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Chroniques
S'il vous plaît, donnez-nous des leçons !
03/12/2014 | 16:16
3 min

Par Marouen Achouri


Tout le monde s’accorde à dire que l’un des seuls acquis tangibles de la révolution est la liberté d’expression. Toutefois, il parait que les journalistes tunisiens sont des amateurs, des idiots qui ne connaissent pas leur métier. Par conséquent, on a besoin de leçons venant des sommités de ce monde en matière de journalisme, d’analyse et même d’écriture.
Nous, pauvres journalistes tunisiens, on peut être achetés pour presque rien. Nous sommes également des nostalgiques de l’ancien régime – c’était tellement mieux quand on ne pouvait pas s’exprimer !-, des adeptes du benalisme sans Ben Ali selon le grand Vincent Geisser.

Nous devons nous rendre à l’évidence : on a besoin de leçons de journalisme pour faire notre métier. Nos amis qataris ont été les précurseurs dans ce domaine en nous faisant profiter gratuitement de leur science du journalisme à travers la chaîne Al Jazeera. D’ailleurs, l’un des grands maîtres en la matière est Fayçal Kacem, ça c’est du grand journaliste ! Un éditorialiste courageux qui n’hésite pas à insulter Béji Caïd Essebsi et à lui dire ses quatre vérités sur antenne (voir ici sa vidéo), un journaliste qui s’astreint aux faits, qui ne va pas dans les analyses douteuses et qui reste toujours respectueux ! Lui, ce n’est pas un média de la honte, comme nous autres médias tunisiens. Il faut se rendre à l’évidence, on a besoin de leçons de journalisme, d’éthique et de démocratie venant du Qatar ! D’ailleurs, Fayçal Kacem parlera certainement un jour du poète emprisonné au Qatar, car il a osé évoquer la révolution tunisienne et a souhaité un tel soulèvement dans son pays. Fayçal Kacem parlera certainement un jour du journaliste tunisien Mahmoud Bouneb retenu au Qatar contre sa volonté depuis plus de deux ans. Il faut juste attendre qu’il finisse d’analyser la situation politique en Tunisie. Nous devrions tous nous inspirer de l’honnêteté intellectuelle de Fayçal Kacem, de son courage et de son intégrité.

D’autre part, nous journalistes tunisiens, nous devrions prendre exemple sur les analyses pertinentes et objectives de Vincent Geisser. Ce scientifique est quand même parvenu à écrire tout un livre sur Mustapha Ben Jaâfar, c’est dire son talent ! Il s’est attaqué courageusement à un autre journaliste qui s’appelle Samy Ghorbal et son magazine Jeune Afrique (voir ici notre article à ce sujet)
Quel courage ! Quelle pertinence ! Quelle profondeur ! Vincent Geisser nous alerte sur la « triste réalité du journalisme en Tunisie ». On devrait tous s’incliner en signe de reconnaissance à ce chercheur émérite qui ne cesse de nous alimenter, gracieusement lui aussi, par ses analyses et ses lectures. Quelle chance avons-nous en Tunisie que M. Geisser, chercheur à l’institut français du Proche-Orient (c’est dire !), ait lâché tout le Proche-Orient pour s’occuper de la Tunisie ! On devrait le prendre pour exemple et nous inspirer de ses méthodes et de son discours. Samy Ghorbal n’aurait pas dû faire un reportage, il aurait dû faire un livre comme Vincent Geisser. Bah oui…

