Sousse, plusieurs témoignages ont été livrés par des témoins oculaires permettant de mieux comprendre ce qui est arrivé durant ce Bloody Friday.

Amir Ben Hadj Hassine, jeune citoyen habitant à quelques mètres de l’hôtel, dit se trouver chez lui lorsque l’attaque a commencé. Sur sa page Facebook, il explique avoir entendu des coups de feu vers 11h50. Il a alors aperçu des touristes s’enfuyant en courant. Il est descendu voir ce qu’il se passait. C’est alors qu’il est resté choqué face à la scène qui s’est offerte à lui en s’approchant de la plage de l’hôtel Imperial. Les victimes jonchaient le sable, pendant que le tireur se dirigeait vers la piscine de l’hôtel. Les témoins ont alors vu une vedette de la Garde maritime arriver aves deux agents à bord. Cependant, selon Amir, seul un agent a voulu descendre, et n’est rentré dans l’hôtel qu’en étant accompagné des personnes présentes. A l’intérieur, tous ont dû s’enfuir de nouveau en entendant le bruit d’une explosion. En retournant sur la plage, ils ont trouvé le deuxième agent à l’eau, expliquant qu’effrayé par le bruit de l’explosion, il est tombé. Toujours selon Amir, c’est grâce aux Tunisiens présents à ce moment là que de nombreux touristes ont pu être sauvés.

Amir continue de raconter également qu’un des animateurs de l’hôtel est allé voir le premier agent et lui a demandé de lui passer son arme si celui-ci avait peur d’entrer. L’homme aurait donc pris l’arme de l’agent, mais malheureusement, il n’a pas sus’en servir et ce alors que le terroriste observait la scène. Mais bizarrement, ce dernier n’a eu aucune réaction. Le témoin affirme en outre que l'assaillant n’a pas tenté de s’en prendre aux Tunisiens qui essayeient de l’arrêter et repartait à chaque fois qu’on s’interposait entre lui et les touristes en toute sérénité.

Le témoignage d'Amir a été soutenu par John Yeoman, un Britannique résidant dans l’hôtel Bellevue, voisin de l’Imperial Marhaba. Il explique ainsi au Mirror OnLine que dès le début de l’attaque, le personnel de l’hôtel a formé un bouclier humain, afin de tenter de protéger les résidants de l’hôtel. « C’est magnifique ce qu’ils ont fait. Le personnel était en ligne et lui criait : ''nous ne te laisserons pas passer''. L’obligeant ainsi à s’éloigner des résidents de l’hôtel». Selon John, les « figurants » sur la photo qui circule depuis l’attentat sur les réseaux sont donc ces Tunisiens qui étaient prêts à donner leur vie pour sauver les touristes. « Ceux à l'arrière-plan ont formé un bouclier humain pour protéger un autre hôtel, ils n'observent pas. Ils ont sauvé beaucoup de vies. », peut-on lire sur son compte Twitter.

Autres héros de la journée, Sahbi, employé de la base nautique du Port El Kantahoui a raconté à BFM Tv comment lui et ses collègues ont caché entre 150 et 200 touristes dans les caves du centre de thalasso. Et de rajouter que ce terroriste ne représente en rien les Tunisiens. Ou encore, Moncef, un maçon qui, du haut de l’immeuble où il travaillait, a lancé des morceaux de carrelage sur l’assaillant qui venait de sortir dans la rue.

Finalement, le tueur sera stoppé 45 minutes après le début de son attaque par le chef de la patrouille, arrivée peu après qu’il ne soit sorti de l’hôtel, selon de nombreux témoignages. L’officier lui a logé une balle dans la tête, le tuant sur le coup. Amir décrit ainsi la scène : «Un véhicule des forces de l’ordre est arrivé. Les agents ont tiré des balles qui sont passées à côté de nous, se logeant dans des voitures et des immeubles. Le tueur ne leur prêtait pas attention. Il aurait pourtant pu s’enfuir facilement. »

C.Z.B.

 Crédit photo : Le Monde