En marge de la visite d'Etat du président français, François Hollande, en Tunisie, Christian Peugeot, Directeur des Affaires Publiques au sein du Secrétariat Général du Groupe PSA et délégué aux relations extérieures, est venu s’enquérir des relations de son groupe avec les concessionnaires tunisiens de la marque, Aures et Stafim.
A cette occasion, Christian Peugeot a accordé une interview exclusive à Business News durant laquelle il a dressé un panorama de la situation générale du groupe PSA, premier constructeur automobile français.
Il a commencé par démentir toute intention de la famille Peugeot de se retirer du groupe PSA et a déclaré que les rumeurs concernant la vente des parts de la famille étaient sans fondement. Ces rumeurs ont été publiées par des journaux français de renom.

A propos des résultats de son groupe, Christian Peugeot a poursuivi en déclarant que les ventes avaient connu une chute suite à la crise en Europe. En effet, les ventes de véhicules ont chuté de 25% entre 2007 et 2012 avec une tendance baissière en 2013. Cette chute des ventes a entrainé une contraction des moyens de production du groupe sur plusieurs sites. Toutefois, M. Peugeot a déclaré que le groupe espère avoir atteint le plancher minimum et que les ventes repartiront désormais à la hausse.
Il a également expliqué que le marché traditionnel du groupe est l’Europe du sud, zone la plus atteinte par la crise. En tant que leader sur ce marché, il est logique que le groupe PSA soit celui qui souffre le plus. Cette crise conjoncturelle a provoqué des pertes pour le groupe PSA, notamment durant l’exercice 2012, mais l’entreprise peut se reposer sur ses 10 milliards d’euros de fonds propres pour assurer la bonne santé financière du groupe.

Entamant le volet tunisien de l’entretien, Christian Peugeot a exposé la stratégie du groupe PSA. Celle-ci s’articule autour de deux axes principaux. Le premier concerne la favorisation de la fabrication de pièces automobiles en Tunisie. Cette volonté du groupe PSA est concrétisée par le volume d’achat que celui-ci effectue : Ce volume a augmenté de 50% en 2012 atteignant la somme de 361 millions d’euros en chiffre d’affaires.
Le deuxième axe de développement concerne la vente de voitures à travers les représentants de la marque en Tunisie à savoir Stafim et Aures.
La présence des marques de PSA en Tunisie sera ainsi accentuée par l’ouverture d’agences sur tout le territoire tunisien, avec un soin particulier porté aux services divers (accueil, marketing, service après-vente…).
Cette volonté d’accentuer la présence du groupe en Tunisie s’accompagne d’investissements divers effectués dans le pays.

Christian Peugeot nous a également parlé des relations avec l’administration tunisienne et des discussions qui ont eu lieu en marge de la visite d'Etat du président français. Le responsable du groupe PSA a assuré que les autorités tunisiennes ont été parfaitement compréhensives de la volonté du groupe d’augmenter ses opportunités d’importation de véhicules en Tunisie. D’après M. Peugeot, cette demande du groupe PSA a été jugée légitime par les autorités tunisiennes. Il a souligné qu’il y avait une réelle prise de conscience de la part des autorités tunisiennes concernant ces problématiques.
Toutefois, ceci n’infléchira pas la volonté du groupe PSA de consolider sa présence historique en Tunisie.
Le groupe compte renforcer son activité industrielle en rappelant également qu’il emploie d'une manière indirecte 10000 personnes en Tunisie sur un total de 80000 emplois dans le secteur de l'industrie des composants automobile en Tunisie.

Avec Christian Peugeot, nous avons également abordé le sujet de la vente des parts de l’Etat dans l’entreprise Stafim, représentant du groupe PSA pour la marque Peugeot. Rappelons dans ce cadre que l’Etat tunisien détient des parts dans cette entreprise qui avaient été confisquées suite à la révolution. L’Etat compte mettre en vente ces parts et un appel à candidatures est déjà publié dans ce sens. Le dernier délai de remise des offres est fixé pour aujourd'hui lundi 8 juillet. A la question de savoir si le groupe PSA aura son mot à dire dans le choix de l’acheteur, Christian Peugeot a répondu que cette procédure obéissait à des règles et que le cahier des charges a été élaboré en coordination avec PSA.
Des représentants du groupe PSA participeront au dépouillement des offres et auront un droit de regard, puisque l'acquéreur va représenter désormais la marque dans le pays. Il s'est cependant refuse de se prononcer s'il a un acquéreur potentiel pour lequel il aurait une préférence.
Quant à l’éventualité que le groupe PSA se porte acquéreur des dites parts, Christian Peugeot a rappelé que la loi tunisienne ne permettait pas à un groupe étranger de détenir plus de 50% des parts d’une société tunisienne de distribution. Par conséquent, il n’y a pas d’intérêt pour le groupe PSA de porter sa participation dans l’entreprise Stafim de 33% à 49%.

Le directeur des affaires publiques du groupe PSA a rappelé qu’il n’était pas obligatoire pour le groupe d’acquérir des parts dans les entreprises qui les représentent.
Christian Peugeot a ajouté que travailler avec des partenaires de confiance et de longue date permettait d’instaurer des relations durables et positives sans avoir besoin d’acheter des parts, il a d’ailleurs précisé, dans ce contexte, que le groupe PSA ne détenait pas de parts dans la société Aures, distributeur Citroën en Tunisie.

Ceci n'empêche pas, pour autant, que PSA entretient de très bonnes relations avec Aures et sa maison mère le groupe Loukil, et qu'il porte sur eux un excellent regard, comme l'a souligné M. Peugeot devant les dirigeants d'Aures et de Stafim.