Nous journalistes tunisiens, on devrait être plus à l’écoute et nous inspirer des médias mondiaux et français particulièrement comme Libération, Le Monde ou encore Le Figaro. Evidemment, ces journaux n’ont aucun positionnement politique et ne défendent pas une certaine vision des choses ! Ce sont des journaux qui traitent l’information en toute neutralité, en toute objectivité et sans raccourcis surtout. Ce sont les médias français qui, pour couvrir le résultat des élections législatives, parlaient de la victoire des « laïcs » de Nidaa Tounes contre les islamistes d’Ennahdha. On aurait dû faire pareil, ça nous aurait facilité la tâche.
Il faut savoir qu’il y a 11 millions de journalistes en Tunisie. Tout le monde a son mot à dire sur la pratique journalistique et, évidemment, tout le monde connaît le boulot des journalistes mieux que les journalistes.
On devrait par conséquent être plus à l’écoute de notre public, de celui qui vous insulte parce qu’il a lu un titre, de ceux qui tirent des analyses de plusieurs paragraphes à partir d’une une de journal, de ceux qui insultent les rédacteurs au lieu de critiquer le contenu de leurs articles. Pourquoi dire qu’un article est mauvais quand il est plus facile d’accuser son auteur de corruption ? Pourquoi se donner la peine de lire tout un article quand il est plus facile de rester planqué derrière son écran et son pseudo et dire des insanités sur d’autres personnes ?
On devrait se mettre sérieusement à apprendre et à s’inspirer des éminences grises qui ont pris la peine de nous donner des leçons, bah oui…
03/12/2014 | 16:16
3 min
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Commentaires (19) Commenter
Rebelote
G&G
| 04-12-2014 16:11
le 04/12/2014 La Tunisie retourne à la case de départ
Aprés une trêve d'un mois REBELOTE
Le 04/12/2019 Un million de chomeurs
@ HASHTAG
ODIN
| 04-12-2014 13:46
je vous affirme que je ne vous englobe pas dans quoi que ce soit.Au contraire je me faisais de vous une idée positive.Si je me suis adressé à vous,c'était pour vous signifier mon désaccord et surtout mon étonnement.Vous connaissez mieux que moi le pouvoir des médias(même de caniv....)!
Et lorsque votre pays et ses médias sont attaqués et diffamés,vous ne pouvez pas et n'avez pas le droit de rester indifférent ou regarder ailleurs.
Au risque de me redire monsieur hashtag,vous n'étiez concerné que par la première phrase qui est :je ne suis pas d'accord avec vous.Donc le reste ne vous était pas destiné.C'est juste mon analyse.
Et pour conclure je vous affirme que vous plus cultivé que moi.
PS:monsieur hashtag,vous m'avez fait de la peine.
Cordialement,
@ Abel chater
nazou
| 04-12-2014 10:56
Aucun tunisien ni aucun journaliste tunisien, ne songerait à insulter les français pour leur choix de vote !!!!!
Ce scribouillard ne donne pas seulement son avis, il dénigre les tunisiens qui ont votés BCE !!!
De quel droit ? Sommes nous, à ce point là soumis pour accepter n'importe quel donneur de leçons ?
Aujourd'hui il critique les"bajboujiens" , et demain il viendra vous dire comment faire votre prière !!!
Notre cuisine interne EST notre affaire !!!
à ODIN
Hashtag
| 04-12-2014 10:10
1- Vous devriez lire mon commentaire dans sa totalité, au lieu de vous arrêter au simple titre.
2- Vous avez donné votre avis, je le respecte, respectez le mien ! Nous sommes censés vivre dans une démocratie et toutes les opinions démocratiques doivent s'exprimer et être respectées.
3- Je ne prétends pas détenir la vérité révélée, je ne sais pas vous ... ?
4- Je suppose que m'englobez dans ceux que vous désignez comme incultes et ignorants politiquement. Libre à vous de penser cela.
5- Les deux protagonistes dont nous parlons ne sont pas ou peu connus de la population tunisienne (du moins l'un d'entre eux). Personnellement je ne regarde JAMAIS Aljazira et je suis fier de ne connaitre ni l'un, ni l'autre. Aujourd'hui on ne parle que d'eux (du moins dans la sphère des "cultivées et des commentateurs politiques".
6- Notre échange aurait pu avoir un contenu plus républicain et plus serein. Je me serais peut être rapproché de votre point de vue, je suis ouvert d'esprit, j'apprends tous les jours, mais vouloir venir me donner des leçons est un peu grossier et maladroit (désolé pour les termes).
Cordialement.
Tiens @leon
salahtataouine
| 04-12-2014 10:00
en ce 4 decembre la photo de deux HOMMES
Des tunisiens ....des patriotes ...........des grands parmi les grands de ce monde ..........leur claivoyance nous manque


