Le leader d’Ennahdha Rached Ghannouchi a tenu, ce jeudi 15 août 2013, une conférence de presse dans laquelle il a explicité la position de son mouvement par rapport à divers sujets marquant la situation dans le pays.

Ainsi, cheikh Rached a rejeté entièrement l’idée de la dissolution de l’ANC, la présentant comme farfelue, notant que la majorité des partis sont pour le maintien de cette instance qui protège du vide. Il s’est prononcé, aussi, contre la chute du gouvernement car le dernier remaniement a pris 6 mois. Il est contre la mise en place d’un gouvernement issu d’une quelconque Instance de salut national, notant qu’un gouvernement de technocrates ne répond pas aux besoins actuels du pays. Ceci dit, il n’est pas contre un gouvernement d’union nationale qui regroupe toutes les forces politiques.

D’autre part, le leader d’Ennahdha ne comprend pas pourquoi parle t-on de crise dans le pays, puisque la constitution est presque prête et l'ISIE presque constituée. Pour lui, parler d'impasse est exagéré, il suffit de reprendre les travaux de l’ANC et l’ISIE sera formé dans une semaine au maximum alors que la constitution sera prête avant fin septembre, pour une clôture des travaux avant le 23 octobre. Donc, il appelle a la reprise des travaux de l’ANC et souligne que personne n'a le droit de bloquer une institution élue, proposant dans ce contexte que l’agenda qu’il propose soit voté pour acquérir force de loi.
Même s’il reconnaît qu’il y a eu des erreurs et des retards notamment dans la gestion des dossiers de la justice transitionnelle et des hommes d'affaires, pour lui, la seule issue qui existe est le dialogue et surtout de s’accrocher aux institutions de l’Etat.

Concernant l’Egypte, Rached Ghannouchi a condamné fermement ce qu’il appelle «le massacre égyptien», notant que certaines parties se proclamant démocrates ont fêté ça. Il s’est adressé aux islamistes égyptiens : «votre sang va gagner contre l’armée, votre pacifisme vaincra les balles et les massacres. Ne répondez pas à la violence par la violence quelques soient les sacrifices qu’il faudrait faire !». Il a appelé la communauté internationale à soutenir le peuple égyptien contre une dictature sanguinaire.
Aux Tunisiens, cheikh Rached appelle à l’union et au consensus et à retenir la leçon égyptienne pour empêcher l’émergence d’un "Sissi" en Tunisie.