
Dans un communiqué rendu public en fin de cette journée du mardi 24 mars 2015, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), dresse un état des lieux enmatière de traitement par les médias de la dernière opération terroriste ayant frappé le musée du Bardo.
La HAICA estime, ainsi, que les médias audiovisuels, en dépit de leurs efforts pour fournir l’information aux citoyens, ont commis certaines entorses sur le plan professionnel et qui consistent, notamment, en ce qui suit :
-Le souci de certains médias audiovisuels à avoir le scoop à travers les reportages en direct, ce qui peut faire exposer la vie des gens aux dangers et entraver la bonne marche des actions sécuritaires
-La prolifération des rumeurs présentées par certains médias comme étant des informations de sources sûres, ce qui porte préjudice à la crédibilité du secteur et à l’intérêt général
-Le recours par certains médias à des témoins oculaires pour avoir l’information et leur contentement d’une seule source, ce qui est contraire aux règles élémentaires de la profession
-La prise de position par certains journalistes qui se sont illustrés par leur ton coléreux et par leur manque de retenue, ce qui les fait tomber dans un discours violent et haineux.
-La diffusion de scènes choquantes alors qu’il fallait tout faire pour protéger les enfants et les personnes fragiles en se limitant à ce qui est nécessaire pour fournir l’information au citoyen
-La contradiction dans les déclarations des sources officielles alors qu’il fallait une approche de communication gouvernementale claire
La HAICA, met l’accent, dans le même communiqué, sur le fait que la liberté d’expression et de la presse constitue une des constantes dans la lutte contre le terrorisme et rappelle que ce fléau prolifère davantage en l’absence des libertés et lorsqu’il y a un déficit en matière de respect des droits de l’Homme.
Et partant de ces principes, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle appelle à l’attachement au professionnalisme dans la présentation des informations justes et précises tout en faisant preuve de respect de la déontologie.
La HAICA conclut son communiqué par un double appel. D’abord en mettant en garde contre tout ce qui peut aider les terroristes dans leur stratégie de propagation de la peur et de la terreur parmi les citoyens d’où le souci de bannir le recours au sensationnalisme.
Ensuite, en priant les différentes parties concernées à faciliter la tâche des journalistes à parvenir à l’information et à garantir leur protection tout en réclamant aux autorités compétentes, dont notamment le gouvernements et autres départements ministériels, d’adopter une démarche communicative permettant aux médias d’accomplir leur mission sur le même pied d’égalité et d’éclairer l’opinion publique à l’intérieur et à l’extérieur du pays.