https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10200102122910595&set=p.10200102122910595&type=1&theater
Democratie et liberté d'expression
La Démocratie c'est autant dire qu' accepter ce qui est dit. Pas toujours des compliments mais aussi des critiques.
| 04-12-2014 09:56
Marouen, tout le monde a le droit de s'exprimer, critiquer et ne pas être d'accord. C'est un droit que je pense est important à accepter.
Il est important que le lecteur accède à tout en termes d'opinion et de lectures et fasse son tri et son choix. Le lecteur finira par sélectionner ce qu'il aime, mettre aux oubliettes ce qui ne lui plait etc...
C'est dans la qualité, la perspicacité, l'honnêteté du journaliste à apporter l'information et bien sûr l'analyse pertinente que les journalistes tunisiens feront qu'ils gagneront la fidélité de leurs lecteurs.
Cette fidélité est me semble-t-il acquise aujourd'hui. Vous en avez les preuves.
Je suggère que vous soyez ouverts aux critiques, que vous en faites comme vous le faites ici une relecture pour réfléchir sur ce que le journalisme Tunisien fait de bien et ce qui peut être amélioré après des années où il a été « muselé ». Tout est perfectible vous êtes d'accord ? Qui peut prétendre à la perfection ?
De plus, vous n'êtes pas obligés de répondre à toutes les critiques comme vous n'êtes pas obligés de répondre à toutes les provocations. D'une part vous leur donnerez trop d'attention ce qui justement est recherché par les provocateurs et leur donne 1-0. Vous pourrez concentrer votre énergie positive ailleurs. De plus, toutes les critiques même les plus négatives et féroces sont une opportunité pour apprendre. Tournez les donc à votre avantages.
Et n'oubliez pas, avec sa révolution, la Tunisie veut rentrer sur la scène des pays démocratiques. Cette scène a des codes, des règles et des conditions. Elle a des avantages et des inconvénients. Si on veut jouer sur ce terrain, il faut accepter ces règles du jeu, les maitriser et s'en servir à son avantage. Réagir par la défensive quand on est critiqué n'est pas toujours une stratégie gagnante.
Pour ma part, en tant que Tunisienne, je ne souhaite pas voir la presse de mon pays sur la défensive dès qu'elle est critiquée par l'extérieur. Par sur une offensive agressive non plus car ça leur donnera plus d'arguments à critiquer. Ne pas répondre à ces provocations est souvent une stratégie gagnante.
En attendant concentrez votre énergie sur l'essentiel. Transformez votre colère et votre rage en énergie positive constructive et continuez à nous servir des bons articles et analyses.
Vos lecteurs les lisent, apprécient certains, moins d'autres mais, ils reviendront vers vous. C'est le plus important.


