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Hamed Karoui : L'instance Vérité et dignité est une entité vengeresse qui n'ira pas loin
20/06/2014 | 1
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Hamed Karoui : L'instance Vérité et dignité est une entité vengeresse qui n'ira pas loin
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Invité sur le plateau de l’émission Ness Nessma et interviewé par Mariem Belkadhi, Hamed Karoui, président du Mouvement destourien, a fait un tour d’horizon à propos de la situation actuelle en Tunisie surs les divers plans, politique, économique, sécuritaire et social.

Concernant le paysage politique futur, M. Karoui a indiqué que son parti figurera sur la scène et les urnes confirmeront son poids réel, car la réalité du terrain n’est pas celle des sondages selon ses dires, avant d’ajouter que Nidaa Tounes a le mérite d’avoir fait équilibrer le rapport des forces politiques, mais il n’a pas su fructifier l’élan de sympathie qu’il a pu se procurer.
En effet, Nidaa Tounes a su être un parti-refuge profitant d’un vide politique, mais il n’a pas su rassembler tous les Destouriens après en avoir dit beaucoup de mal lors de la réunion de Monastir en 2013. « Ce parti sera présent après le prochain scrutin, celui d’Ennahdha et le Mouvement des destouriens aussi », a-t-il dit en substance et en toute assurance.

A propos de la prochaine étape, Hamed Karoui estime qu’aucun parti ne peut gouverner tout seul même s’il obtient plus de 50% des suffrages, car en Tunisie, l’opposition es t trop forte, même si elle est minoritaire, et peut exercer une pression forte grâce aux manifestations et aux sit-in, d’où la nécessité d’opter pour un gouvernement d’union nationale qui réunira, autour de lui, le maximum de soutien.

Quant à la question du consensus autour d’une personnalité pour le poste de président de la République, M. Karoui juge que ce poste n’a aucune importance vu ses prérogatives pratiquement inexistantes. « Un président de la République ne peut rien changer aux conditions de vie des citoyens. Et ce n’est sûrement pas avec les départements des Affaires étrangères et de la Défense qu’il va pouvoir le faire, puisque c’est le gouvernement qui détient la réalité du pouvoir », a-t-il précisé encore.
Et puis, il n’y a pas de leader qui puisse réunir un consensus autour de lui vu que la révolution du 14 janvier 2011 n’avait pas de chef, autrement dit, il n’y avait pas de nom pouvant se targuer d’être le sauveur du pays, a-t-il enchaîné. « Bourguiba a sauvé le pays du colonialisme et a eu un plébiscite de tous les citoyens à l’aube de l’indépendance. Ben Ali a sauvé le pays en 1987 et il a eu un plébiscite de la part de toutes les composantes politiques à l’époque. Je le dis et je le répète, parce que c’est l’histoire et personne ne peut effacer ou modifier l’histoire», a-t-il martelé.

Revenant à l’idée d’un gouvernement d’union nationale, M. Karoui estime que « tous les partis peuvent y participer sauf ceux de l’extrême gauche et ceux de l’extrême droite. Les premiers, représentés par le Front populaire continuent à tenir un discours et des idées irréalistes et dépassés, et les seconds n’ont pas de place parce qu’ils veulent changer le modèle de société dans le pays », selon ses propres dires.

Prié de donner son avis sur un éventuel maintien de Mehdi Jomâa après les élections, le chef du Mouvement des destouriens dit : « pourquoi pas, mais, c’est difficile à faire accepter par des partis qui auraient effectué leurs campagnes pour faire leur entrée au prochain parlement sans pouvoir récolter les fruits de leur succès. Ce serait absurde», ajoute-t-il.

A une question, enfin, sur le rôle de l’Instance Vérité et Dignité et la polémique qu’elle a soulevée, Hamed Karoui répond d’une manière catégorique : « Elle n’ira pas loin ». D’abord parce que ses membres sont élus par une instance politique, en l’occurrence l’Assemblée nationale constituante. Ensuite, assure M Karoui, parce que ses intentions sont affichées et sont fondées sur la vengeance, alors que le principe de la justice transitionnelle prône l’audition, la reddition de comptes et la réconciliation, ce qui n’est pas le cas pour cette instance présidée par Sihem Ben Sedrine.
« Et puis, conclut-il, qui dit que cette Instance restera avec le prochain Parlement qui aura la latitude de modifier les textes et les lois la régissant », car il ne faut perdre de vue que les lois votées par l’actuelle ANC n’ont aucun caractère sacré et le prochain Parlement sera souverain, bien entendu, en justifiant les rectificatifs proposés. « En tous les cas, nous ne nous laisserons pas faire et nous saurons nous défendre face à cette instance aux velléités vengeresses », a t-il tenu à affirmer en substance en fin de son intervention.

20/06/2014 | 1
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