L'ex Premier ministre et actuel président du parti Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi a été l'invité de la "Matinale" sur Shems Fm, aujourd'hui mercredi 16 janvier 2013.

Evoquant la commémoration du 14 janvier et sa participation aux festivités à la Kasbah, M. Caïd Essebsi a démenti avoir délibérément évité de saluer Rached Ghannouchi leader d'Ennahdha. Il a précisé : "Je suis poli et je pense qu'il l'est aussi. Je l'aurais salué si je l'avais croisé!". Il a affirmé à ce sujet qu'il ne considère pas qu'ils soient des ennemis, mais simplement des adversaires politiques.

Revenant sur l'incendie criminel qui a ravagé le mausolée de Sidi Bousaïd, M. Caïd Essebsi a affirmé avec amertume: "J'ai été profondément touché, c'est un peu comme si on m'a brûlé ma propre maison. C'est extrêmement grave de s'attaquer à ces "saints" qui protègent notre pays!"
Il a ajouté: "Le gouvernement semble démissionnaire de son rôle et de ses responsabilités au profit de ces "mauvaises herbes" qui poussent et qu'on appelle les Ligues de protection de la révolution (LPR). Ces ligues représentent les semeurs de troubles et de violence, et on les laisse faire. Le pire, c'est qu'on les invite et on les accueille avec tous les honneurs. C'est le comble, c'est la fin du monde!".

Le questionnant à propos de la collaboration de son parti Nidaa Tounes avec le parti Al Joumhouri, il a affirmé qu'il s'agit "d'une collaboration réelle". "Le paysage politique n'est pas équilibré et ce, depuis les élections du 23 octobre. Nous avons œuvré à rééquilibrer la scène politique en nous unissant avec 5 partis déjà. Eux aussi, de leur côté, œuvrent dans le même sens".

Revenant au rendement du gouvernement de la Troïka, M. Caïd Essebsi a déclaré que ce gouvernement a commis trois grandes erreurs. La première est d'avoir bloqué le processus de la transition démocratique. La deuxième erreur, selon le leader de Nidaa Tounes, et qu'il qualifie d'extrêmement grave, est l'état de division dans lequel sombre le pays, "une division qui a été palpable notamment lors des festivités du 14 janvier" a-t-il ajouté, "avec l'existence d'un clan de barbus qui s'est emparé du monument de l'horloge, mené par Habib Ellouze, d'un côté, et ces ligues dites de protection de la révolution qui tapent sur tout le monde et qui s'attaquent continuellement aux médias et aux journalistes, de l'autre côté", a-t-il précisé en l'occurrence.
Pour la troisième erreur commise par le gouvernement, il s'agit selon M. Caïd Essebsi du fait que "des organismes qui poussent comme de mauvaises herbes, sous forme de LPR, qui se substituent au rôle de l'Etat et qui usent de la force sans être poursuivies par quiconque".
Il a conclu par dire: "Si cela continue, ces LPR tueront et mettront un terme à la révolution".