La modestie corrige et renforce l'information
rifal
| 04-12-2014 09:05
svp, en toute profession, la modestie, grande qualité, veut que l'on accepte toutes les leçons d'où qu'elles viennent. Il n'y a aucun mal à cela. Mieux, elle corrige et renforce le fond et la forme de l'information.
Leçon
Léon
| 04-12-2014 08:39
Quoi de meilleure leçon que l'état de la Tunisie actuelle suite à votre merdolution (merci Nazou pour le vocable).
Quoi de meilleure leçon que l'on ne bâtit JAMAIS de bonnes choses sur des mauvais sentiments, en particulier la haine, la jalousie, la prétention et le régionalisme.
Quoi de meilleure leçon que l'on a beau s'employer à présenter sa révolution sous de nobles bannières, les vérités émergent toujours.
Quoi de meilleure leçons que le fait que vous l'avez eu dans le bas-bas par des sionistes qui vous sont bien supérieurs et bien plus intelligents.
Quoi de meilleure leçon que celle qui vous a appris qu'il ne faut pas troquer sa demeure de bonheur contre un éventuel château au risque de se retrouver dans un gourbi.
Vous êtes aujourd'hui dans une Tunisie ressemblant à un gourbi. Dans un gourbi, on a beau voter, cela ne change pas notre condition. D'ailleurs quoi de meilleure leçon qu'il ne faut jamais essayer de ressembler à d'autres.
Salutations.
Léon.
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES (LA meilleure des leçons).
Parles-tu de Journalistes et du journalisme ou de business et de gagne-pain
Abel Chater
| 04-12-2014 00:18
Les plus grands perdants de la transition démocratique en Tunisie, sont ces "Khobsistes" qui se nomment journalistes.
Il paraît que tu ne lises même pas ton propre journal électronique de BN, ni que tu sois au courant de la censure imposée à ceux qui ne suivent pas la ligne, le tracé et le graphisme imposés par une rédaction et par des modérateurs, aux services de Nidaa Tounes et de ses financiers.
J'ai regardé l'émission de Fayçal Kacem et je trouve sa description de Béji Caïd Essebsi, inappropriée, indécente et malhonnête, bien qu'elle soit véridique, parce qu'il n'est pas du rôle d'un journaliste de s'acharner sur quelqu'un, même s'il était son propre ennemi. Toutefois, Fayçal Kacem a invité un autre qui a défendu la cause de Nidaa Tounes et de Béji Caïd Essebsi, mais ici à Business News, ils censurent et interdisent la parution de n'importe qu'un autre avis contraire au leur. Et c'est là le vrai crime médiatique.
Il faut que tu saches, qu'il n'y a pas de journalisme sans neutralité et sans impartialité. La prise de position n'est pas permise dans les démocraties. Un journaliste qui ne travaille pas suivant la règle du miroir, qui reflète la vérité et laisse la liberté à ses lecteurs de penser comme bon leur semble, n'est pas un journaliste. Il est un mercenaire aux services d'un donneur d'ordres.
Qu'un éditorialiste quelconque vomisse tout ce qu'il pense, ça c'est acceptable, mais que tout un journal parraine un parti politique, tout en s'acharnant sur ses adversaires par toute sorte de mensonges et d'intrigues, puis veut jouer au démocrate, là alors, il se moque du monde entier.
Presque chaque parti politique possède son journal. L'UGTT a son journal. Des organismes ont leurs journaux. Des équipes de football ont leurs journaux et leurs revues. Tous ces journaux, magazines ou revues ont le plein droit de défendre leurs causes et d'être partiaux, aux services de leurs commanditaires qui les financent. Celui qui les achète ou qui les lit, demeure conscient de sa propre faute, ou qu'il veuille que ça soit de la sorte et qu'il l'encourage dans ce sens.
Mais qu'un journal, même électronique qu'il soit de la sorte de Business News, qui jouait à la presse libre, neutre et indépendante, ayant viré le sens de «Business News» en un forum de liberté d'expression, sans presque aucune «Nouvelle d'affaire=Business News», puis se retourne sur ses propres lecteurs qui le tiennent en vie, pour leur dire «douilliou!», j'appartiens à tel parti politique et je hais telle personne. Celui qui m'aide à réaliser mon but, sera le bienvenu et il peut à son tour verser tout son venin et tous ses mensonges dans la même corbeille. Les autres seront automatiquement muselés et censurés. Ça devient de l'escroquerie qui n'a aucun lien avec le journalisme, ni de près, ni de loin.
Le Business devient malhonnête et le journalisme est trahi.
Sinon, cher Marouan, tout un chacun pourrait créer un journal électronique pour sa propre cause personnelle. Il pourrait le faire même pour dénigrer ses ennemis ou ses concurrents dans un autre domaine ou même, pour provoquer quelqu'un dans le but de l'exploiter et de lui demander une rançon, pour ne pas lui détruire sa réputation par toute sorte de mensonges de désinformations intrigantes.
Si c'est ça et si c''est cela ta compréhension et ta théorie du journalisme, alors Au revoir et merci.
@hashtag et autre
ODIN
| 03-12-2014 22:41
Je ne suis pas d'accord avec votre attitude et vos raisonnements.Vous raisonnez comme si il s'agissait du voisin du coin.Et je remarqué ça souvent : " oui il ne faut pas faire attention a lui" ,oui il faut l'ignorer" ,oui il ne faut pas lui accorder de l'importance" etc etc etc.vous ne pensez pas aux torts que ça peut causer.vous n'imaginez pas les dégâts et les ravages que ces mercenaires peuvent provoquer avec leur propagande.Il y a tellement de crédules.même chez les diplômés.Car alphabétisé ne veut pas dire cultivé.Et surtout politiquement.
Et je veux surtout encourager nos journalistes à répliquer et riposter sans faiblesse ni concession.
Bravo Marouen !